Villas-Boas doit rebondir aussi

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo, André Villas-Boas a écarté, après la défaite contre Nantes (1-3), la théorie des joueurs déjà tournés vers l'avenir. AVB avait pourtant évoqué une réunion avec Eyraud pour la saison prochaine. "On est professionnel. Ce n'est pas pour ça qu'on ne peut pas penser à la saison prochaine. On en a parlé entre nous, ça ne touche en rien les joueurs. C'est notre obligation de nous préparer. De onze et douze points, ça peut passer à huit et neuf. On doit continuer notre chemin. On voulait faire une série de trois victoires, malheureusement c'est déjà fini. On doit féliciter notre équipe, car notre parcours jusqu'ici est extraordinaire, mais c'est vrai qu'on ne profite pas de la victoire à Lille. On doit chercher entre nous les réponses sur notre jeu et essayer de gagner à Nîmes pour retrouver la victoire le plus vite possible et oublier cette défaite" a-t-il argumenté. Très bien. A lui donc d'aller chercher un rebond salvateur dans le Gard, où l'on ne rêve que de taper l'OM. Parce que si les joueurs étaient moins mordants contre Nantes, c'était aussi peut-être le cas du coach. 

Gestion de groupe ou gestion de match ?

Après un début 2020 passé quasiment à jouer tous les trois jours, AVB avait enfin à nouveau une semaine complète pour préparer la réception de Nantes. Sur le terrain, on n'a pourtant pas vu une équipe plus mordante, on n'a pas retrouvé le pressing qui a fait terminer 2019 en bombe. En même temps, les séquelles des dernières semaines étaient encore là : Radonjic est en Serbie après son opération pour une pubalgie, Sakai avait pris un coup et a loupé la rencontre. Du coup, le coach n'avait guère le choix. Devant, c'était Payet à gauche, Valère Germain à droite. Ce dernier, auteur d'un but et d'une passe décisive sur le match précédent, devait démarrer. Mais un coach n'est parfois pas là pour faire de la gestion de groupe. AVB l'a prouvé avec Radonjic, buteur mais toujours supersub. 

Des changements trop tardifs ?

Plan B désormais de l'équipe, le 4-4-2 a été adopté à la 71e. Un peu tard pour une équipe qui était menée depuis la 53e ? Marley Aké, déterminant à Lille, et meilleur entrant ce samedi, aurait peut-être pu lui aussi pu bénéficier d'une plus belle fenêtre pour s'exprimer. Son changement s'est surtout accompagné de la sortie de Boubacar Kamara, qui faisait partie des meilleurs phocéens sur la pelouse. Pourquoi ? Peut-être que la nouvelle sentinelle avait des séquelles d'un coup récolté en première période et qu'il ne fallait prendre aucun risque. Il a d'ailleurs quitté le stade en boîtant, même s'il assurait qu'il n'y avait pas de problème. Mais pourquoi sortir aussi Valentin Rongier, pour faire rentrer un Kévin Strootman dont la vitesse d'exécution reste un handicap quand l'équipe doit courir après le score ? Christian Gourcuff a répliqué sans trembler en sortant Abdoulaye Touré du banc pour solidifier son bloc. A dix minutes de la fin, AVB a donc utilisé sa dernière cartouche, faisant sortir Germain pour... Maxime Lopez. La qualité de passe du milieu aurait pu faire du bien à Sanson, Benedetto ou Aké. Mais au final, même s'il est injuste de le désigner comme responsable, c'est lui qui perd le ballon sur le troisième but nantais... 

Il va donc être intéressant de voir comment André-Villas Boas va régénérer son groupe pour ce déplacement à Nîmes, vendredi prochain. Autant dans la motivation qu'il va transmettre à ses joueurs que dans la tactique, il va avoir l'occasion de démontrer qu'il est un grand coach, qu'il sait lui aussi rebondir et ne rien lâcher car c'est aussi ça le haut niveau.