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Nice-OM : là où ça fait mal pour les Niçois
SaisonPublié le 27/08 à 01:00

Nice-OM : là où ça fait mal pour les Niçois

Retour sur les incidents de Nice-OM et des dernières versions fournies par les entraîneurs des deux camps.

Mercredi soir, la commission de discipline a rendu son verdict concernant les évènements de Nice-OM. Le lendemain, forcément, l'heure est à une double attitude, une constante dans le monde du football : d'un côté, on joue la carte de l'apaisement, mais on n'en oublie pas de bomber le torse, de dire que, quelque part, c'est nous les plus forts. Normalement, il y a un tableau d'affichage pour désigner quelle équipe est la plus forte. Mais devant le siège de la commission de discipline, ce n'était pas le cas. Alors, à l'image de ce qu'il peut se faire en politique, on n'hésite pas à surinterpréter du côté de Nice. En conférence de presse avant Nice-Bordeaux, qui se jouera donc à huis clos, Christophe Galtier, l'entraîneur des Aiglons, est totalement rentré dans son nouveau rôle. Il calme le jeu avec l'adjoint de Sampaoli ("Si c'était mon adjoint qui avait fait ça, je ferais tout pour le défendre et trouver des circonstances atténuantes. Je n'ai pas à commenter ça sur le rôle d'exemple. Quand il y a un mouvement de cette sorte, il peut y avoir souvent un manque de maîtrise et une mauvaise analyse de la situation. On le regrette vivement après. Je suis sûr qu'il est malheureux"), donne sa version sur son échange avec David Friio ("Quand il est entré sur le terrain, ça faisait un moment qu'il y avait du monde. Je lui ai demandé à ce que tout le monde puisse rentrer dans le vestiaire. Je l'ai pris par le cou à ce moment-là et il a baissé sa tête. Je n'avais aucune volonté d'agresser. Cinq minutes après, on était dans le couloir et on parlait ensemble. Les images, on fait des zooms et des pauses...") mais il glisse tout de même que, pour lui, c'est son équipe qui a gagné sur le terrain. Son capitaine Dante, quelques minutes avant, avait le même ton d'apaisement, la même volonté "d'évacuer", mais lâchait tout de même : "Je pense que Nice doit gagner le match face à l'OM, nous l'avons fait sur le terrain. L'arbitre nous a confirmé qu'on pouvait rejouer. Le préfet a donné l'accord pour reprendre. Si l'adversaire ne voulait plus jouer, voilà... Il faudra voir les sanctions". Une déclaration qui prouve que la bulle dans laquelle semblent vivre les Niçois, confectionné par leur président Jean-Pierre Rivère dès l'arrêt de la rencontre, n'a toujours pas éclaté. 

Sampaoli recadre

Jorge Sampaoli le sait, il n'a pas le pouvoir de la piquer. Au mieux, cela ne sera que la version marseillaise contre le scénario niçois. Mais alors que les Aiglons s'exprimaient face caméras, il est également venu s'exprimer dans la salle de presse olympienne. Il est arrivé avec une feuille à la main, un texte qu'il avait préparé. Qui met en lumière les limites du raisonnement de l'OGCN. On pourrait se dire après tout que l'entraîneur de l'OM fait comme les autres. Il tente d'apaiser les choses, en demandant aux supporters d'être exemplaires pour OM-ASSE, tout en disant qu'il n'y a pour lui que Nice qui doit être concerné par les sanctions disciplinaires. Mais c'est surtout que son argumentaire se base sur des faits qui n'ont rien à voir avec les vérités niçoises. Comme la volonté de l'arbitre de poursuivre, chère à Dante : "Après les incidents, l'arbitre a pris à part le président Pablo Longoria, moi-même, l’entraineur et le président de Nice pour nous dire que lui ne voyait aucune garantie de la sécurité pour que ce match se termine. Mais il a eu des pressions pour que ce match continue". Sur l'analyse de la situation de l'adjoint, Sampaoli recadre aussi, comme vous pouvez le voir dans la vidéo : "Les supporters adversaires ont attaqué nos joueurs, la sécurité a laissé faire. Certains dirigeants et joueurs de Nice n’ont, non seulement, pas condamnés ces actes, ces comportements, mais les ont applaudi. Nous sommes entrés sur le terrain pour défendre nos joueurs parce que personne ne les défendait, on était seuls. Sur le terrain, on a vu des supporters qui sont arrivés à plusieurs. C’est difficile aussi à ce moment de savoir quoi faire, il y a beaucoup de choses qui se passent. Avant ce qu’il s’est passé avec mon adjoint, il y a eu une agression de la part d’un supporter. Cela ne m’est jamais arrivé". S'il ne faut pas excuser l'acte commis par le membre du staff de l'OM, il ne faut pas non plus faire passer sa victime pour un ange, juste là au mauvais endroit, au mauvais moment. Il avait envahi la pelouse, et avait déjà tenté de porter des coups à Luan Peres. 

Mais là où Sampaoli est le plus efficace, c'est encore au niveau du timing de la Ligue. Là où Galtier tente de brosser dans le sens du poil ("je trouve que c'est normal que la commission de discipline prenne le temps de l'instruction et que le score ne soit pas encore entériné"), Jorge Sampaoli s'interroge à voix haute : "C’est en train de prendre beaucoup de temps pour des choses que l’on a tous vu, des choses qui ont été très claires. C’est vrai que la décision est très longue. On est allé jouer à Montpellier et à Montpellier déjà, Valentin Rongier a reçu une bouteille au visage. Puis le match suivant, Montpellier a pu jouer sans soucis à domicile". Et si la Ligue cherchait à temporiser, histoire que le sentiment d'injustice s'évapore côté marseillais, surtout après la rencontre OM-Saint-Etienne ? Peu plausible tout de même, car cela pourrait créer une jurisprudence qui modifierait le comportement de tous les supporters de France. Ce n'est peut-être pas un hasard si Jean-Michel Aulas est sorti du bois pour donner son avis et demander des points en moins pour les Niçois : son équipe a bien plus de chance de se trouver dans le cas de l'OM (c'était le cas à Metz et à Bastia, pour à chaque fois des décisions prises en faveur des Lyonnais sur ces dernières saisons en Ligue 1) que dans le cas de Nice. Encore que. C'est comme pour la règle du but à l'extérieur, chacun voit midi à sa porte...