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Mandanda, l'heure de passer la main
SaisonPublié le 18/03 à 12:10

Mandanda, l'heure de passer la main

Entendons-nous bien : il n'est pas question ici de faire porter à Steve Mandanda la responsabilité de cette nouvelle défaite dans un Classique. Ce serait malvenu et surtout injuste, car le portier olympien n'a pas fait pire que la majeure partie de ses coéquipiers, comme l'explique Rudi Garcia dans la vidéo. En revanche, "Il Fenomeno" n'a rien fait pour relever leur niveau, au contraire, et cela fait malheureusement longtemps que ça dure. Décisif, Steve l'a été durant des années, rapportant à son équipe plus de points que n'importe quel autre gardien de Ligue 1 de sa génération. Mais il faut se rendre à l'évidence. Cette particularité qui en a fait à cinq reprises le meilleur gardien du championnat n'est plus qu'un souvenir, et sa prestation compliquée au Parc des Princes en est la triste illustration. De son contrôle américain à la 6e minute sur une passe en retrait de Caleta-Car à son expulsion logique une heure plus tard, Mandanda a de nouveau démontré qu'il n'était plus rien d'autre qu'un gardien de L1 parmi les autres, et même parmi les moins performants, pointant à une peu glorieuse 17e place au classement cumulé de L'Équipe.

"Je retiens plus son mauvais contrôle que sa sortie ratée"

On n'est pas obligé de dire amen à tout ce qu'écrit le quotidien sportif, on peut considérer que les stats et les classements n'expliquent pas tout, mais se retrouver au fin fond de ces derniers après 29 journées ne peut pas être un hasard. Maignan enchaîne les prouesses avec le LOSC, Mendy fait de Reims l'équipe surprise de la saison, Lopes multiplie les parades miraculeuses avec Lyon, tout comme Lecomte avec Montpellier, et pendant ce temps, Mandanda va trop souvent chercher les ballons au fond des filets. 38 fois depuis le début de la saison. Le signe d'une défense longtemps aux abois, c'est vrai, mais surtout d'un portier qui ne fait plus la différence. Les attaquants adverses n'ont qu'à s'appliquer et ça va au fond. Point barre. Un jugement certes un peu sec mais réaliste, même si ses confrères ne le partagent pas forcément, à l'image de l'ancien gardien de l'OM et du PSG Jérôme Alonzo : "Bien sûr, le grand public retient la sortie ratée et l'expulsion, mais personnellement, je pense que tous les gardiens du monde ont connu ça. La défense est transpercée et il n'a pas d'autres moyens de réagir, ça passe ou ça casse. Il fait rempart et le ballon touche la main, alors que s'il avait touché la tête, la cuisse ou le tibia, on aurait parlé d'exploit. A la limite, je retiens plus son mauvais contrôle en début de match qui aurait pu lui coûter un but gag. Alors, OK, Steve est sur la pente descendante, il ne rapporte plus autant de points qu'avant. Mais il n'est pas responsable de la défaite à Paris, et je suis certain qu'il n'est pas fini".

Le choix de lui épargner une vraie concurrence est contestable

Peut-être, mais le recordman des matches joués sous le maillot olympien a fait le tour de la question, et les dirigeants doivent maintenant faire le tour de la question eux aussi pour lui dénicher un successeur, comme le réclament depuis longtemps les supporters. "Je suis d'accord, répond Alonzo, mais ils ont fait le choix de bloquer Pelé alors que ce dernier avait des offres. C'est un choix sportif qui se tenait". En lui offrant un retour en grande pompe et un contrat en béton (3 ans en juillet 2017), les dirigeants olympiens ont cru que la magie allait opérer de manière automatique, alors qu'il montrait déjà des signes de déclin après avoir perdu sa place à Crystal Palace. Lui montrer une confiance aveugle en lui épargnant une vraie concurrence s'avère aujourd'hui un choix contestable. Avec tout le respect qu'on lui doit, et Dieu sait si c'est le cas, Steve doit peut-être songer à passer la main.