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L'OM a-t-il bien géré le départ de Garcia ?
SaisonPublié le 23/05 à 07:00

L'OM a-t-il bien géré le départ de Garcia ?

Un habitué des conférences de presse derrière son écran d'ordinateur nous avait prévenus : "Regardez bien, si c'est le joueur qui passe d'abord, Garcia passera sa conférence de presse à nier en bloc pour son départ, comme il sait si bien le faire. Mais si c'est lui d'abord..." Effectivement, c'est l'entraîneur de l'OM qui est entré en premier pour faire face aux journalistes. Et comme en plus il était suivi par Jacques-Henri Eyraud, le doute n'a pu survivre que quelques fractions de seconde. Comme convenu entre eux, c'est Rudi Garcia qui prend la parole, pour donner le tempo : "J'ai décidé de partir. J'ai proposé cette solution à mon président qui l'a accepté. Si j'écoute mon caractère et ma détermination, je reste, mais si j'écoute le bon sens et la raison, je pense que c'est bien d'arrêter l'aventure maintenant. Pourquoi ? Parce que je crois énormément en ce projet qui est porté par des gens remarquables. Son actionnaire Frank McCourt, son président Jacques-Henri Eyraud et Andoni Zubizarreta son directeur sportif. Je pense que j'ai fait partie de cette première partie, mais pour le bien du projet je pense que c'est mieux qu'on s'arrête maintenant". C'est l'annonce que tout le monde attendait, la spéculation sur sa livraison n'en finissait plus ces derniers jours, et elle est donc arrivée de cette manière, avec un Rudi Garcia honni à qui on laisse quand même le privilège de choisir sa fin.   

Eyraud fait ce qu'il avait annoncé

Mais il y a un autre facteur à prendre en compte, et il n'a échappé, ni à la salle, ni à l'audience de l'autre côté de l'écran : les indemnités de départ. Car Rudi Garcia qui dit publiquement "j'ai décidé de partir", ce n'est pas une personne qui peut quitter le club qu'à la condition de percevoir l'intégralité de ses salaires. Sur ce sujet, évidemment, l'OM ne va pas s'amuser à donner des chiffres précis, à mettre à disposition des fiches de paie. Relancé sur le sujet, Garcia glisse "si c'était un problème ou un intérêt financier je resterais, tout simplement". Quelques minutes plus tard, Jacques-Henri Eyraud enfoncera le clou en assurant ne pas avoir de regrets concernant la prolongation de son entraîneur en octobre dernier. Selon nos informations, Rudi Garcia quitte donc le club en vertu d'un accord avec son président conclu lors de ce fameux nouveau contrat. Ce n'est pas une démission pure et simple, mais on est loin des chiffres évoqués ces derniers jours, ce que le président du club s'est fait un plaisir de confirmer au détour d'une question. Lorsqu'il répondait au Dauphiné Libéré au mois de mars sur l'avenir de Rudi Garcia, JHE était en parfaite cohérence avec cette ligne de conduite : "C’est un coach qui a des objectifs. Il le sait. Il y a beaucoup de pression à l’Olympique de Marseille, ça a toujours été le cas. Mais moi, tant que la saison n’est pas terminée, je suis avec lui pour trouver des solutions et permettre au groupe de performer le mieux possible". Après la défaite contre Lyon (0-3), qui scellait officiellement l'avenir européen de l'OM, nous avions posé la question à Rudi Garcia sur ses jours comptés à la tête du club. Il ne s'était alors pas découvert, mais n'avait rien nié. Il connaissait les règles du jeu, et s'attendait à ce que le couperet tombe sous peu. 

L'homme de la phase 2 attendu désormais

Cela devait aussi faire partie de l'accord, la forme lui revenait. C'était à lui d'annoncer son départ, comme pour que l'histoire n'ébruite pas trop de l'autre côté des Alpes, ou des Pyrénées. Il a d'ailleurs également évoqué son avenir, en renard : "Je n'ai aucune piste pour rebondir. Maintenant que c'est officiel, il y a certainement des choses qui vont se présenter. Si j'ai un projet très intéressant, j'y ferai très attention". Du côté de l'OM, le message est évidemment différent. Rudi Garcia et Jacques-Henri Eyraud l'ont intégré à leur discours, et ce n'était pas un hasard : Rudi Garcia était là pour la phase 1 du projet, place désormais à la deuxième avec un nouveau visage sur le banc pour l'incarner. "Le choix n’est pas fait, mais nous avons le devoir d’y travailler activement, c’est un choix très important, on se donnera le temps de trouver le coach qui nous semble le plus adapté au nouveau projet" rassure Eyraud à ce sujet, avant de préciser concernant Zubizarreta : "Il poursuit sa mission à l’OM. Il y aura évidemment des changements pour repartir sur un nouveau cycle. On fera le point dans quelque temps". C'est en fonction du nouveau coach que le champ d'action du directeur sportif sera établi. Bon nombre de ses collaborateurs au club n'en prennent pas ombrage, faisant remarquer ironiquement qu'il ne peut que s'élargir. Et à une question sur son propre avenir, Jacques-Henri Eyraud a, non sans confiance, renvoyé son interlocuteur vers le propriétaire du club. C'est que JHE se savait attendu sur deux points : la gestion de la fin de Rudi Garcia, alors qu'il avait précisé d'emblée qu'il ne céderait pas au licenciement avec perte et fracas en milieu de saison, et la quête de son successeur sur le banc. Il a donc réussi le premier, où il n'y a eu finalement qu'un imprévu qui s'est invité à la fête : le timing, qui tient plus de l'envie de calmer le Vélodrome pour le dernier match que d'une éventualité déjà évoquée en octobre. C'est pour cela que les avocats de toutes les parties se sont retrouvés à la Commanderie ces derniers jours pour faire péter le quota d'heures "supp". Mais visiblement, tout se finit bien. Reste désormais à négocier aussi bien le deuxième point, tellement important pour l'avenir de l'Olympique de Marseille.