Le vrai Cabella est de retour !

Comme Lassana Diarra et Nicolas Nkoulou, Rémy Cabella sera suspendu dimanche contre Nice. Si les absences des deux premiers constituent un manque flagrant, on pouvait estimer il y a encore peu de temps que celle de l'ex-Montpelliérain n'était pas dramatique, tant ses performances depuis le début de saison ne faisaient pas jaillir le pétrole. D'abord installé sur le côté gauche, Cabella semblait transparent, lent et fragile dans les duels. Étonnant pour un joueur au style basé sur le dribble, la vivacité et l'accélération balle au pied. Arrivé à Marseille en fin de convalescence après une blessure à la cuisse contractée à Newcastle, le joueur n'était clairement pas au niveau, et sa titularisation expresse l'a peut-être desservi.

Mais depuis trois matches, et notamment depuis que Michel l'a recentré à son poste préférentiel de meneur axial libre, Cabella sort peu à peu de sa torpeur. "Je revis, avouait-il après la rencontre. Je retrouve le rythme des matches et je me sens mieux physiquement. J'ai montré mes qualités et je peux encore mieux faire". Une vraie montée en puissance progressive dans laquelle ses contrôles orientés, sa capacité à se sortir du marquage d'un coup de rein et ses remontées de balles la tête levée prouvent que le champion de France 2012 a, d'abord, retrouvé sa fraîcheur physique, mais aussi cette confiance qui l'avait abandonné, au même titre que ses coéquipiers. Après deux bonnes performances à Lille et à Nantes, Cabella a encore franchi un palier face à Braga. Son influence sur le jeu s'est avérée encore plus évidente et ses dribbles ont su assaisonner une partie pas vraiment excitante sur le plan technique. Sans parler de son enchaînement roulette-petit pont vu et revu sur les ralentis du diffuseur, ses efforts pour déséquilibrer le bloc adverse ont payé du début jusqu'à la fin. De quoi se dire que l'on est en train d'assister à la renaissance d'un joueur que l'on avait perdu depuis son départ de la Paillade, comme nous l'expliquait récemment Rolland Courbis : "Après avoir fait partie des 23 pour la Coupe du Monde, il a fait un mauvais choix de carrière en rejoignant un club déjà très compliqué, mais surtout dont l'entraîneur qui l'avait choisi est parti peu de temps après. Cela dit, il ne peut pas avoir perdu ses qualités en une saison", argumentait son ancien coach. Pour lui aussi, son replacement dans l'axe était une évidence : "Même s'il peut parfois partir vers les extérieurs, son poste est dans l'axe, en soutien du numéro 9, un peu comme Payet la saison dernière. C'est là qu'il peut faire parler son efficacité, devant le but ou dans la dernière passe".

Voilà justement le seul bémol aux performances actuelles du meneur de jeu. Si les progrès sont flagrants, les chiffres ne sont clairement pas au rendez-vous avec cette statistique famélique : zéro but et zéro passe décisive, comme on a pu encore le constater hier soir lors de ses tentatives (13e, 44e). Il s'agit de la dernière étape de la rédemption d'un joueur prêté jusqu'à la fin de la saison avec option d'achat. S'il se met à soigner ses chiffres, alors l'OM récupérera un joueur clairement au-dessus du lot. Rafraîchissant !