Nantes 1-1 OM : on mérite autre chose !
Retour sur la prestation très décevante des Olympiens à Nantes.
Alors bien sûr, on pourra toujours se dire que c'est un bon point de pris à l'extérieur, alors que l'OM avait concédé l'ouverture du score. Cette facilité de l'analyse a bien évidemment été empruntée par Nasser Larguet et Dimitri Payet après la rencontre, quand les micros se sont tendus (voir en vidéo). Pourquoi donner le bâton pour se faire battre ? Mais lorsqu'on est supporter, on veut voir des matchs de football. Et autant dire qu'on n'a pas été servi. A Nantes, c'est une nouvelle prestation catastrophique de la part des Olympiens. Alors oui, ils ont répondu à l'impact physique et à la volonté dans les duels de l'équipe d'en face, dont le comportement n'était pas étonnant puisqu'elle est désormais entraînée par Antoine Kombouaré. Mais, à une action près, le but sur un éclair de Rongier et avec de la réussite sur le centre contré de Nagatomo, il n'y avait rien d'autre à voir. 90 minutes pour une action ? Désolé de dire que tous les amoureux de ce club méritent mieux, plus d'audace. Dans cette partie, l'OM s'est non seulement montré très discret offensivement (passé la ligne médiane, on avait l'impression qu'il y avait au mieux des deux contre cinq à jouer) mais aussi fébrile défensivement, avec des dégagements paniqués dès que Nantes s'approchait de la surface. C'est ce que l'on a coutume d'appeler "une bouillie de football".
La collection de l'enfer
Et si l'on y réfléchit deux secondes, cette saison en regorge : les réceptions de Saint-Etienne (0-2), Lille (1-1) et Metz (1-1) avaient été catastrophiques, le match au Pirée (0-1) pas bien meilleur, il y a le match aller contre Manchester City (0-3), la défaite à Porto (3-0), humiliante à souhait, où l'on comprenait tous Di Meco qui lisait ses textos à l'antenne, rappelez-vous. Le retour n'était pas mal non plus, la victoire à Strasbourg (1-0), où l'OM gagne sur son seul tir, les défaites contre Nîmes (1-2) et surtout Lens (0-1) au Vélodrome, où l'OM n'a pas eu une seule occase. Il y a quelques jours encore, il y avait eu le nul à Bordeaux (0-0), avec son milieu Rongier-Cuisance qui avait perdu tous ses ballons... et bien non, le long tunnel de cette saison n'est pas fini, ce match contre Nantes est là pour nous le rappeler, ce n'est que la 26e journée.
Un classement en trompe-l'oeil
Alors, on peut toujours se dire que la situation n'est pas si catastrophique, que l'OM est toujours en course pour une qualification en Europa League. Mais à un moment donné, le football, ce n'est pas juste une histoire de classement. C'est d'ailleurs peut-être ce que la direction n'a pas compris, elle qui s'étonnait au moment des émeutes à la Commanderie au mois de janvier d'une telle vague de mécontentement alors que l'équipe était dans le peloton de tête juste quelques semaines avant. Mais c'est justement parce que cette équipe avait optimisé son nombre de points, avait pris tout ce qu'il y avait à prendre sur sa route, au contraire d'un Lille, d'un Lyon, d'un Monaco. Le classement n'était qu'un trompe-l'oeil et malheureusement, la réalité du terrain, pas celle d'une application type "Match en direct", a vite rattrapé cet OM.
Pareil que la dernière saison de Garcia ?
Pourtant, à force de souffrir, le niveau d'exigence n'est plus si élevé. A Nantes, une défaite d'un OM qui tente serait presque mieux passée. Vraiment, un revers 4-2, avec des buts de Dieng et Khaoui, par exemple, aurait fait naître plus d'espoirs si l'OM avait essayé avant d'exploser. Là, c'est sûr, au final, il y a un point de plus au compteur. Mais à quoi va-t-il servir ? A masquer les apparences ? Comme pour la dernière saison de Garcia ? C'est vrai, cette saison-là, l'OM avait fini 5e mais, tous ceux qui l'ont vécu se rappellent encore à quelle point elle avait été douloureuse, entre humiliations face à des amateurs (Limassol, Andrézieux) et conflits dans le vestiaire. C'était il y a deux ans à peine. On pensait, du coup, ne pas revivre ça de sitôt, en avoir tiré les leçons, mériter autre chose. Mais visiblement, ce n'est pas le cas.