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Respect Monsieur Gustavo !
SaisonPublié le 15/04 à 07:00

Respect Monsieur Gustavo !

A la fin du match, dans les couloirs du Vélodrome, Gaëtan Paquiez n'en menait pas large. Le défenseur de Nîmes est entré en jeu à la 72e minute. Quelques secondes plus tard, Valère Germain ouvrait le score, alors que Luiz Gustavo doublait la mise la minute suivante. Celui qui avait été plutôt bon à l'aller a même eu le malheur de contrer la frappe du Brésilien. Mais, beau joueur, au moment de quitter l'enceinte du boulevard Michelet, il lâchait "on ne pouvait pas aller contre le sens de son histoire..." en évoquant le milieu défensif. C'est vrai que l'histoire est belle concernant le Brésilien, mais il est allé se l'écrire tout seul. 

Rappel des faits. La saison passée, alors que l'OM doit faire face à la suspension d'Adil Rami après OM-Lyon, Rudi Garcia décide de faire descendre Luiz Gustavo d'un cran. Après tout, il l'avait déjà fait au Bayern et à Wolfsburg. Pari réussi. Même plus bas, le Brésilien parvient à placer ses interventions rageuses qui font rugir le Vélodrome. A l'intersaison, les dirigeants se disent même que s'il y a une grosse opportunité au mercato au milieu, type Strootman, cela pourrait prendre la place de l'engagement planifié d'un défenseur, Gustavo pouvant faire la bascule. Finalement, Caleta-Car arrive. Strootman aussi. Et comme le début de saison est poussif, pour être en sécurité, le coach insiste avec le Brésilien derrière. Jusqu'à l'écoeurer, un soir d'automne à Lille, où il ne peut pas grand-chose face à Nicolas Pépé lancé (3-0). Humilié, il voit surtout encore plus de derrière que la solidarité n'est plus vraiment de mise dans l'équipe et est convaincu qu'il peut être plus utile au milieu. Il y revient mais rien ne change vraiment. En février, Garcia lui demande de redescendre. Le Brésilien grimace. Pour Pierre Ménès, qui en a fait part sur le plateau du Canal Football Club, c'est parce qu'il avait un pont d'or de Chine et que le club n'a pas accepté de le laisser partir. Qu'à cela ne tienne, il passe quatrième choix au milieu derrière Maxime Lopez, Sanson et Strootman. Après tout, aucun joueur n'est au-dessus de l'institution. Mais l'entraîneur enfonce le clou en conférence de presse dans la semaine, expliquant que le joueur n'est pas à fond physiquement et mentalement pour jouer (voir ici). Mais Luiz Gustavo fera finalement les 90 minutes deux jours plus tard, avec donc un but à la clé, une prestation et une attitude de leader, jusqu'à la fin du match. 

 

 

Alors ce n'est pas un bras de fer gagné par le joueur contre Garcia. Il n'a pas été tout seul coché sur la feuille de match. Strootman, par exemple, est resté toute la rencontre sur le banc à ses dépens, ce qui veut dire que le coach avait peut-être envie de jouer sur le ressort psychologique, de toucher son milieu dans son orgueil pour en refaire un leader. Il faut être honnête, contre Nîmes, Gustavo n'a pas non plus fait un match extraordinaire. Mais, peut-être pour la première fois de la saison, on a retrouvé le joueur du dernier exercice. Un numéro 6 qui récupère des ballons avec classe mais qui est également capable de se projeter vers l'avant, de créer du jeu. Ce n'est pas un hasard, il était également dans une configuration adaptée, celle de la saison dernière, avec Maxime Lopez à ses côtés, peut-être le milieu le plus complémentaire de son jeu, Dimitri Payet devant lui en 10 et deux joueurs de couloir positionnés en ailiers. Mais dans ce contexte, combien de joueurs auraient renoncé à la première contrariété, se serait demandé à quoi ça servait de tout donner pour un coach qui n'a rien fait pour le protéger ? Pas Gustavo en tout cas, dont l'attitude de ses coéquipiers au moment de son but ne laisse pas de place au doute. Ils étaient tous heureux pour lui, sincèrement, à l'image de Valère Germain dont vous pouvez retrouver la réaction en zone mixte. Le patron est de retour. Merci Monsieur Gustavo.