Quel Payet pour l'OM cette saison ?

Aujourd'hui, il n'y en a que pour Dario Benedetto, et c'est justifié tant l'Argentin comble l'énorme attente placée en lui avec 4 buts sur les trois derniers matchs. Mais est-ce que les trois victoires consécutives ne sont pas également l'oeuvre d'un Dimitri Payet de retour à un niveau intéressant ? Autant le dire de suite, ça ne sera jamais un oui franc. Avec le prix de son transfert et les espoirs qui en découlent, mais également une attitude parfois nonchalante, Payet est un joueur clivant. Peut-être qu'il sera vénéré dans quelques années pour ses fameuses passes clés, en attendant, pour l'instant, il y a toujours de l'écho quand il s'agit de souligner qu'il n'est pas présent 90 minutes ou qu'il pourrait faire plus. Le joueur ne doit sûrement pas se formaliser, lui qui un jour avait confié en privé qu'il n'avait jamais été autant vénéré par les supporters de l'OM que... lorsqu'il jouait à West Ham. Ce n'est peut-être pas faux, mais il faut reconnaître que ce Dimitri-là était également stratosphérique, faisant le bonheur de Youtube avec des coups francs ahurissants et des buts où il passe toute la défense adverse au moins deux fois en revue. L'a-t-on revu à l'OM celui-là ? Est-ce celui que l'on est en train de retrouver avec André Villas-Boas ?

Payet et Villas-Boas sont contents

La réponse pour le moment est non. Mais en terme d'influence, de position sur le terrain, avec un joueur placé au départ à gauche mais assez libre dans l'ensemble avec un milieu pour compenser, André Villas-Boas se rapproche pas mal de ce que faisait Slaven Bilic à Londres. En conférence de presse, le coach portugais aurait pu glisser qu'il attendait plus de son numéro 10. Villas-Boas n'a pas hésité à repousser la première titularisation de Rongier. Mais rien à redire sur le niveau de Payet. "Je parle souvent avec Dimitri, il est content de ses performances et moi aussi. C'est évidemment un joueur très important pour nous. Il est vrai que quand il joue à gauche il ne touche pas autant de ballons qu'il peut toucher en 10, mais ça veut dire aussi que l'équipe n'a pas une trop grande dépendance de lui, comme cela pouvait se passer l'année dernière" explique le coach. 

Payet mieux accepté par les autres aussi ?

L'année dernière, c'est un peu toute l'équipe qui ne tournait pas. Et fort logiquement, vu sa place sur la grille salariale, son brassard de capitaine et sa position sur le terrain, Payet était en première ligne au moment d'en prendre pour son grade. En le décalant sur le côté, Villas-Boas gère peut-être également l'influence du joueur au sein de l'équipe, redistribue les rôles dans le vestiaire, donnant aussi un peu plus aux autres l'envie de jouer avec lui. Sans le vouloir, c'est un peu ce que Morgan Sanson assure, même si dans la même conférence de presse, il ne voulait peut-être pas sous-entendre des choses dans ce sens-là puisque son approche était plus globale : "On a des spécificités c'est vrai. C'est un faux ailier qui rentre souvent intérieur. Ce qui libère des espaces sur le côté où j'aime bien m'engouffrer par moment et on arrive à jouer ensemble. C'est ça qui est fort aussi, si un décroche, l'autre prend la profondeur. C'est un peu ce qu'on a manqué ces derniers mois et là il y a une vraie osmose entre nous. On joue en équipe".