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Fumigènes : arrêtons l'hypocrisie !
Autour de l'OMPublié le 18/06 à 07:00

Fumigènes : arrêtons l'hypocrisie !

La scène se déroule sur les plages du Prado, dans une de ses trop rares chaudes soirées du mois de juin à Marseille. Un groupe d'étudiants, sans doute soulagés par la fin de leurs examens, font la fête. Musique à fond, chants et... fumigène, craqué par l'un d'entre eux. La troupe se réunit et saute en criant encore plus fort. Leur bonheur fait plaisir à voir et c'est aussi ce que pense la patrouille de police qui passe avenue Pierre Mendès France, qui les regarde sourire aux lèvres. La même scène, une avenue plus haut, à hauteur du boulevard Michelet, dans une enceinte bien connue qui s'appelle le stade Vélodrome, n'aurait pas eu les mêmes répercussions. 

Attention, il ne s'agit pas d'un brûlot, d'une plainte, destinée à brimer de jeunes adultes dans l'expression de leur joie. Mais cette situation symbolise à la perfection l'hypocrisie actuelle concernant l'utilisation des fumigènes, surtout par les supporters de football. Une loi est passée, les engins pyrotechniques sont interdits désormais dans les enceintes sportives. Et depuis, on n'en a peut-être jamais autant vu dans les virages, à Bordeaux, à Lyon, à Paris et donc à Marseille. En fin de saison, Jacques-Henri Eyraud s'exprimait sur le sujet, révélant que cela avait coûté au club 800 000 euros environ. Vous pouvez retrouver son interview dans la vidéo. Certains groupes de supporters ont été suspendus, parfois directement par le club, pour les matchs suivants. Les deux positions ne se sont toujours pas rapprochées sur le sujet. D'un côté, certains se demandent pourquoi on cherche à ce point à mettre hors d'état de nuire une des plus belles armes du mouvement ultra, de l'autre, la question "pourquoi insister avec des objets désormais illégaux ?" n'a toujours pas de réponse. Les deux positions peuvent se comprendre. En tout cas, une vraie médiation, digne de ce nom, mérite d'être mise en place, avec enfin une étude approfondie sur ce fameux procédé nordique sans chaleur et donc sans risque. Mais ce qui serait bien, surtout, c'est donc d'en arrêter avec cette hypocrisie générale. Si c'est illégal, c'est illégal partout. Pour les supporters mais aussi pour les présidents de clubs qui veulent se rapprocher d'eux. Des scènes vues à Lyon et Bordeaux... 

Car le problème, une fois de plus, ce n'est pas tant les jeunes étudiants sur les plages du Prado. Mais quand un humoriste marseillais craque un fumigène en direct sur une chaîne d'info en continu, le média s'empresse de créer le buzz en diffusant la séquence à l'envie sur ses réseaux sociaux. Les images des avant-matchs sur le parvis du Vélodrome avec toujours cette lumière incandescente fait toujours le bonheur des médias, des organes de communication d'institutions officielles, bien heureux de pouvoir capitaliser sur cette fameuse ferveur propre à la ville de Marseille. En gros, les fumigènes, c'est cool, c'est fun, et cela a logiquement du succès auprès des plus jeunes, mais dès que l'on rentre dans un stade, c'est dangereux, et c'est passible de forte amende voire de poursuite pénale. Des coups à rejoindre ceux qui se demandent si tout n'est pas calculé en amont pour remplir les caisses de ceux tout en haut du système, les mêmes qui font fabriquer des voitures de plus en plus rapides mais fixent les limitations de vitesse de plus en plus basses...