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Mauricio Isla, le bon mercenaire
SaisonPublié le 28/03 à 07:00

Mauricio Isla, le bon mercenaire

C'est l'agent de Mauricio Isla qui a vendu la mèche il y a quelques jours sur un média italien : "Le joueur ne sera pas racheté par Marseille. Malgré ses bonnes prestations, le club est dans une situation économique qui ne lui permet pas de lever l’option d’achat. En juin, il sera de retour à la Juventus, où il a encore une année de contrat. Pour le reste, il est encore prématuré d’émettre d’autres hypothèses". Des phrases qui n'ont rien de surprenantes, mais que les supporters voulaient entendre le plus tard possible. Car le Chilien est finalement un bon coup de la saison, très certainement dans le top 5 des meilleurs joueurs de l'OM pour cet exercice avec Mandanda, Diarra, Cabella et Nkoudou. 

Désiré en 2014 mais pas en 2015, capital en 2016

Ce n'était pourtant pas gagné au départ. Isla arrive le dernier jour du mercato. A Marseille, tout le monde l'a espéré... un an plus tôt. Marcelo Bielsa était alors à la tête de l'OM et les supporters phocéens n'avaient qu'une envie : voir le technicien argentin doté de joueurs à son image. Isla, révélé sous ses ordres avec la sélection chilienne, collait parfaitement à la description. Mais le transfert n'avait pas pu se réaliser, la Juventus ne souhaitant pas lâcher comme ça un joueur au salaire important acheté près de 15 millions d'euros quelques saisons plus tôt. Finalement, Isla débarque le dernier jour du mercato 2015 en prêt. Et autant le dire de suite, l'ambiance est loin d'être euphorique à sa signature. C'est qu'entre temps, à ce poste, Bielsa a su révéler Brice Dja Djédjé, sur qui personne ne misait un an plus tôt. Et un autre joueur dans le viseur du natif de Rosario en 2014, Javier Manquillo, a signé au début de l'été. Isla, catalogué latéral droit, débarque donc pour tripler le poste. La pilule passe mal d'autant que, contre toute attente, le poste d'avant-centre n'a pas été doublé. Que faire d'Isla, qui a lui passé en attendant une saison plus que moyenne à QPR, lanterne rouge de Premier League ? Au départ, Michel ne sait trop quoi en faire. Utilisé uniquement lorsque l'Espagnol fait tourner son effectif, le Chilien ne fait rien pour s'enlever cette étiquette de joueur prêté et peu concerné par les évènements. Le coup classique du mercenaire en somme, qui a le tort d'avoir fait le même trajet pour venir que Paolo De Ceglie. Mais au retour de la trêve de novembre, il est utilisé à un nouveau poste par son entraîneur. Milieu défensif, en complément de Diarra. Après coup, ce sera peut-être le plus beau fait d'armes de Michel à l'OM. Repositionné, Isla se transforme en joueur précieux de par son intelligence dans le replacement. Latéral, milieu droit, milieu défensif voire défenseur central, l'ancien joueur d'Udine se sert de ses multiples expériences pour compenser les montées de ses partenaires. Ses deux buts sous le maillot blanc sont deux histoires que l'on aimera se raconter pour se rappeler le passage d'un élément qui va donc laisser un bon souvenir. Sur le second, à Lorient, il est en position très offensive alors qu'il est censé être latéral droit. Pour le premier à Nice, il avait démarré la rencontre avec un masque après s'être cassé le nez à l'entraînement. Mais il l'enlèvera vite pour marquer d'un coup de tronche sur corner. Mercenaire d'accord, mais avant tout bon soldat. 

Les précédents Barton, André Luiz... et Ocampos

Isla pourra s'en aller avec la satisfaction d'avoir laissé une bonne image. Ce n'est pas le seul dans cette catégorie de "mercenaires", soit des joueurs étrangers prêtés ou alors qui ne se sont vraiment pas éternisés, qui sont avant tout venus pour se relancer et qui n'ont jamais eu pour but premier de jouer à l'OM. Dans cette catégorie on peut retrouver Joey Barton, Tyrone Mears, impliqué tout de même dans la qualification en UEFA à Amsterdam, le Brésilien André Luiz et ses coups francs, Georges Weah et même le latéral Edson Da Silva du temps de Courbis. Alors que pour chacun une prolongation avait été évoquée, ils n'ont finalement pas étiré l'aventure. Par contre, derrière, ils ont tous connu des moments plus compliqués, à l'image d'André Luiz, grand flop du PSG pour la saison 2002-2003. A croire que les joueurs se donnent à fond quand ils ne sont que prêtés mais qu'ils se relâchent une fois que le contrat définitif est signé. Deux éléments n'ont d'ailleurs rejoint à Marseille la catégorie des catastrophes qu'une fois que le fameux CDD a été signé : Demetrius Ferreira, pourtant très bon lors de ses six premiers mois, et Lucas Ocampos, désormais lié à l'OM jusqu'en 2020... De quoi finalement pas trop pleurer sur le sort d'Isla ? Le problème avec le Chilien, c'est que les raisons de la fin de son aventure se situent peut-être ailleurs que dans le domaine du sportif ou même du financier. Pour expliquer sa non-venue à l'été 2014, Vincent Labrune avait laissé filtrer que le joueur ne voulait plus évoluer sous les ordres de l'exigeant Marcelo Bielsa. Une version contredite par l'intéressé dans une interview au JDD. Du petit lait pour ceux qui ne voient qu'un manipulateur et un menteur en Vincent Labrune : "Le président ne parle pas espagnol, il a dû mal comprendre... Je ne me suis jamais plaint de Bielsa. Au contraire, c'est le meilleur entraîneur que j'ai connu. Grâce à lui, je suis international". Il y en a qui ont été envoyé dans le loft pour moins que ça... Reste que la situation de l'OM peut évoluer dans bien des domaines dans les prochains mois. Et Isla, qui a la capacité de donner un peu de continuité à l'effectif, sera sûrement disponible à nouveau jusqu'aux derniers jours du mois d'août. C'est l'avantage avec les mercenaires.