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Gignac, le pari fou
SaisonPublié le 24/04 à 18:08

Gignac, le pari fou

Annoncé sur le départ, l’attaquant pourrait pourtant bien faire une nouvelle saison à l’OM. La troisième. La bonne ?

La blague André-Pierre Gignac va bientôt prendre fin. Dès l’intersaison, le joueur postera des photos de lui sur Twitter depuis l’Angleterre ou l’Allemagne. C’est acté. D’ailleurs, si l’on se fie à l’édition dominicale de L’Equipe, sa bonne prestation contre Bordeaux servait avant tout à aguicher d’éventuels repreneurs.

Retrouvez la vidéo ci-contre où nos invités lors du Talk Show de lundi débattent sur le cas d'André-Pierre Gignac.
Quels clubs intéressés cet été ?

Sauf que malgré ses deux bonnes opportunités face à Carrasso, le fax de l’OM va continuer à avoir une vie paisible : Gignac cette saison, c’est un match complet (contre Bordeaux justement) et un but en coupe de la Ligue contre Lens. Des stats de joueur espoir qui pige de temps en temps avec le groupe pro. Niveau salaire par contre, c’est cent fois plus conséquent. Pas vraiment le profil coché en priorité par les recruteurs même si, effectivement, une formation qui n’a rien à perdre pourrait accepter de prendre le risque de financer un tiers de ses émoluments à l’année pour le relancer, en prêt. Le milieu de tableau de Premier League et de Bundesliga ne demande que ça. Mais en cas de succès, il y aurait de fortes chances de voir Gignac prendre une revanche évidente envers une direction qui n’a pas cru en lui.

A la relance... à l'OM

Dès lors, même en cas de politique de restriction budgétaire à l’OM, la solution la plus pragmatique serait de garder le buteur, même si son salaire est plus en rapport avec la grille du PSG. Paradoxal, surtout si on prend en compte le fait que la simple prononciation du nom du numéro 10 irrite le vestiaire de l’OM, les bureaux de l’administratif, les tribunes du Vélodrome, les allées d’Aix-en-Provence, la quasi-totalité des bistrots de la région et les ordinateurs de ceux qui savent se servir de Photoshop. Mais le potentiel du bonhomme vaut la peine de ne pas le condamner, même après deux ans d’errance.Il faut rappeler que Gignac, avant d’être le porte-drapeau de McDonalds et KFC sur des photos montages, était l’avant-centre titulaire de l’équipe de France devant Benzema. Et il n’y avait rien à redire. Pourquoi ne pourrait-il pas donc renaître à l’OM, alors qu’il a toujours clamé que son sang était bleu et blanc ? Surtout que question remise en forme, il a déjà prouvé de quoi il était capable à Toulouse.

A Toulouse, le précédent

La première saison en Garonne d’APG avait été des plus délicates. Souvent blessé, l’ancien Lorientais s’accrochait avec tout ce qui bougeait. "C’est vrai qu’on a connu le sombre Dédé, rigole aujourd’hui Nicolas Dieuze, qui partageait son vestiaire lors de cette saison 2007-2008. Au départ, il s’était senti trahi par Elie Baup, c’est visiblement du même acabit de ce qu’il s’est passé avec Deschamps. Derrière, au vu de son comportement, on se disait tous que ça allait être compliqué de le voir continuer une saison de plus au club". Et puis Baup a quitté les Violets. Alain Casanova est arrivé. Il a pris son joueur entre quatre yeux et lui a fait comprendre que ça marchait avec lui à la confiance. La suite est connue, Gignac met 24 fois son pouce dans la bouche en une saison avant de devenir un fer de lance du club. Celui qui appelle ses copains pour les empêcher de partir ou qui accepte de jouer sous infiltration pour dépanner.

Alors Gignac, nouveau fer de lance de l’OM ? Si Adidas, le sponsor commun, en rêve, les supporters, à l’image de Christian Cataldo sont sceptiques : "Même s'il marque 2 ou 3 buts d'ici la fin, pour nous la saison est finie. Ce n'est pas les quatre matchs qu'il reste qui vont changer quelque chose." Au vu de ses deux premières saisons difficiles et de sa personnalité peu conventionnelle, ce pourrait être une histoire bonne à forger la légende du club. De quoi tenter le coup ?

(Photos Copyright © Le Phocéen)