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Supprime, Jean-Mi, il est encore temps !
SaisonPublié le 15/03 à 12:00

Supprime, Jean-Mi, il est encore temps !

Avec ses dernières déclarations, le président lyonnais s'est pris les pieds dans son propre jeu.

Cela fait vingt ans que ça dure et ça marche, alors pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? C'est certainement ce qu'a dû se dire Jean-Michel Aulas au moment de dévoiler son dernier one man show en demandant l'annulation pure et simple de l'actuelle saison de Ligue 1. Vingt ans que le président lyonnais s'active à tirer les ficelles d'un football français qui ne s'est jamais vraiment débattu pour l'en empêcher, bien au contraire. Fort de la domination totale de Lyon sur la Ligue 1 du début des années 2000, Jean-Michel a savamment tissé sa toile pour placer ses pions au sein de toutes les cases décisionnelles du football professionnel national, au point d'en faire son jouet. C'est évidemment ce sentiment d'impunité qui l'a conduit à jouer encore une fois, à tenter le gros coup, son chef-d'oeuvre. Après tout, pourquoi pas, puisque ça marche à chaque fois ? Sauf que, cette fois-ci, ça ne marchera pas.

Aulas profite du chaos pour tenter d'économiser les quelques millions que vont coûter à son club une saison sans Ligue des Champions

Pourquoi ça ne marchera pas ? Parce que "Dirty Jean-Mi" s'est aventuré sur un terrain avec lequel il a souvent flirté, mais sans jamais s'y vautrer à ce point : celui de l'indignité, celui auquel il ne faut pas toucher. À l'heure de l'union sacrée, de la lutte d'un peuple tout entier face à un fléau dont on ne sait où il nous emmènera, la division est interdite. Les intérêts individuels n'existent plus, sauf celui de se montrer plus solidaire que jamais. Des commerçants ferment boutique, leurs salariés se retrouvent au chômage, le personnel hospitalier est mis au supplice et chacun de nous tremble pour sa vie et celle de sa famille. Au même moment, Aulas profite du chaos pour tenter d'économiser les quelques millions que vont coûter à son club une saison sans Ligue des Champions. En écrivant ces lignes, on n'arrive pas à y croire, et pourtant...

L'être humain est faible et personne n'est à l'abri d'une petite filouterie mal sentie

En ce moment même, on imagine que Jean-Mi se demande s'il n'est pas allé trop loin. On le visualise réfléchissant à une pirouette rattraper son coup qu'il sait foiré, d'autant qu'il constate qu'il est désormais tout seul. Les dirigeants et entraîneurs interrogés depuis hier l'ont tous renvoyé dans ses 20 mètres. Y compris ceux qu'un tel tour de passe-passe arrangerait. On pense à la dignité du coach de Nîmes Bernard Blaquart, pourtant menacé de relégation : "C'est malvenu et prématuré. Les intérêts personnels, on verra plus tard". Les intérêts personnels n'existent plus, ils sont de fait dilués dans l'intérêt collectif, et si Jean-Mi n'en a pas pris conscience tout de suite, il a forcément une famille et des amis pour le lui rappeler. Il va forcément rentrer dans le rang, maintenant qu'il se voit confiné comme les autres, à se demander s'il doit aller chercher du pain, s'il peut embrasser ses petits enfants, s'il doit aller voter, à trembler dès qu'il tousse. Avec son dernier coup, Jean-Mi a rejoint les rangs peu glorieux des dévaliseurs des rayons pâtes, des spéculateurs sur le gel hydroalcoolique et des collectionneurs de masques médicaux. L'être humain est faible et personne n'est à l'abri d'une petite filouterie mal sentie. Alors, il est encore temps de faire amende honorable, mais il ne faudrait pas trop tarder. Comme on dit sur ton cher Twitter, Jean-Mi : supprime !