Le sursaut d'orgueil ou la crise ?

Drôle d'ambiance à quelques heures du coup d'envoi de cet OM-Lille, ce samedi après-midi au Vélodrome (17h30, 12e journée de Ligue 1) . En effet, lentement mais sûrement, l'OM a entamé depuis plus d'un mois maintenant - précisément depuis le match nul au Vel' face à Montpellier (1-1) - une longue déliquescence dont on se demande quand et comment elle va finir. Le plus tôt serait évidemment le mieux, et si possible dès cet après-midi face au LOSC. Un match au couteau face à "un concurrent direct" que les Olympiens feraient bien de gagner, sous peine de lendemains difficiles. Le mot est pesé, car si le temps est encore au calme (relatif), on sent bien que le moindre coup de vent peut entraîner une tempête que personne ne souhaite ici. Jusqu'à présent, l'homogénéité du classement et le charisme de Villas-Boas nous ont empêchés de nous poser trop de questions. Seulement voilà : le PSG et Monaco sont passés par là, et la musique n'est plus la même.

Puisque l'on parle de resserrement de niveau et de concurrents directs, Lille est peut-être le parfait exemple. Avec 18 points, les Nordistes ont un pied sur le podium et l'OM n'est qu'à deux points. Mais bizarrement, le LOSC semble loin devant, avec ses jeunes joueurs à très fort potentiel et ses matches de Ligue des Champions que l'on regarde à la télé avec envie. C'est pour cela que cette affiche est intéressante et surtout stressante, car on se demande quelle est la véritable différence de niveau entre les deux équipes. On se demande surtout quand les Olympiens vont enfin se mettre dans la tête que les matches amicaux sont terminés depuis longtemps et qu'un match de Ligue 1 ne se gagne pas en trottinant, quel que soit l'adversaire. De son côté, André Villas-Boas va devoir quitter ses habits de protecteur pour mettre ses joueurs face à leur véritable niveau, proche de zéro depuis plusieurs matches. Il a commencé à le faire depuis une semaine et on l'encourage à continuer.

Le jeu en vaut la chandelle, car ce match a une vraie gueule de bascule. Un sursaut d'orgueil et une victoire face à Lille sortiraient l'OM de la zone grise et le propulseraient même à un étage carrément favorable. En revanche, une défaite entraînerait inévitablement l'usage d'un mot que personne n'aime entendre ici : la crise. Autant dire que l'on conseille fortement aux joueurs de tout faire pour l'éviter.