Rongier-Sanson-Payet, le gang des braqueurs de l'OM

Ils ne sont pas très grands, pas vraiment costauds ni très rapides, mais ils en font voir de toutes les couleurs à la Ligue 1 depuis un mois. Mieux : à eux trois, Valentin Rongier, Morgan Sanson et Dimitri Payet dévalisent match après match leurs adversaires avec une malice hors pair et une complémentarité de plus en plus évidente. Il va falloir s'y faire, avec ce trio, l'OM ne se fera plus manger dans le jeu comme ce fut le cas la saison précédente, et c'est bien parti pour durer.

Ils donnent le tempo offensif de l'OM, celui qui déséquilibre l'adversaire et fait gagner les matches

Il faut dire que si le football se montre souvent irrationnel, ce trio-là démontre que l'addition de trois très bons joueurs donne un très bon milieu de terrain, auquel on n'oubliera pas d'associer la sentinelle, qu'elle se nomme Kevin Strootman ou Bouba Kamara. Mais, si l'on s'arrête aujourd'hui sur ces trois joueurs, c'est parce qu'ils donnent le tempo offensif de l'OM, celui qui déséquilibre l'adversaire et fait gagner les matches. En fait, c'est une question de talent, mais aussi de complémentarité. Au départ, les deux gratteurs montés sur ressorts que sont Rongier et Sanson se multiplient dans leur activité préférée : le harcèlement. Deux boules de nerfs qui mordent les chevilles du porteur du ballon et remontent le terrain à toute allure. C'est là que Payet intervient pour proposer une solution et choisir ensuite de les servir à nouveau ou de créer, selon ses inspirations. L'avantage est que Sanson et Rongier lui rendent la tâche plus facile en poursuivant leurs actions jusqu'à la surface adverse, notamment le premier, intenable en ce moment.

"Payet fait des efforts qu'il ne faisait plus, par exemple, en voyant un Benedetto se dépouiller à côté de lui"

Si ces trois éléments brillent actuellement, c'est évidemment grâce à leur talent, mais aussi et surtout à André Villas-Boas qui a su les mettre sur les rails, comme le reste de l'équipe. "Il faut souligner son rôle, confirme au Phocéen l'ancien Olympien Marc Libbra. Car ces trois ne pourraient pas briller à ce point si AVB n'avait pas su régler le problème de la sentinelle, qu'il s'agisse de Strootman ou Kamara. En se sacrifiant pour les tâches exclusivement défensives, elle leur permet de jouer leur jeu avec l'assurance de ne pas se faire transpercer en cas de perte du ballon. Après, Villas-Boas a su les placer dans les meilleures conditions, avec un Payet qui a toute la liberté pour créer en partant de son côté gauche, et Sanson et Rongier qui font du box-to-box grâce à leur volume de jeu important. Mais, il ne faut pas oublier ce qui pour moi fait la différence, à savoir le mental qu'a su insuffler AVB. Payet fait des efforts qu'il ne faisait plus, par exemple, en voyant un Benedetto se dépouiller à côté de lui. Au-delà de leurs qualités de footballeurs, je suis séduit par leur état d'esprit". On en revient effectivement à l'ensemble de l'équipe, transfigurée par le Portugais. Mais au milieu de ça, ce trio de braqueurs nous régale en désespérant ses adversaires. Que c'est bon !