Le futur coach pourra(it) compter sur eux

L'OM s'est imposé vendredi à Montpellier (2-3) et se donne un peu d'air et de répit dans un contexte agité. Même si l'actualité du club porte invariablement sur Marcelo Bielsa, la victoire en terre héraultaise a permis de tirer quelques enseignements pour la saison prochaine. Dans la combativité, la justesse physique et technique, la réussite, certains ont marqué des points. Focus.

Avant de distribuer les bons points, un mot sur ceux qui n'ont pas brillé. Sont-ils déjà loin de Marseille dans leur tête ? Steve Mandanda n'est pas irréprochable sur ce match, tout comme Nicolas Nkoulou ou Saber Khalifa, dont la fin de saison s'annonce bien longue. Le duo Romao-Cheyrou a montré, une nouvelle fois, ses limites, et le renouveau du club ne passera pas par eux.

Au rayon des satisfactions, on trouve donc Brice Dja Djédjé, qui signe sa deuxième passe décisive en deux matchs. L'arrière droit, arrivé sur la pointe des pieds cet hiver, a fait oublier sans mal Rod Fanni. Solide défensivement, grâce à sa pointe de vitesse qui lui permet de colmater les espaces dans son couloir, l'Ivoirien est également pourvu d'une qualité de centre appréciable, le tout agrémenté d'une technique sûre et d'une vision du jeu intéressante pour un joueur du 23 ans.

Si Nkoulou était bon la saison dernière, c'est aussi parce que Lucas Mendes lui apportait une stabilité appréciable. En 2013/2014, la casquette d'homme fort de la défense a changé de tête. C'est bien le Brésilien qui maintient si souvent l'arrière-garde olympienne à un niveau respectable. Il sait compenser son manque de vitesse par son sens du placement et de l'anticipation. Dur sur l'homme et avec un jeu de tête au-dessus de la moyenne, il a les clefs pour devenir l'un des patrons de cette équipe.

Mathieu Valbuena a également fait son match, ce qui lui a valu les félicitations de son entraîneur après la rencontre. En mode coupe du Monde, le lutin marseillais sait qu'il doit convaincre. Didier Deschamps tout d'abord, et les recruteurs européens en vue d'un départ la saison prochaine. À moins que le futur coach soit séduit par son expérience, sa capacité d'animation et sa bonne entente avec André Ayew.

Justement, ce dernier pourrait être le futur de l'OM. Celui qui pourrait s'inscrire dans la durée, en prenant le brassard de capitaine. Sa polyvalence est sa force et sa faiblesse majeure. Il faudrait sans doute lui laisser plus de liberté sur le terrain, en joueur "box to box" comme les Anglais les aiment. En espérant que la Premier League ne lui fasse pas trop les yeux doux cet été.

Raillé par certains durant ses premières années à l'OM, André-Pierre Gignac a enfin trouvé la bonne carburation cette saison, avec 20 buts au compteur. Une performance pas anodine dans une équipe qui ne tournait pas vraiment rond. Son amour pour le club est une garantie pour le futur coach, afin de s'appuyer sur un buteur qui connait parfaitement la maison. De plus, son profil d'attaquant de pointe capable de peser sur les défenses adverses, tout en exerçant un premier pressing important, peut plaire à un entraîneur comme Bielsa.

Et durant ce match à Montpellier, d'autres ont marqué des points, mais ils ne portaient pas le maillot de l'OM. Il s'agit bien sûr de Rémy Cabella et de Benjamin Stambouli. Les deux joueurs sont suivis de près par le club phocéen, et ils ne seront pas retenus par le président Nicollin. De quoi donner des idées ? Si l'on juge sur cette rencontre de la 33e journée de L1, oui. Stambouli a fait apprécier sa sobriété et son assurance. Il en impose sur un terrain. Toute proportion gardée, il n'est pas sans rappeler un certain Lorik Cana dans son jeu et son caractère. Quant à Cabella, il fut dans tous les bons coups, sur les deux buts et la tête manquée de Niang. Il sait mettre le feu avec sa technique balle au pied. Au contraire de Florian Thauvin, il porte moins le ballon et sait mieux trouver les intervalles.

Si une lessive devait être effectuée à l'intersaison, il ne faudra pas se tromper dans les choix pour le nouvel entraîneur. Tout chambouler n'est pas forcément la solution, car certains dans le groupe actuel méritent de poursuivre l'aventure, avec des méthodes de travail différentes, bien sûr...

L'oeil du consultant : Fabrice Céleschi Est-ce que la présence de Bielsa a changé quelque chose du point de vue de la motivation pour les joueurs ?  F.C. : "Certains joueurs savent qu'ils vont partir, mais d'autres savent qu'ils vont rester, et l'année prochaine, ils vont jouer leur place, et ça commence à se gagner dès maintenant. Que ce soit Bielsa dans les tribunes ou un autre devant la télé, ils ont quelque chose à prouver. Je pense à certains cadres, comme Payet ou Gignac, certains ont des choses à montrer. Peut-être qu'avec la présence de Bielsa dans les tribunes, tu as envie de te montrer sous un meilleur jour, ça peut jouer un petit peu." Il reste cinq matchs cette saison. Qui mériterait d'avoir un peu plus de temps de jeu ? F.C. : "Imbula. On s'interroge tous à chaque composition d'équipe. Il a montré en début de saison qu'il était capable de faire de bonnes prestations. Je pense qu'il faut redonner sa chance à ce joueur, qui est un joueur d'avenir. Imbula, et aussi Mendy, sont des grands espoirs, je pense qu'ils ne peuvent apprendre que s'ils jouent. À leur poste, on n'a pas non plus des joueurs d'avenir que l'on souhaite conserver pour l'année prochaine."