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Garcia, parallèle saisissant
SaisonPublié le 10/12 à 07:00

Garcia, parallèle saisissant

Difficile de se motiver pour le prochain rendez-vous olympien. Le dernier match d'une poule d'Europa League dont l'OM est déjà éliminé depuis un mois. Dans un stade Vélodrome partiellement vide contre l'Apollon Limassol... Mais pour Rudi Garcia, une victoire dans cette rencontre est à prendre, et pas seulement parce que cela permettrait à son équipe d'éviter la dernière place, anecdotique, du groupe. Les motivations sont plus personnelles puisque c'est à l'occasion de cette rencontre qu'il dirigera son 118e match à la tête de l'Olympique de Marseille et qu'il voudra donc gonfler son bilan le plus possible, pour la symbolique. Car il a également passé 118 matchs sur le banc de la Roma. De quoi revenir un peu sur son parcours à la tête du club de la Louve, et voir si l'on peut y trouver des similitudes.

Les mêmes ratés en recrutement, les mêmes reproches...

Sur le bilan global rien de précis. Il gagnait plus à la Roma (51,7% de victoires contre 50,4%) mais marque plus à l'OM (1,86 buts par match contre 1,64). Ceci dit, sur le parcours, l'histoire semble similaire. Lorsqu'il débarque, le club est aux abois, venant de perdre la finale de la coupe d'Italie contre l'ennemi laziale. La flamme n'y est plus et Garcia s'attèle à reconstruire une équipe. 10 victoires consécutives pour démarrer le championnat, il arrive rapidement à créer une dynamique avec ses recrues et un nouveau schéma tactique. Ce qu'il était arrivé à faire à l'OM, récupérant une formation moribonde avec Franck Passi qui luttait pour le maintien pour en faire un candidat à l'Europe dès le mois de décembre. Mais les premiers accrocs se font sentir. Vu la cadence infernale du départ, la Roma pouvait rêver de titre, l'OM de podium. Ce ne sera pas le cas, la faute à quelques couacs, mais ça reste tout de même très satisfaisant. Les détracteurs commencent à noter quelques revers contre les gros. La Roma perd à l'aller comme au retour contre la Juventus, mais aussi à Naples en championnat et en demi-finale de coupe d'Italie. Mais les objectifs sont atteints et l'optimisme est de mise pour l'an II. Pour voir plus grand, à l'OM comme à la Roma, Garcia n'hésite pas à écarter quelques bons soldats pour faire de la place à des joueurs que l'on annonce d'un standing supérieur, Mattia Destro subit donc un peu le même sort que Bafétimbi Gomis. Les premiers couacs en terme de recrutement pointent le bout de leur nez : au poste d'arrière gauche, Ashley Cole se révèle vite aussi catastrophique que Patrice Evra à l'OM. D'accord, c'est au mercato d'hiver, mais difficile de ne pas faire le parallèle : le dernier jour du mercato, Rudi Garcia valide l'arrivée avec son directeur sportif d'un attaquant, recruté un peu en urgence après avoir lorgné des tops calibres européens. C'est Seydou Doumbia qui débarque pour 15 millions d'euros et ce sera un véritable gouffre pour le club. 2 buts en six mois et une attitude désinvolte qui n'est pas sans rappeler celle de Kostas Mitroglou à Marseille. L'Ivoirien sera ensuite prêté au CSKA Moscou, puis à Newcastle, à Bâle et au Sporting Lisbonne...  Mais encore une fois, à la fin de la saison, les objectifs sont atteints, et avec Rudi Garcia, la Roma a retrouvé sa place de cador en Série A. Si les supporters romains sont dans l'ensemble toujours derrière leur coach, des voix se font entendre, se plaignant de sa faculté à expliquer une défaite avec l'arbitrage, notamment contre la Juventus, mais aussi à prendre des roustes dans les chocs (la Roma ne sort pas de sa poule en Ligue des champions, prenant notamment un 7-1 contre le Bayern Munich à domicile). 

Thauvin comme Salah

La troisième année est plus compliquée. La Roma gagne contre la Lazio, contre la Juve, sort de sa poule en Ligue des champions derrière Barcelone mais il n'y a pas de continuité dans les résultats. Alors que toute la botte se prend de passion pour Maurizio Sarri, qui révolutionne le jeu du Napoli, la Roma de Garcia gagne grâce à ses individualités, avec un certain Mohamed Salah dans le rôle de Florian Thauvin. Match après match, Garcia essaie de positiver devant la presse, assurant que son équipe n'est pas décrochée et n'est pas loin de trouver la bonne formule dans le jeu. Il sera démis de ses fonctions au début du mois de janvier 2016, après un nul contre le Milan AC. La Roma est alors 5e. Le podium est loin d'être inaccessible, c'est vrai, mais la dynamique de l'équipe inquiète (8 points pris en championnat sur les 21 derniers possibles). Le board de la Roma tranche et fait revenir un ancien de la maison, Luciano Spalletti, qui redressera sérieusement la barre (la Roma finira 3e avec 13 points d'avance sur le 4e, à deux unités du fameux Naples de Sarri). Luciano Spalletti avait entraîné la Roma dans la précédente décennie. Lorsqu'Eric Gerets était entraîneur de l'OM. Un Gerets dont l'état de santé interdit de reprendre du service aujourd'hui. La chance de Garcia pour réécrire l'histoire ?