Rémy à nouveau sans famille

Depuis le début de l'année, Loic Rémy ne parle plus aux médias. Il faut dire que l'environnement médiatique s'agite sérieusement autour de lui. Pour preuve, France Football lui consacre une page entière dans son édition de vendredi. Le bi-hebdomadaire retrace la dégradation en une année de la situation du joueur, et par la même la détérioration de sa relation avec les dirigeants de l'OM.

Ces derniers regrettent amèrement d'avoir refusé l'offre de Tottenham en janvier 2012, à la hauteur de 18 millions d'euros plus le prêt de Roman Pavlyuchenko. Rémy, lui, de son côté ne leur reproche pas ce transfert avorté, mais le fait de lui avoir fait tirer sur la corde au point d'en arriver à la blessure qui l'a privé de l'Euro. Le journal raconte ainsi comment Rémy, lors de l'été, a coupé tout contact avec le staff lors d'une rééducation perso qui débouchera sur la rechute en juillet.

Depuis, son comportement en dehors du terrain ne cesse d'être remis en cause, ce quoi le joueur répondra fin décembre : "J’ai pu lire tout et n’importe quoi dans les journaux par rapport à propos de ma vie extérieure au foot. C’est le jeu mais c’est quand même dommage de raconter beaucoup de bêtises. Je ne suis pas quelqu’un qui triche".

Cet hiver, "la bible du football" confirme que Rémy a refusé l'offre de QPR qui lui proposait 300 000 euros mensuels (et un transfert de 10 millions d'euros). D'autres clubs anglais ainsi que des formations allemandes restent à l'affut, mais pour le moment, malgré la méforme sportive du joueur et la volonté des dirigeants de le vendre à plus de 10 M€, Rémy est bel et bien toujours à l'OM. Élie Baup serait tenté de se frotter les mains. Il estime même que son joueur est à 100% : "Techniquement, il n'a rien perdu du tout de ses qualités. Physiquement, il est bien. À un moment donné, il était dans la retenue par rapport à ses blessures passées. Là, il a retrouvé l'intégralité de ses moyens, le reste, c'est la relation avec ses partenaires : les appels, les contres-appels, recevoir le ballon dans le bon tempo, se déplacer. D'être dans la compétition, dans un rythme collectif et d'échanges avec ses partenaires. Tout en ajoutant l'efficacité, car c'est sûr qu'un attaquant , il faut qu'il marque" (voir la vidéo).

Trois fois rien donc pour son coach qui n'hésite pas à exagérer pour montrer qu'il est derrière lui, ou alors pour lui rendre à l'avance hommage : "Il ne faut pas oublier tout ce qu'a fait le joueur. C'est un grand joueur du football français et de l'OM". Surtout que juste derrière, Baup finit sur une note plus ambiguë : "On a tous hâte qu'il retrouve son niveau, dans la mesure où il est avec nous." 

Souhaiter à Rémy de partir, ce n'est pas forcément lui vouloir du mal. Avec Jordan Ayew et André-Pierre Gignac dans l'axe, avec André Ayew, Morgan Amalfitano et Foued Kadir sur les côtés, Rémy, qui a besoin de temps de jeu pour renaître de ses cendres, risque de ne pas pouvoir déployer ses ailes. C'est peut-être pour ce que Benoît Cheyrou lui a conseillé. En tout cas, le milieu de terrain marseillais a refusé de dire hier en conférence de presse qu'il allait demander à l'attaquant de rester, malgré la pression de l'assistance : "S'il vient me demander, je lui donnerais peut-être des conseils. Chaque situation et chaque individu est différent. Je ne connais pas sa situation, ni les tenants et les aboutissants.  Je ne m'occupe pas de ça. On dit partout qu'il y a des clubs intéressés, est-ce que c'est vrai ou pas ? Je n'en sais rien."