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OM : Villas-Boas en colère... mais aussi pragmatique
SaisonPublié le 19/01 à 01:00

OM : Villas-Boas en colère... mais aussi pragmatique

L'entraîneur de l'OM a pu parler, à froid, avec son groupe, de tout ce qu'il n'a pas apprécié contre Nîmes.

S'ils ne peuvent plus être secoués par les supporters à la sortie du stade, les joueurs de l'OM ont tout de même de quoi ressentir que la défaite contre Nîmes (1-2) ne se digère pas facilement. A la fin du match, André Villas-Boas est resté dans le vestiaire un long moment pour leur faire part de son mécontentement. Discours qu'il a tenu à nouveau le lendemain au centre d'entraînement, où les joueurs étaient convoqués, et où Jacques-Henri Eyraud les a mis également devant leurs responsabilités. L'entraîneur de l'OM a prolongé l'échange avec Steve Mandanda, Florian Thauvin et Dimitri Payet, les trois capitaines, dans son bureau. Mais pour autant, cela ne devrait pas déboucher sur une spectaculaire mise à l'écart des cadres, alors que l'OM a l'occasion de reprendre sa marche en avant contre Lens ce mercredi. André Villas-Boas veut retenir le fait que Thauvin et Payet ont pris la parole devant le groupe ce dimanche, pour vider leur sac, et que cela aurait peut-être un impact positif pour la suite de la saison. "La position de capitaine, c'est aussi de prendre la parole et dire les choses, comme ils l'ont fait. Maintenant , on espère qu'il y aura un effet sur les prestations sportives. Par rapport au match contre le PSG, ils ont été parfaits, puis ça a été la surprise contre Nîmes. Mais tous les deux ont déjà démontré qu'ils étaient capables de faire beaucoup mieux", expliquait le coach en conférence de presse, la mâchoire pourtant toujours serrée. 

Soit la pommade, soit la réserve !

On pourrait se demander pourquoi le coach ne tape pas plus du poing sur la table avec ces deux éléments qui ont beaucoup déçu. Mais Villas-Boas est trop malin pour ne pas savoir que jouer au rôle de bourreau, même si c'est ce que réclame la foule sur le moment, peut rester dans les esprits et se retourner contre soi. Rudi Garcia avait écarté Payet il y a pile deux ans. S'il n'avait plus pu compter, ou presque, sur le joueur jusqu'à la fin de saison, il était derrière le seul méchant dans l'histoire, lorsque le numéro 10 s'était décidé à refaire une bonne saison. Surtout, André Villas-Boas, qui a même menacé de démissionner, n'a pas le choix. Pour la réception de Lens : Mandanda ne sera peut-être pas remis, Amavi est forfait, Kamara aussi, Lirola pas qualifié, Alvaro suspendu alors que Dario Benedetto et Saîf Khaoui ont de petites contractures. Si, en plus, il décide de se priver de Payet et/ou Thauvin pour l'exemple, qui sera encore là pour le suivre dans cette démarche si l'OM prolonge sa mauvaise série contre les Nordistes ? Dans le football, c'est celui qui a des résultats qui a raison. Alors, le coach portugais veut d'abord gagner, faire la leçon ensuite. 

FC "on se dit les choses" ?

Cela a donc un prix. Faire le dos rond, et continuer à brosser dans le sens du poil, ce qui n'est pas forcément son envie du moment. Il essaye alors de positiver par rapport à ces réunions : "L'unique bonne chose, c'est que cette défaite nous mène à prendre la parole, et faire sortir un peu les choses qui se sont accumulées". Comprendre que ça n'aurait pas été forcément le cas après une victoire. Quelque part, un désaveu sur les sorties qu'il a pu faire après le succès à Strasbourg par exemple, où il n'y avait que les trois points au rendez-vous. Là, les joueurs n'avaient pas d'excuses et se sont dit les choses. L'année du titre avec Deschamps, c'est une discussion après une défaite à Montpellier qui avait tout changé. Pour l'anecdote, Heinze avait suggéré à Souleymane Diawara et Mamadou Niang de se mettre dessus pour enclencher une dynamique et inciter tout le reste du groupe à faire de même. L'histoire est belle, ça avait marché. Du coup, l'OM a multiplié ce genre d'initiatives sur les années suivantes. Un cadre de l'OM à l'époque nous racontait à ce sujet : "La plupart du temps ce genre de trucs, c'est bidon. Surtout que le lendemain, tu regardes dans la presse et tu as tout le contenu de la réunion. Et c'est souvent ce qui se dit au mot près..." Cette fois-ci encore, l'intervention présidentielle semblait recrachée à la perfection. De bonne ou mauvaise augure ?