Une charnière à revoir
L'OM s'est imposé contre Bordeaux par la plus petite des marges. Mais tous les 1-0 ne se ressemblent pas. Ce n'est pas parfait, loin de là, mais il y a quand même de belles satisfactions. L'idée d'attaquer jusqu'à la fin par exemple, mais aussi la charnière centrale, qui est rentrée à la maison avec un clean sheet dans le sac à dos. Dit comme ça, cela ne semble pas exceptionnel. Après tout, le dernier but marqué par Bordeaux au Vélodrome était l'oeuvre de Thomas Touré en 2014. Sauf que pour la première fois, Boubacar Kamara et Duje Caleta-Car étaient associés dans l'axe. Finie la règle qui voulait qu'il fallait associer un jeune à un élément d'expérience derrière, et tant pis si ça obligeait à faire descendre Luiz Gustavo à un poste qui n'est pas le sien, ou à faire avec les relances toujours borderline de Rolando. Pour ce match, et peut-être contraints par les nombreuses absences (Rami et Gustavo notamment), Rudi Garcia et Frédéric Bompard (sur le banc pour cette rencontre), ont tenté ce que de nombreux supporters marseillais espéraient : la pépite du centre de formation à son poste préférentiel et la recrue à 20 millions d'euros que Séville voulait absolument cet été à ses côtés. Et le Croate a signé son meilleur match de la saison. Une nouvelle fois, tout n'est pas parfait, et il n'a pas réussi à faire sans une étourderie en fin de partie. Mais, pour la première fois peut-être, on a vu ce central qui tente des relances intéressantes en première intention tout en étant dur sur l'homme, celui qu'on nous avait vendu en juillet dernier. Et que dire de Boubacar Kamara. Il n'aurait pas marqué le seul but de la partie qu'il aurait quand même sûrement gratté ce trophée d'homme du match, avec des interventions et des anticipations puissantes, mais aussi ce petit coup de rein pour monter d'un cran et sonner la charge pour toute son équipe. Comme Deschamps en son temps, Kamara démontre que le leadership n'est pas une question d'âge. Il sait replacer des partenaires plus âgés que lui, changer le jeu comme un vieux briscard.
L'opportunité d'enchaîner sur les deux prochains matchs
Alors évidemment, on ne peut s'empêcher de constater que leur tâche a été simplifiée. Avant de quitter l'enceinte, Boubacar Kamara, dont vous pouvez retrouver la réaction devant notre caméra en zone mixte dans la vidéo, ne niait pas qu'avec l'expulsion de Kalu dès la 25e minute, tout est devenu plus simple. L'attaque bordelaise était alors composée de Cornelius et Jimmy Briand, pas vraiment des synonymes de rapidité. Mais le calendrier nous rappelle que les deux prochaines échéances phocéennes sont Dijon et Amiens. Le Dijon de Julio Tavares et Wesley Saïd ainsi qu'un Amiens qui pourrait perdre Moussa Konaté dans les prochains jours, un transfert dans le Golfe étant toujours possible. Sans prendre ces adversaires de haut, il y a quand même de quoi se dire que la nouvelle charnière a 180 minutes pour peaufiner ses automatismes, prendre confiance et se présenter à Rennes le 24 février pour son premier gros test avec quelques certitudes. Cela pourrait aussi pousser un Adil Rami, qui n'a pas vraiment tenu son rôle de taulier cette saison, à se mettre le plus beau des coups de pied aux fesses pour redevenir la locomotive dans le groupe qu'il était l'an dernier. Un peu à l'image du club en général, ce duo Kamara-Caleta-Car a besoin d'enchaîner après cette victoire. Et si jamais il y a une série, qui sait ?