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Olympiakos-OM : AVB, une philosophie de jeu en berne
SaisonPublié le 22/10 à 15:00

Olympiakos-OM : AVB, une philosophie de jeu en berne

Depuis le début de la saison et une partie de la dernière, l'OM de Villas-Boas a abandonné les principes de jeu qui les avaient propulsés en haut de l'affiche. Il est temps d'y remédier.

Hier soir contre l'Olympiakos, pour son retour en Ligue des Champions après 7 ans d'absence, l'OM est tombé de haut en concédant une défaite (1-0) ni sévère, ni illogique. Après avoir pointé du doigt les manques des Marseillais en termes de niveaux individuels, il apparaît logique de se pencher également sur la faillite d'un système de jeu qui, forcément, ne correspond plus aux qualités et défauts actuels de l'équipe. A ce petit jeu, les regards se tournent ainsi vers le chef d'orchestre, André Villas-Boas, chargé de transformer onze joueurs (voire plus) en une partition collective, sinon de haute tenue, au moins cohérente et adaptée. Ce n'est pas franchement le cas depuis bien des matchs. La faute à des principes de jeu abandonnés en cours de saison dernière ? Toujours est-il que le plan de jeu, dénué d'ambition, ne correspond plus à ce qu'attendent les supporters marseillais.

Le pressing et le bloc haut, des armes portées disparues
A son arrivée à la tête de l'équipe Olympienne il y a plus d'un an, AVB a été clair dans son intention d'user du 4-3-3 comme système de jeu préférentiel. On se demandait alors si Payet, abonné aux bonnes performances dans l'axe du terrain, allait y trouver son compte, et le reste de l'équipe avec. Les premiers mois du coach portugais à la tête de l'OM n'ont pu que lui donner raison : par le biais d'un bloc équipe haut, d'un pressing de tous les instants et donc d'un étouffement régulier du jeu de construction de l'adversaire, les Marseillais ont tiré leur épingle du jeu et bien des questions avaient disparu. Payet quittait souvent son aile pour apporter sa vision de jeu dans l'axe en position offensive et avait le coffre pour, Rongier et Sanson harcelaient les adversaires en avalant les kilomètres de façon coordonnée tout en se projetant vers l'avant plusieurs fois par rencontres, ce qui avait pour effet d'entraîner le bloc, dans son entièreté, vers l'avant. Kamara, replacé en sentinelle à la place de Strootman, se permettait de suivre ses offensifs quand le jeu l'exigeait, en plus de couvrir leurs arrières : la défense était parfois prise dans son dos, mais le plan de jeu l'exigeait. Une stratégie qui a permis à un attaquant comme Benedetto d'être proche de ses milieux une bonne partie de la saison dernière. Cette année, et on peut même remonter à la deuxième partie de saison dernière en étant tout à fait honnête, ces principes de jeu n'existent plus. L'OM est campé bien bas et l'OM tire la langue, en enchaînant les performances poussives que quelques victoires aux forceps ne peuvent plus masquer.

Le bloc bas, destructeur de jeu, se retourne contre l'équipe marseillaise
Le bloc bas semble être la nouvelle gageure d'AVB et force est de constater qu'à ce jeu-là, les performances de ses joueurs ne dépendent plus que de la forme individuelle de chacun. Autrement dit, si l'OM sait défendre et attendre son adversaire avec succès une bonne partie de la rencontre, à force de concentration et d'adaptation, les Olympiens éprouvent par contre toutes les peines du monde à proposer du jeu, à avancer ensemble, à faire mal sur les ailes en ayant une ligne d'équipe si éloignée de l'offensive. Benedetto, autrefois menaçant, se retrouve isolé à la pointe de l'attaque et ses appels ne ressemblent plus à rien, ses pourvoyeurs de ballon devant avaler les courses en avant pour pouvoir espérer le toucher. Dans ce cas, et dans la forêt de jambes qui caractérise souvent les matchs de Ligue 1 comme de Coupe d'Europe, l'Argentin est un attaquant inutile, transparent, en manque criant de confiance. Payet et Thauvin, eux, doivent compter sur leur vista (quand ils en ont) et leur sens du dribble, les milieux centraux ne proposant plus de projection offensive. Pire, ils pressent souvent en solistes, ou quand ils montent sur l'adversaire, la défense, désespérément basse, ouvre la porte à l'équipe adverse pour sauter les lignes. Pas de quoi passer une rencontre entière à l'abri, et cela s'est encore constaté hier soir.

Une philosophie globale à changer... que seul le coach peut incarner 
Nous avons longtemps écrit ici que la forme physique des joueurs était une des causes importantes de la pauvreté des performances Olympiennes. Sauf que nous sommes à la fin du mois d'octobre et que cela ne peut plus tenir. Si, dans l'esprit, le chef d'orchestre n'est pas lâché par ses musiciens, il serait grand temps de changer de tempo et de retrouver les notes justes qui faisaient de l'OM une équipe qui déroulait ses partitions avec succès. Et cela passe par une remise en cause philosophique de tous, à tous les étages : le système, l'animation, les hommes, ainsi que de l'homme qui accorde le tout. Le léger mieux du 4-4-2 losange, avec des titulaires différents, peut être une première piste, tant pour remettre les têtes à l'endroit que pour en couper d'autres. Il est temps... de ne plus perdre de temps.