Peut-on se faire autant humilier et finir quand même sur le podium ?

Après l'élimination lamentable à Andrézieux (2-0), l'OM n'a désormais plus qu'un seul objectif dans cette bien terne saison 2018-2019 : la course au podium. En pleine crise, le club marseillais peut-il se relever au point de monter sur la 3e marche d'un podium encore très incertain (excepté pour la première marche déjà acquise par le PSG) ?

L'OM creuse encore. Alors qu'à chaque fois on se dit que l'OM ne peut pas tomber plus bas, les Olympiens réalisent l'exploit, semaine après semaine, de s'enfoncer encore plus loin dans le ridicule. On ne compte plus les humiliations depuis le début de saison. En seulement cinq mois de compétition, le sentiment de gêne continue de se répandre dans un OM qui a perdu tous ses moyens et toutes les valeurs qui avaient fait la force de ce groupe de joueurs la saison dernière. Outre Andrézieux, de nombreuses rencontres sont à classer parmi les hontes suprêmes : l'élimination en Coupe de la Ligue contre l'équipe B de Strasbourg au Vélodrome, les défaites pour l'honneur à Francfort (4-0) et contre Limassol (3-1) ou encore la rouste à Montpellier (3-0). Après, viennent les défaites horribles qui entachent aussi durablement une saison et dont on se souvient très longtemps : à Nîmes pour la deuxième journée (3-1), contre Francfort au Vélodrome à onze contre dix ou celle contre le PSG à Marseille alors que Paris venait avec un onze très expérimental. Enfin, il y a les autres défaites, toutes aussi logiques que problématiques : contre Lille et Lyon avec des scores sans appel dans des matchs au sommet, à Nantes et les deux rencontres contre la Lazio en Europa League. 12 défaites et une élimination aux tirs au but en 25 matchs. Indigne.

Avec un bilan aussi catastrophique, à l'intérieur duquel on ne retrouve que 8 victoires, tous les espoirs d'une fin de saison souriante seraient logiquement à oublier. Sauf que l'OM de Rudi Garcia a la chance de se trouver dans une Ligue 1 d'assez faible niveau cette saison. En effet, avec deux matchs en moins au compteur, l'OM dispose encore d'un espoir virtuel de pouvoir recoller à la tête de course. Lille, qui est à jour de son calendrier, dispose de sept points d'avance, mais semble malgré tout en légère perte de vitesse avec quatre matchs sans victoire à domicile. Lyon, favori pour le top 3, a cinq points de plus que l'OM mais un seul match de retard avec une équipe qui souffle constamment le chaud et le froid. Voilà pour les deux équipes les mieux placées. Vient ensuite Montpellier, défait mardi soir à Nantes (2-0) et à trois points de l'OM avec un match de plus. Même total et même nombre de matchs pour Saint-Etienne, cinquième devant l'OM. Si Marseille n'est pas dans le coup, personne ne dispose de suffisamment de garanties et le podium demeure ouvert. Mathématiquement en tout cas.

Mais alors, est-ce encore possible pour l'OM de réussir l'objectif initial de la saison ? Plusieurs exemples récents du championnat de France tendent à prouver que oui, même si un tel miracle est rare. En 2015-2016, dans une saison de Ligue 1 assez faible et proche de celle que l'on vit, Lyon et Monaco avaient terminé sur le podium avec seulement 65 points. Les Gones, avec un parcours piteux en Ligue des Champions (4 points et 4e de poule dans un groupe comprenant le Zénit, la Gantoise et Valence), auront connu un championnat médiocre, avec une défaite à Saint-Etienne, une fessée à Paris (5-1), des défaites cuisantes à domicile contre Montpellier ou Angers, mais se seront sauvés au prix d'une mémorable fin de saison avec une victoire 6-1 contre Monaco à la 37e journée avec un changement d'entraîneur en décembre (Hubert Fournier remplacé par Bruno Genesio). Le Monaco de Jardim, justement, n'avait pas réussi à passer les poules de la Ligue Europa (6 points seulement) et ne totalisera que 17 victoires en L1, avec une équipe faite de bric et de broc avec des joueurs comme Lacina Traoré, Farès Bahlouli ou Ivan Cavaleiro. Parmi les défaites marquantes pour cet ASM on notera deux 3-0 à Bordeaux et Angers et un autre à domicile contre le PSG. On terminera en citant Lyon version 2010/2011. Les hommes de Jean-Michel Aulas auront connu une saison très difficile, malgré un 8e de finale de Ligue des Champions. Claude Puel, en grande délicatesse toute la saison avec ses joueurs et sa direction, terminera l'exercice à la 3e place avant de quitter ses fonctions. Durant cette saison, les Lyonnais auront connu une défaite dans le 100e derby contre Saint-Etienne, des éliminations précoces en coupes et quelques défaites larges comme un 4-0 à Auxerre. Cette année-là, le LOSC de Rudi Garcia avait terminé champion, devant l'OM.