OM Actualités Foot de l’Olympique de Marseille
Les dirigeants lyonnais ont-ils été plus inspirés ?
SaisonPublié le 20/02 à 12:00

Les dirigeants lyonnais ont-ils été plus inspirés ?

Ce mardi, Lyon a tenu tête au Barça (0-0) en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions. En tant que supporters marseillais, le résultat de la rencontre est une bonne chose. Jusqu'au match retour, programmé dans trois semaines, les hommes de Bruno Génésio vont avoir l'idée de faire l'exploit de sortir la bande à Messi dans un coin de la tête, et c'est le meilleur moyen de laisser des plumes en Ligue 1 (Lyon va à Monaco, reçoit Caen en coupe de France, puis Toulouse en championnat et se déplace enfin à Strasbourg avant le retour au Camp Nou). Si l'envie de grimper sur le podium aux dépens du club de Jean-Michel Aulas est toujours immense, force est de constater que les Gones ont livré un sacré match. Et cela renvoie, forcément, à l'effectif de l'OM. Même si l'équipe de Rudi Garcia va mieux avec trois victoires consécutives en Ligue 1, cela semble compliqué d'imaginer les Phocéens cette saison au niveau de la Ligue des champions. A ce niveau-là en tout les cas. Est-ce vraiment dû à un travail entrepris en amont par le club rhodanien ? Ou est-ce tout simplement la conséquence de certains choix de recrutement ?

Aouar, pas critiqué comme Lopez...

A chaque fois que l'on est amené à comparer les deux institutions, il y a toujours le même facteur qui entre en jeu, le centre de formation, pas comparable, Lyon étant désormais la référence en France alors que l'OM part d'extrêmement loin. Mais en regardant de plus près la composition lyonnaise face au Barça, on se rend compte qu'il faut chercher des explications ailleurs. Ils n'étaient que deux formés au club à participer à ce match : Anthony Lopes et Houssem Aouar. Le premier ne doit sa présence dans le grand bain qu'à un concours de circonstances. Il est lancé en 2013 suite à des blessures des deux premiers gardiens de la hiérarchie et saisit sa chance. Si en 2016, Mandanda et Pelé avaient été touchés en même temps, on aurait peut-être vu Edouard Mendy à l'oeuvre et le club marseillais se trouverait dans la même situation. Pour ce qui est d'Aouar, voilà un élément couvé à Lyon, par les dirigeants comme les supporters. Les critiques sont rares, même quand il fait des matchs sans relief. Personne n'est là pour l'enfoncer sur ses passes latérales comme Maxime Lopez à Marseille et il est tranquillement aligné au match suivant par son entraîneur. 

Les ventes de Lacazette et Tolisso changent tout...

Entrés en fin de partie, Lucas Tousart et Maxwell Cornet ont été recrutés par Lyon en 2015, alors que la nouvelle équipe dirigeante phocéenne n'était pas en place. Pas vraiment possible de comparer. C'est aussi le cas sur bien des dossiers. Bien évidemment, on peut toujours regretter que l'OM n'ait pas fait des coups de la sorte sur le marché, et pourquoi pas imputer cela à Zubizarreta. Mais à la différence du club marseillais, l'état-major lyonnais était assis sur un trésor avec les ventes de Lacazette et Tolisso en juin 2017. C'est avec cette manne financière, qu'ils ont pu proposer un contrat d'international à Léo Dubois qui ne l'a pourtant jamais été, qu'ils ont proposé 10 millions d'euros à Amiens pour un Tanguy Ndombele tout juste promu en Ligue 1, qu'ils ont posé 15 millions d'euros six mois à l'avance pour Martin Terrier, trois buts alors en Ligue 1 avec Strasbourg, ou qu'ils se soient offert Bertrand Traoré l'an dernier pour quasiment la même somme en lui maintenant son niveau de rémunération de Chelsea. Ou qu'ils aient tenté le pari Cheikh Diop, entré en fin de match, pour 14 millions d'euros.

...mais il y a eu de vrais choix !

Mais à d'autres postes, cela a été de vrais choix de direction. Pour Ferland Mendy par exemple, recruté à l'été 2017 pour 5 millions d'euros au Havre. Une belle somme pour un joueur qui n'avait qu'une saison pleine de Ligue 2 dans les jambes. Mais un risque payant alors qu'au même moment, l'OM a misé sur Jordan Amavi, pour un prêt avec option d'achat de 10 millions d'euros. Jason Denayer en est un autre. Le Belge a été proposé à plusieurs reprises à l'OM. Mais, échaudé par l'échec Karim Rekik, qui venait lui aussi de Manchester City, les dirigeants marseillais n'ont pas donné suite. Lyon a de la réussite sur le coup car le joueur prêté à Galatasaray et Sunderland était loin d'être le premier choix au départ. A l'été 2017, c'était le cas par contre au même poste de Marcelo, que les Gones avaient rencontré en Europa League. Un joueur payé 7 millions d'euros, soit 1 million de plus que ce que l'OM a déboursé cet été-là pour Adil Rami. A noter qu'entre-temps, Lyon a dû revaloriser son Brésilien, convoité en Premier League. Memphis Depay, acheté en janvier 2017 pour près de 25 millions d'euros arrive en même temps que Dimitri Payet, qui fait son retour à l'OM pour une somme plus importante. Un choix, comme celui de ne pas recruter Moussa Dembélé, malgré des contacts noués à l'été 2017 et l'été 2018. 

Alors certes, en février 2019, les dirigeants lyonnais semblent plus inspirés. Mais que disait-on l'an dernier, quand Rami et Payet étaient en finale de l'Europa League alors que Marcelo et Depay s'étaient fait sortir en huitièmes de finale ? C'est à la fin de la saison que l'on fera les comptes et l'OM n'a peut-être pas dit son dernier mot...