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Nice-OM : Où est l'exemplarité ?
SaisonPublié le 09/09 à 01:00

Nice-OM : Où est l'exemplarité ?

Retour sur la décision de la commission de discipline suite aux incidents lors du Nice-OM.

Honnêtement, au moment où les sanctions tombent, il y avait clairement de quoi craindre pire. Toute la délégation marseillaise avait quitté le lieu de l'audition de la commission de discipline le visage fermé, le verdict se faisait attendre, retardé quart d'heure par quart d'heure. On aurait voulu faire passer la pilule qu'on ne s'y serait pas mieux pris. Au final ? Les sanctions après ce Nice-OM (points en moins, huis clos, suspensions)  tapent plus sur les Niçois. Pour rappel, les Aiglons ont un point en moins au classement et deux matchs à huis clos à domicile tandis que Marseille ne déplore que des sanctions individuelles, avec Pablo Fernandez suspendu jusqu'à la fin de la saison, Alvaro pour deux matchs et Payet pour une rencontre avec sursis, alors que le match sera à rejouer sur terrain neutre. Pour autant, est-ce que l'on doit sabrer le champagne parce que, pour une fois, l'OM n'est pas le dindon de la farce de la LFP ? Est-ce que ce verdict est plus que ça ?

"L'idée est compréhensible" mais...

Déjà, force est de constater que s'il y a un grand gagnant dans cette affaire, c'est peut-être bien Sébastien Deneux, le président de la commission de discipline, impeccable dans sa communication. On peut être d'accord ou pas avec les décisions mais il est compliqué d'affirmer que son raisonnement ne tient pas. Quelque part, heureusement qu'il est là. Car il faut tout de même rappeler que le président de la Ligue, Vincent Labrune, ne s'est lui signalé dans la journée uniquement... pour répondre au président de la Ligue espagnole et protéger le PSG avec une formule qui ne dépasse finalement pas le cadre du troll des réseaux sociaux. Car il n'y a plus personne quand il s'agit de signer et d'en porter la responsabilité. Deneux, lui, a pris le temps d'expliquer sa logique. Côté marseillais, Alvaro est le plus sanctionné car ce n'est pas une réponse à un projectile reçu. OK. Payet est lui sanctionné plus pour la forme (à lui de se tenir à carreau pour ne pas faire tomber le sursis, ce qui n'est pas gagné) car sa réponse reste un comportement sanctionnable. OK. Le match à rejouer sur terrain neutre ? De l'aveu même de Jacques Cardoze, le directeur de la communication de l'OM "l'idée est compréhensible". Difficile de dire autre chose quand on a exposé quelques heures plus tôt l'argument du nombre de buts marqués par l'équipe entraînée par Sampaoli dans le dernier quart d'heure. Si rien ne dit que les Niçois se seraient imposés sous prétexte qu'ils menaient à un quart d'heure de la fin, l'honnêteté pousse à dire que les deux buts phocéens à la 84e et 90e n'étaient pas, non plus, acquis. Ceci dit, comme l'indiquait aussi l'ancien journaliste de France Télévision dans l'After sur RMC, "cela manque d'exemplarité"

Le but, ce n'était pas d'écarter un concurrent mais bel et bien de faire un exemple

Pour toute cette soirée, pour tous ces jets de bouteilles sur Mandanda et Payet pendant deux heures, pour cet envahissement de terrain avec des supporters qui veulent en découdre, quand l'un d'eux ne fait pas un salut nazi, Nice ne perd qu'un point. On est loin de la sanction handicapante qui pousserait Jean-Pierre Rivère à prendre le taureau par les cornes en faisant vraiment le ménage dans ses tribunes. Là, celui qui s'est ridiculisé dans cette histoire pourra tranquillement continuer à faire de la politique en brossant dans le sens du poil ses ultras les plus gênants. Ceux qui s'y connaissent visiblement en histoire américaine... Le souhait premier était là, même en étant supporter marseillais. Le but, ce n'était pas de couler un concurrent direct dans la course à l'Europe. La priorité, c'était de faire en sorte de ne plus jamais vivre ce genre de soirée hallucinante. Même au Vélodrome, soyons clairs. D'envoyer un message fort à tous les supporters qui veulent dépasser les bornes. Ce ne doit plus être permis nulle part. Est-ce une garantie avec simplement un point en moins ?

Et maintenant ?

Désolé d'en revenir toujours là, mais quand ce n'était pas Nice-OM mais Bastia-Lyon, c'était de suite bien plus limpide. La différence, c'est aussi qu'il y a eu cette fin pitoyable d'un match qui reprend avec qu'une équipe. Ce qui permet de dire finalement que plus encore que Kasper Dolberg, le Niçois le plus efficace de cette soirée aura été Christian Estrosi, avec son influence et son pouvoir de nuisance. Heureusement que du côté marseillais, il y a eu une réponse adéquate. Un autre président aurait peut-être demandé aux joueurs de reprendre, assurant que ce serait un plus sur le terrain juridique, avant de se rétamer. Ce qui compte, c'est d'avoir des résultats sur ce plan-là aussi et le board de l'OM en a eu puisque les intérêts du club sont préservés. Mais la Ligue aurait pu profiter de l'occasion pour faire un exemple, et ce n'est pas l'impression que ça donne. Reste à voir comment cela va être accueilli par ceux qui peuplent les kops derrière les buts dans les stades de Ligue 1...