Lyonnais, surtout, continuez la polémique !

La rencontre s'est achevée dimanche soir, nous sommes mercredi et les Lyonnais ne redescendent toujours pas. Leur président en tête, Jean-Michel Aulas, s'excite sur Twitter depuis que la direction technique de l'arbitrage s'est prononcée pour dire qu'il y aurait dû avoir une main de Sanson sifflé avant le penalty. Les Lyonnais alimentent eux-mêmes la polémique et leur pouvoir de nuisance est sacrément impressionnant : des supporters marseillais ont même été interpellés pour... jet de papier. Rappelons que dans le même temps, les Lyonnais qui avaient ferraillé en 2018 contre des Russes à l'occasion d'un match de coupe d'Europe, rentrant même sur la pelouse, ne sont pas inquiétés et peuvent se rendre sans mal au Groupama Stadium pour lever un bras... Toujours en ce qui concerne leur premier supporter, Aulas, il peut dénoncer un caillassage de bus sur commande sur toutes les télés sans être inquiété alors que Jacques-Henri Eyraud s'était pris 4 matchs de suspension pour avoir rappelé l'historique contre Marseille de l'arbitre d'OM-Montpellier. Et comme si ça ne suffisait pas, un média, France Football en l'occurrence, demande carrément à ses internautes si la rencontre ne devrait pas être rejouée au vu de cette erreur manifeste au quart d'heure de jeu, qui a absolument tout changé. Une recherche active sur leur site ne permet pourtant pas de retrouver en mars 2015 une dépêche appelant à la même consultation alors que Lucas Ocampos avait envoyé le ballon dans le but d'Anthony Lopes à dix minutes du coup de sifflet final. Une erreur qui, rappelons-le, avait amené l'installation de la goal line technology en France la saison suivante, preuve qu'il y avait eu des manquements quelque part. Mais tant mieux. Non vraiment tant mieux, que tout ça continue encore pendant 10 jours même s'il le faut. 

Surtout ne vous regardez pas dans une glace !

Il n'y a absolument rien contre Didier Deschamps et l'équipe de France, ce n'est pas une occasion de faire de l'ombre aux matchs internationaux. Mais en s'excitant sur des faits de jeu, sur l'arbitre, les Lyonnais évitent de regarder la vérité en face. Ils évitent de se demander pourquoi ils ont mis si peu d'intensité dans un match de cette importance (sinon pourquoi autant pleurer après coup si ça ne l'était pas ?), pourquoi ils n'étaient pas à la hauteur au niveau de l'engagement, ce que même Philippe Bruet reconnaissait sans mal sur le plateau d'après-match de l'OLTV, entre deux saillies de seum. Ils évitent de s'inquiéter du coaching de leur entraîneur, qui sort leur meilleur joueur, Reine-Adelaïde, à la mi-temps, et surtout de sa communication. Car Garcia se justifie tout de même, comme vous pouvez le voir dans la vidéo, avec un "j'aurais pu le sortir lui, comme un des trois autres de devant". L'international espoir appréciera sûrement. D'ailleurs, les Lyonnais, au lieu de se repasser l'action qui amène le premier but en boucle, devraient s'attarder sur le discours de leur entraîneur à la mi-temps dans le vestiaire. Et fixer la tête des joueurs, qui ne semblent pas vraiment concernés par cette histoire de funambule sans filet. Mais non, vraiment, continuez à parler de ce penalty, c'est le meilleur moyen de rester englués en deuxième partie de tableau du championnat. 

Ne pas s'abaisser à leur niveau

Alors évidemment, nous ne sommes pas dupes. Jean-Michel Aulas va faire ce qu'il faut pour que l'OM ait un retour de bâton dès son prochain match à Toulouse. Voire que la commission passe ses nerfs sur Alvaro, dont on ne connaît pas la durée de suspension. Après tout, l'année où Ravanelli obtient son fameux penalty à Paris, derrière, l'OM n'en a plus un de la saison. Pour tout cela, certains aimeraient voir Eyraud et Zubizarreta sortir du rang pour aller défendre l'institution et répondre à JMA. L'OM a d'ailleurs riposté via un communiqué. Mais à quoi bon ? Pourquoi s'abaisser à ce niveau-là, alors que, de toute façon, pour ce qui est des instances, elles ont déjà choisi leur camp depuis longtemps. Laissons-les s'exciter tout seul, refaire la rencontre dans leur coin. La vraie histoire de ce match, celle qui restera dans les mémoires, c'est celle du tifo pour les 120 ans du club. Le match de Dimitri Payet et notamment son second but, parfait de bout en bout. Pas les jérémiades des adversaires. Et puis la meilleure revanche n'est-elle pas de laisser l'entraîneur seul contre tous pour défendre sa paroisse, comme le disait Garcia à son intronisation à Lyon, et de s'apercevoir que cela n'empêche en rien de gagner un OM-Lyon ?