On peut toujours rêver...
Caen, aux tirs au but, Montpellier à domicile, Trélissac et donc Granville. Le parcours de l'OM en coupe de France réussit pour l'instant l'exploit d'être encore plus léger que les tours de pistes qui ont permis à l'OM de gagner ses coupes de la Ligue de 2010 à 2012. Sauf que la suite est belle, et permettra de rivaliser avec les parcours de 2006 et 2007, où l'OM avait à chaque fois sorti le champion de France incontesté, l'Olympique Lyonnais. Car ce devrait être très précisément les deux vainqueurs de ces éditions, les deux équipes qui ont battu les Marseillais en finale au stade de France, qui vont se dresser sur la route de la bande à Michel. Sochaux en demi-finale tout d'abord, puis très probablement le PSG en guise de boss de fin. Certes, il n'y a plus Le Tallec ou Ziani chez les Doubistes, Kalou et Dhorasoo chez les Franciliens, mais le symbole est suffisamment beau pour faire de cette coupe de France 2016 un évènement marquant dans l'histoire récente de l'OM. En cas de succès.
Car seul la victoire compte en coupe. En principe, cela va de soi, surtout pour un club comme l'Olympique de Marseille. Mais avec cette saison, on ne sait plus trop. Après une défaite à domicile contre le PSG en championnat, Michel a noté les applaudissements des supporters au coup de sifflet final. Après l'élimination à Bilbao en Europa League, c'est la phrase d'un journaliste espagnol qui a été mis en exergue ("comment une équipe qui joue aussi bien peut être aussi mal classée en Ligue 1 ?"). Si ça se trouve, même en cas de déroute en finale, des DVD du parcours héroïque seront mis en vente dès le mois de juin. Encore une fois, il n'y aura rien à redire s'il y a une victoire au bout contre l'ogre parisien, qui n'a plus laissé un trophée national lui échapper depuis... la coupe de France 2014. Mais il est tout de même extrêmement risqué de jouer sa saison là-dessus. Bastia l'a tenté la saison dernière en coupe de la Ligue. Ils ont tenu 20 minutes. Et dans le cas de l'OM, passer ses nerfs sur le corps arbitral ou la Ligue après coup de sifflet final ne suffira pas à maquiller le bilan global désastreux.
Sauf que si l'OM a légitimement envie de gagner la coupe de France, tout comme Lorient, Sochaux et le PSG, ce n'est pas prioritaire. Comprendre le championnat n'est pas délaissé. Sur la pelouse de Caen face à Granville, Michel n'a pas pris de risque avec la condition physique de son meilleur joueur, sur qui il préfère compter à 100% pour la réception de Toulouse. C'était un des points sur lesquels l'Espagnol devait faire oublier Bielsa : le turn-over. Après avoir perdu des adeptes en Ligue Europa, il pourrait bien être en train d'en reprendre avec sa gestion de la coupe de France. A chaque fois, il aligne une équipe mixte, avec des éléments qui ont pour la plupart une bonne raison d'être très motivés, même avec un maillot PMU contre une équipe d'un niveau inférieur. Ca sera sûrement le cas à Sochaux, dont le déplacement sera calé entre un match à Louis II et la réception peut-être cruciale de Nantes en Ligue 1 à la mi-avril. Une gestion jusqu'ici parfaite de ces matchs face aux petites équipes qui permet à l'OM de jouer le coup sans non plus se mettre trop de pression. Ce qui permet encore de rêver à un beau final.