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OM : la DNCG peut-elle vraiment impacter le mercato de l'OM ?
SaisonPublié le 18/06 à 01:00

OM : la DNCG peut-elle vraiment impacter le mercato de l'OM ?

Focus sur l'inquiétude des supporters de l'OM vis-à-vis de la DNCG.

C'est imminent, puis finalement non, il faudra attendre. La décision de la DNCG tient en haleine de nombreux supporters de l'OM. Pourquoi le club phocéen, assuré de participer à la lucrative prochaine Ligue des champions, doit encore apporter des garanties supplémentaires pour prouver sa solvabilité ? Et si le club n'allait pas si bien que ça ?

Pourquoi autant de stress avec la DNCG ?

Pour ceux qui aiment voir des signes partout, même dans les poivrons que peuvent découper les joueurs, évidemment, cela fait penser à la vente. Il ne s'agit pas ici de refaire le débat, mais l'exemple lyonnais montre que les deux évènements sont dissociés. La DNCG est un organisme de contrôle qui s'assure qu'un club est capable de faire face à ses obligations tout au long de l'année. Pour éviter un club obligé de déposer le bilan en plein milieu de la saison, parce que les actionnaires décident de partir sur un coup de tête, ce qui fausserait grandement le championnat. Autant dire que dans le football d'aujourd'hui, de plus en plus dépendant des fonds de pension, c'est une bonne chose. C'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé il y a un peu plus d'un an, quand Fortress et King Street, les deux actionnaires américains de Bordeaux, ont décidé que le club ne les intéressait plus. Ils ont publié un communiqué pour faire part de leur désengagement. Ce fut la panique au club, et dans la ville. Mais malgré leurs intentions, ils ont dû assumer leur déficit sur la saison, continuer à payer les salaires de tous les employés jusqu'à la fin de la saison avant de retrouver un repreneur, Gérard Lopez, qui s'est entendu avec eux sur le remboursement de cette dette. Certes les choses n'ont fait qu'empirer derrière pour le club aquitain, mais ce n'est pas la DNCG qui a forcé les repreneurs à choisir l'homme d'affaires luxembourgeois pour redresser la barre. Autre point à prendre en considération, les recettes de la Ligue des champions ne sont prises en compte dans le bilan qu'une fois que la campagne a été effectuée. Hors l'OM doit proposer un prévisionnel de la saison 2022-2023, ce qui explique le décalage. Le LOSC, fort de son parcours en phase de poule et de son huitième de finale cette saison, va toucher près de 70 millions d'euros. Une belle somme qui permet au club nordiste de ne pas avoir à faire partir des joueurs avant le 30 juin. Une première pour eux, qui avaient vendu rapidement Mike Maignan et Boubakary Soumaré la saison dernière malgré leur titre de champion.

Comment entamer un cycle dans ces conditions ?

Mais justement, est-ce que ce fonctionnement, aussi louable soit-il, ne couperait pas les clubs français dans leur élan ? A peine sont-ils qualifiés pour la Ligue des champions qu'ils doivent vendre, n'ayant ainsi pas les moyens de faire face à cette compétition comme il le faudrait. On peut toujours se dire que le LOSC a terminé premier de sa poule, contre Séville, Salzburg et Wolfsburg, comme quoi, avec un peu de chances au tirage et une vraie volonté, on peut y arriver. Sauf que non, Lille était chapeau 1 du fait de son statut de champion de France, ce qui ne sera pas le cas de l'OM, et surtout, Lille a terminé 10e du championnat de France. Le but, quand on retrouve la Ligue des champions, c'est d'y retourner la saison suivante, d'entamer un cycle qui permet de se stabiliser à ce niveau (donc d'avoir un meilleur indice UEFA, qui permet d'avoir un meilleur tirage et de faire un bon parcours, qui permet d'avoir encore un meilleur indice UEFA...) ce que l'OM de Pape Diouf avait lancé en 2007, étant qualifié aussi en Ligue des champions en 2008, 2009, permettant même à la formation de Didier Deschamps d'être dans le chapeau 2 pour les tirages des éditions 2010 et 2011. La crainte légitime des supporters de l'OM, c'est de se dire qu'au moment où l'OM a le plus besoin de se renforcer pour mener deux compétitions de front, le recrutement ne sera pas à la hauteur, à l'image de la campagne 2020, plus placée sous le signe de l'économie (arrivée de Luis Henrique en post-formation, Balerdi et Cuisance en prêt, Nagatomo et Pape Gueye libres) donnant au final une équipe d'André Villas-Boas qui explose en vol, le moral sans doute miné par une campagne européenne à trois points sur 18 possibles. 

La méthode Longoria

Mais cela, Pablo Longoria le sait bien et c'est peut-être bien pour cela qu'il a mis en place une méthode bien particulière. Comme il avait déjà pu le faire à Valence, le dirigeant recrute en partant du principe que son équipe va parvenir à réaliser ses objectifs. Si ce n'est pas le cas, une partie des éléments venus en prêt ne reste pas. Directement qualifié pour la Ligue des champions, l'OM va donc se projeter sur les prochaines saisons pour penser à son recrutement, à l'image des montages financiers qui ont été réalisés pour faire signer Gerson et Luan Peres, avec des échéances de paiement étalées sur la durée de contrat des joueurs. Alors si en plus le club arrive à faire gonfler la valeur de son effectif sans verser d'indemnité de transfert (Kolasinac et Bakambu sont arrivés libres cet hiver, Samuel Gigot arrivera libre, Axel Witsel, en négociation, est également en fin de contrat), le président se laisse de la marge pour quelques belles ventes, quelques belles arrivées en marge de recrues qui viendront aussi probablement en prêt, avec ou sans option d'achat. Comme si la DNCG n'existait pas...