OM-Lokomotiv : Soyons humbles !

Au moins c'est clair, l'OM ne peut pas viser plus haut que la troisième place de son groupe d'Europa League avant la dernière journée. Ca ne fait pas rêver, l'objectif était évidemment de faire mieux, mais il ne faut pas oublier d'où part le club phocéen. Au moment du tirage, l'OM était dans le troisième chapeau. En s'imposant contre Moscou, l'OM serait donc troisième, ferait respecter la logique. Cela reste une déception, l'objectif était de passer. Galatasaray, d'ailleurs, était dans le chapeau 4, preuve que c'était possible de surperformer. C'est d'ailleurs le but du club phocéen, de renouer avec ce qui fait sa spécificité, son ADN, qui lui permet à la faveur de soirées folles devant un public en transe de bousculer l'ordre établi, de faire sensation, que ce soit contre le grand Milan AC, l'Olympiakos alors que le club est en D2, Chelsea, l'Ajax, Liverpool, Dortmund... Ca n'a pas été le cas cette saison, c'est comme ça. Pour autant, l'aventure européenne n'est pas finie, avec cette troisième place, il est possible de jouer la Conférence League. Et il ne faudrait pas regarder cette compétition de haut. Vraiment. 

Non, l'OM n'est pas favori en Conference League, loin de là

A la suite de tous les débats qu'il peut y avoir sur le sujet, deux théories ressortent. Il y a ceux qui ne veulent pas la jouer. Pas assez prestigieuse pour un grand club comme l'Olympique de Marseille, qui a quand même gagné la Ligue des champions. Il y a aussi ceux qui se disent que ça peut être une bonne chose de ramener un trophée européen. Il semble donc urgent de rappeler une donnée élémentaire : l'OM est 48e à l'indice UEFA. Oui, l'OM a gagné la C1, mais c'était il y a bientôt 29 ans. Oui, l'OM a fait cinq finales de coupe d'Europe, mais sur les cinq dernières années, le club marseillais a fait à peine mieux que Rennes. Alors, soyons humbles. Ce n'est que pure indécence que de s'autoproclamer favori de cette compétition. Si les lignes peuvent encore bouger avec les résultats de la dernière journée, il y aurait potentiellement, à partir des barrages pour les 1/8e de finale, six clubs engagés qui ont un meilleur indice que l'OM : l'AS Roma, Tottenham, Naples, le FC Bâle, le Slavia Prague et le FC Copenhague. Ca ne veut pas dire que c'est mission impossible pour les Marseillais et qu'il ne faut même pas se risquer à s'engager dans l'aventure, mais non, l'OM n'est pas favori et gagner cette compétition serait un exploit. 

Pas à l'abri de vivre une soirée historique

Et cela tombe plutôt bien, car ce qui fait l'histoire de l'OM en coupe d'Europe, ce sont justement les exploits. Peu importe l'adversaire, ce qui compte, c'est le scénario. L'Hadjuk Split, le FC Sion, le Celta Vigo, Bolton et bien évidemment le RB Leipzig ne sont pas des noms prestigieux. Mais le temps d'un match, avec les spécificités de la coupe d'Europe et d'une élimination sur un match en aller-retour, il s'est passé quelque chose. Ceux qui étaient au stade ces soirs-là s'en souviennent encore. Il s'est créé une alchimie entre l'équipe olympienne et son public, qui a parfois permis de les installer sur un nuage pour le reste de la saison. C'est ça que doit viser l'OM en Conférence League : les émotions. Ca galvanise plus que ça fatigue. Mais pour les vivre, il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. La première étape, c'est déjà de s'assurer d'en être car il y a fort à parier que du côté du Lokomotiv, on a beaucoup moins d'états d'âme s'il y a une possibilité, en gagnant à l'Orange Vélodrome, de basculer dans cette nouvelle compétition. Si le boulot est fait, derrière, il y a la possibilité d'être récompensé. Il ne faut jamais oublier qu'avant de régaler contre Liverpool, l'Inter Milan et Newcastle, Drogba et ses potes ont d'abord souffert contre Dniepropetrovsk...