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Les clés psychologiques pour l'OM
SaisonPublié le 08/11 à 01:00

Les clés psychologiques pour l'OM

Comment l'OM doit travailler psychologiquement pour être à la hauteur du rendez-vous contre Lyon, alors qu'ils sont sur une importante série négatives dans les "gros matchs" ?

Un air de déjà vu. Chaque supporter de l'OM a ce sentiment en lui, mais ne veut pas forcément y prêter attention, à la manière d'un Neo dans Matrix qui met du temps à réaliser qu'il a vu deux fois le même petit chat... Avant ce qu'il convient d'appeler "un gros match", l'excitation est la même les jours précédant la rencontre. Ce doit être un tournant, un choc, une fête dans un stade plein. Mais, inutile de le rappeler, cela fait déjà plusieurs années que l'OM ne s'est plus illustré de manière positive dans l'une de ces rencontres. Dès lors, qu'est-ce qui fait que ce sera différent cette fois-ci ? Le risque que les joueurs fassent le match avant dans leur tête, comme le veut une expression courante dans le football, est grand. Après tout, la dernière fois que l'OM a battu Lyon en championnat au Vélodrome, c'était en 2014, dans une fin de saison où l'enjeu n'était que la 5e place pour les deux équipes, et que les Marseillais étaient déjà tournés vers la saison prochaine avec un Bielsa déjà bien observé en tribunes. Avant ça, il faut remonter à... 2010 et le titre de champion pour trouver une équipe phocéenne avec suffisamment de mental pour venir à bout de Lyonnais qui ont pris leurs aises dans l'enceinte du boulevard Michelet. 

Se faire le match avant dans sa tête

André Villas-Boas est donc face à un casse-tête, car certains éléments de son groupe sont forcément marqués par les matchs passés et le contexte. Pour Denis Troch, coach mental qui avait ponctuellement aidé l'OM la saison dernière, il est possible toutefois de dédramatiser : "La première des choses, c'est le contexte général. Pour motiver un groupe, on a un objectif sur l'année, c'est le classement. C'est le cas de l'OM qui aspire cette saison à finir sur le podium. Cette rencontre, ce n'est finalement qu'un 1/38e de l'objectif. Mais on le sait, inconsciemment, on focalise sur des évènements hors normes. On oublie qu'avant et après il y a des points à prendre. Quand vous vous focalisez comme ça sur un match, vous vous mettez une pression énorme, et le risque de s'épuiser mentalement est là. Mais ce n'est pas propre à l'OM. Regardez les résultats des clubs en championnat avant une grosse affiche de Champions League..." Avant Paris, AVB s'était employé à normaliser la rencontre, mais le contenu du match d'après, à Monaco en coupe de la Ligue (2-1), prouve que son groupe avait peut-être perdu plus d'influx nerveux que prévu dans la bataille. 

Le complexe de ne jamais être là dans les grands matchs

Cette fois-ci, on pourrait se dire que l'OM a gagné la rencontre d'avant contre Lille au Vélodrome pour se rassurer. Que Lyon a laissé des forces dans sa victoire contre Benfica en Champions League ce mardi. Mais au moment d'aborder cette rencontre cruciale dimanche soir, Anthony Lopes et ses copains savent pertinemment que ça se jouera dans la tête. Après tout, il y a deux ans, ils étaient dans une posture délicate après s'être fait sortir d'Europa Ligue à domicile alors que l'OM avait tranquillement géré sa qualification à Bilbao. Mentalement, certains joueurs, souvent pointés du doigt dans ces fameuses grosses rencontres comme Dimitri Payet, pourraient être du coup encore plus inhibés. Sur ce point, Denis Troch ne voit qu'une union sacrée pour briser le cercle vicieux : "Si les joueurs viennent à Marseille, c'est qu'ils ont fait une carrière préalable qui leur permet de, ou alors qu'ils ont un potentiel intéressant. On n'est pas dans un club de la dimension de l'OM par hasard. Le défi d'un entraîneur, c'est donc d'arriver à exploiter tous ces potentiels. C'est comme ça que l'on mesure la réussite d'une saison : un exercice parfait, c'est quand on a utilisé de manière optimale le potentiel de son groupe. Pour un entraîneur, une rencontre comme celle-là peut aider, à condition que tout le monde tire dans le même sens : joueurs, dirigeants, supporters, mais aussi la presse qui est là pour relater ce qu'il se passe. Si ce n'est pas le cas, on a tendance à penser à l'après, aux conséquences négatives..."

Les retrouvailles avec Rudi Garcia

Les joueurs de l'OM ne manqueront pas de motivation ni de pression donc. Mais il y aura aussi un match dans le match à gérer avec Rudi Garcia. Cet affrontement, ce sera aussi celui d'un coach avec son ancien groupe. Comme en football le résultat fait foi, celui qui gagne ce match aura raison alors que la saison dernière s'est achevée dans ce que l'on peut appeler "une mésentente", pour rester poli. Certains joueurs vont sûrement avoir envie de prendre leur revanche sur celui qui "les a carrés" pour reprendre leurs termes, là où Garcia rêve de leur faire constater avec une victoire, que, s'il a mieux rebondi qu'eux, ce n'est peut-être pas par hasard. Là-dessus, Denis Troch, juge et partie car employé l'an dernier à la demande de Garcia, a un discours quasi similaire à celui de Maître Yoda : "Si on veut gagner, il ne faut pas tomber dans la haine ou la colère. Ce sont des émotions toxiques, c'est ce qu'il faut éviter. Mais il faut être honnête, ce n'est pas simple à avoir, car nous avons tous un coeur et des émotions. Reste que les footballeurs doivent rester professionnels avant tout". A Villas-Boas et son groupe donc de trouver la force. Oui, la force.