OM Actualités Foot de l’Olympique de Marseille
OM : joueurs recalés, Igor Tudor a-t-il été trop dur ?
SaisonPublié le 24/05 à 18:15

OM : joueurs recalés, Igor Tudor a-t-il été trop dur ?

Tout au long de la saison, Igor Tudor a managé son effectif avec la rigueur comme principal mot d'ordre. Une gestion qui a provoqué quelques remous au sein du groupe olympien. Igor Tudor aurait-il dû relâcher la bride à certains moments ? Ou est-ce que l'investissement qu'il a demandé à ses troupes a permis à l'OM d'être à 100% sur la pelouse ?

L'OM a démarré l'exercice 2022-2023 avec un effectif pléthorique où chaque poste était doublé. La saison touche à son terme et l'effectif reste conséquent. Du moins en apparence. Le club s'est séparé d'une partie de ses joueurs au mercato d'hiver. De plus, une partie non-négligeable du groupe olympien n'entre plus vraiment dans les plans d'Igor Tudor. Gerson, Guendouzi, Payet, Tavares, Bailly, Dieng, Suarez... La liste des joueurs qui ont un moment où un autre de la saison était mis de côté par le technicien croate est longue. Résultat, l'entraîneur olympien n'a désormais plus beaucoup de solutions quand il se tourne vers son banc.

Une partie des suiveurs et des supporters de l'OM reprochent à Igor Tudor sa rigidité dans son management. Une gestion d'une main de fer qui lui a fait perdre une partie de ses troupes. Jugés incompatibles avec le style de jeu de leur entraîneur, Gerson puis Payet ont été mis au banc. Le Brésilien est retourné à Flamengo tandis que le numéro 10 n'a été titulaire qu'à 11 reprises cette saison. Avec Tavares, un autre joueur qui a perdu la confiance de Tudor, Payet a même été renvoyé de l'entraînement.

Peu fan du profil de Matteo Guendouzi, lui préférant l'abattage du duo Rongier-Veretout, le coach de 44 ans a déclassé son milieu de terrain au fur et à mesure de la saison. Au début titulaire indiscutable puis premier remplacé, l'international français a fini relégué sur le banc. Sur les six derniers matchs, il n'en a démarré qu'un seul et surtout il n'est pas entré lors de la moitié. Alors qu'il s'échauffait depuis un moment et qu'il devait entrer à Lille, Guendouzi est resté sur le banc. Une situation incompréhensible pour l'ancien Merlu.

Indéboulonnable jusqu'à la dernière trêve internationale, Chancel Mbemba entre moins dans les plans de son coach ces derniers temps. L'international congolais est moins performant depuis deux mois. En raison d'une baisse de forme ou parce que son entraîneur lui fait moins confiance ? Difficile à dire. Certains joueurs comme Malinovskyi et Balerdi sont restés dans les plans de Tudor en dépit de performances en dents de scie. Toutefois, il est difficile de leur reprocher un manque d'investissement tout comme à Mbemba d'ailleurs. À l'inverse Payet et Tavares ont été écartés avant Lille-OM car ils avaient fait preuve de mauvaise volonté. On comprend bien ici que l'exemplarité et l'investissement sont des règles avec lesquelles Igor Tudor ne déroge pas d'un centimètre. Certainement une bonne stratégie, mais qui comme toute stratégie, aurait peut-être mérité d'être revue à la marge quand le besoin se faisait ressentir.

Finissant moins bien sa saison, l'OM aurait certainement eu besoin de l'intégralité de son groupe dans ce finish haletant. Sur ce point-là, il est incontestable que la gestion de l'effectif par Tudor n'est pas parfaite. Lens, l'équipe qui devrait piquer la seconde place à l'OM, a pu compter sur tout son effectif pour mener son sprint final à bien. Par exemple, Openda, bien que sur le banc en raison d'une méforme au mois de février, a regagné la confiance de son coach et est devenu le joueur clé des Artésiens.

Un mal pour un bien ?

Il serait malhonnête de juger la rigidité d'Igor Tudor uniquement comme un point négatif. Son exigence extrême a permis à l'équipe d'être globalement performante sur l'ensemble de la saison malgré quelques couacs. Le technicien croate a su imprimer un vrai style de jeu à son équipe. On reconnaît la patte Tudor quand on voit jouer l'OM cette saison. Les troupes du coach au bonnet ont fait preuve d'un investissement exemplaire dans bien des rencontres. La quintessence du Tudorball a eu lieu lors du OM-PSG de Coupe de France, un match mémorable de par l'intensité folle des onze Bleus et Blancs sur la pelouse. Est-ce que cela aurait été possible sans l'exigence du coach marseillais ? Rien n'est moins sûr. Même si certains éléments ont été mis de côté, le groupe n'a pas lâché son entraîneur. La scène de joie sur le but de Sanchez à Lille (un but finalement refusé) en témoigne. Les Olympiens n'ont pas perdu à Lens et à Lille en raison d'une démobilisation générale.

Cette volonté du coach croate d'afficher une rigueur à toute épreuve découle d'une stratégie plus globale au sein du club. L'été dernier, alors que l'OM était secoué par le départ de Sampaoli et l'arrivée abrupte de Tudor, Pablo Longoria n'a pas flanché un seul instant. Malgré la grogne d'une partie du vestiaire et des supporters, le président olympien a affirmé son autorité en rappellant la hiérarchie. D'abord le club, puis le président, ensuite l'entraîneur et enfin les joueurs. Il a même déclaré au micro de Canal + qu'il était prêt à faire partir les joueurs n'étant pas d'accord avec cet ordre des choses. Soutenu entièrement par sa direction, Igor Tudor a fait preuve de poigne tout au long de la saison. Des pertes sont à déplorer, tous les objectifs n'ont pas été atteints, mais le projet continue. Le résultat des tours préliminaires de Ligue des Champions donneront un autre éclairage sur la stratégie employée par Tudor et sa direction cette saison.