Mission désamorçage pour Villas-Boas

Vingtième et bon dernier de la Ligue 1 avec un seul point, Dijon n'a pas vraiment la gueule d'un empêcheur de tourner en rond. Mieux, il affiche le portrait type du tiroir-caisse ouvert aux quatre vents, là où l'OM va piocher les points perdus samedi dernier face à Montpellier (1-1) pour se réinstaller sur le podium. En effet, comment imaginer autre chose qu'une partie de plaisir pour les Olympiens face à des Bourguignons fonçant déjà sur l'autoroute vers la Ligue 2 ? Ah, la théorie... Cette théorie qui pousse les parieurs à remplir leur grille le sourire aux lèvres, pour finir par s'arracher les cheveux au coup de sifflet final. André Villas-Boas, lui, ne pariera pas aujourd'hui. Déjà parce qu'il n'a pas le droit, mais surtout parce qu'il sait que ce Dijon-OM n'est pas joué d'avance. Il sait l'importance de ce rendez-vous, mais aussi dans quel état de nerfs se trouvent ses troupes depuis samedi.

Cet OM-Montpellier a coûté plus que deux points. Les Olympiens y ont aussi perdu trois joueurs et donc, pour certains, leurs nerfs. Plutôt qu'un signe de fébrilité, il faut y voir un excès d'envie, et c'est bon signe. On a déjà beaucoup écrit sur cette aventure qui semble se dessiner, et la réaction des joueurs d'AVB samedi confirme cette impression. À l'image du public, les gars sentent qu'il se passe quelque chose et la frustration de ne pas avoir su achever des Montpelliérains acculés en défense le prouve. D'où l'importance de calmer les esprits pour un Villas-Boas lui aussi remonté comme une pendule après le coup de sifflet final. Pas d'inquiétude de ce côté-là. Le charisme et la coolitude du Portugais devraient faire leur oeuvre.

À quelque chose malheur est bon, dit le proverbe. Ce Dijon-OM est l'occasion idéale de le vérifier. Privé des indispensables Payet, Alvaro et Kamara, AVB va pouvoir prouver à d'autres qu'ils le sont aussi. Ainsi, Rongier va pouvoir entrer de plain-pied dans son aventure olympienne. De son côté, Caleta-Car va revenir dans le jeu, tout comme Radonjic, un peu laissé de côté ces dernières semaines. De quoi impliquer tout le monde et calmer les tensions. C'est la clé de ce match : entrer sur la pelouse de Gaston-Gérard l'esprit clair et le sang froid. On connait trop la Ligue 1 pour imaginer que le statut de favori et le classement suffiront à surclasser des Dijonnais déjà en mode survie. Celui qui parviendra à garder ses nerfs l'emportera. À vous de jouer...