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Mitroglou : besoin d'amour
SaisonPublié le 08/01 à 07:00

Mitroglou : besoin d'amour

C'était l'occasion idéale pour se relancer : une opposition plutôt faiblarde, un schéma tactique résolument offensif avec deux autres attaquants, Germain et Njie, pour combiner, et trois pourvoyeurs de ballons que la quasi-totalité de la Ligue 1 nous envie : Dimitri Payet, Maxime Lopez et Luiz Gustavo. Mais au final, cela a été un nouveau chemin de croix pour Kostas Mitroglou. Toujours le même constat. S'il a touché dix ballons dans le match, c'est le bout du monde. Mais dans le lot, il y a eu une occasion, une belle, une de celles que les grands attaquants, ceux qui ont ça dans le sang, ne laissent jamais passer. Et là, l'attaquant grec a préféré contrôler et remiser pour Payet. Le meneur, comme le reste du stade, ne s'y attendait pas forcément, la confusion fut totale. Et a rapidement laissé la place aux sifflets. Des sifflets qui sont revenus accompagner l'ancien joueur de Benfica à sa sortie du terrain, avant l'heure de jeu. Avant le match, l'heure était à l'union sacrée, à la relance du buteur malgré des intérêts ça et là. Et maintenant ? 

Un langage corporel qui en dit long

Force est de constater qu'il y a un problème avec Kostas Mitroglou. Ce n'est pas un jugement définitif. Cela ne veut pas dire que le joueur est une arnaque. On n'a pas marqué comme il a marqué, à Benfica, en Ligue des champions, sans être un sérial buteur. Mais il n'y a rien de tout ça, rien de ce que l'on peut trouver lorsque l'on tape son nom sur Youtube, dans ces matchs avec le maillot de l'OM. Et ça, c'est factuel. Alors même si l'on peut encore lui laisser du temps, ne pas le condamner, on peut également d'ores et déjà s'interroger : pourquoi n'y arrive-t-il pas ? Le problème ne semble plus physique, comme à ses débuts, mais bel et bien mental. Contre Valenciennes, il y a cette grosse occasion qui atteste des doutes donc, mais pas que. Dans son langage corporel, le Grec extériorise tout. A chaque fois qu'un partenaire l'oublie sur une action, il lève les bras au ciel, ou pointe ostensiblement ses chaussures avec ses mains comme pour dire que c'est à cet endroit qu'il attendait le ballon. Ce n'est pas dans la nature du garçon discret, il donne l'impression de forcer ce jeu d'acteur. Comme pour que les témoins extérieurs comprennent que le problème ne vient peut-être pas que de lui. 

Et s'il n'y avait jamais de déclic ?

Pour le coup, il faut reconnaître que les regards de ses coéquipiers au moment de regagner le vestiaire, ou les commentaires de Rudi Garcia après la rencontre que vous pouvez retrouver dans la vidéo, ne laissent guère de place au doute, malgré la langue de bois de rigueur. Dès lors, il faut peut-être se poser les bonnes questions. Relancer Kostas Mitroglou, croire en lui, se dire qu'il va finir par montrer son vrai visage, c'est tout à fait louable. Mais encore faut-il s'en donner les moyens, faire en sorte que tout le monde tire dans le même sens. Essayer de gagner du temps, en l'alignant quand l'opposition s'y prête et en priant pour que le déclic se présente, pourquoi pas, mais il y a également le risque que ça ne se présente jamais. Cela arrive dans le football, une greffe qui ne prend pas entre un joueur et un club. C'était arrivé à de nombreux joueurs, et pas les moins talentueux. Bergkamp à l'Inter Milan, Kluivert au Milan AC ou encore... Mitroglou à Fulham en 2013. Cela ne l'a pas empêché derrière de prouver sa valeur à Benfica. Si ça se trouve, c'est juste une question de mode d'emploi.