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Formation OM : faire signer des jeunes, et après ?
SaisonPublié le 14/06 à 01:00

Formation OM : faire signer des jeunes, et après ?

L'OM a fait signer des jeunes. C'est bien mais après ?

Avec les signatures de Bertelli, Souaré, Richard, Rahou et Nassim Ahmed, l'OM a une nouvelle fois tenter de redorer le blason de son centre de formation. Eternel complexe du club phocéen qui, cette fois c'est sûr, est en passe de se gommer. Le travail amorcé avec le début de l'ère McCourt et le NextGen Champions Project, soit le partenariat avec une vingtaine de clubs de la région, l'OM Campus supervisé par Andoni Zubizarreta et enfin les ambitions de Nasser Larguet : après quelques années à planter, l'OM va désormais récolter les fruits de cette politique. Mais dans quel but au juste ? Il y a quelques mois, le président Jacques-Henri Eyraud assurait avoir pour ambition de compter sur une équipe dans les trois ans à venir composée de quatre ou cinq joueurs issus de la formation phocéenne. Un objectif ambitieux qui ne rendra fier les supporters olympiens que s'il est lié à des performances sportives. Demandez aux abonnés du Vélodrome lors de la saison avec Marcelo Bielsa : ce qui les a excité, c'est d'avoir une équipe qui luttait pour le titre avec Lyon et le PSG jusqu'au printemps, bien plus que de voir Sparagna, Aloé et Andonian faire leurs débuts en Ligue 1. Dans l'imaginaire collectif (ou alors au moins le notre et c'est totalement assumé), le modèle parfait pour un club est celui que Julien Fournier avait décrit pour Nice il y a quelques années : un tiers de joueurs recruté pour exploser au club, un tiers de joueurs engagé pour encadrer les jeunes et un dernier tiers d'éléments formés au club. Un coup d'oeil à l'effectif niçois actuel suffit pour se rendre compte que passer de l'annonce à la pratique est très compliqué... Et en même temps, c'est quoi la bonne formule ? Parce que faire signer des premiers contrats pros à la pelle c'est bien, mais combien de joueurs ont une chance de s'installer dans l'équipe ? Puisque le football est sanctionné par des résultats, autant aller voir les clubs qui marchent.

Ca se passe comment désormais au Real, au Bayern, à la Juve ? 

Pour cela, l'indice UEFA est tout de même quelque chose d'assez fiable. Pour rappel, cela compile les performances des clubs sur la scène européenne sur les cinq derniers exercices. Et l'on retrouve les mastodontes habituels. Dans l'ordre : le Real Madrid, l'Atletico, Barcelone, le Bayern Munich et la Juventus. Des clubs chargés d'histoire et qui ont toujours su faire de la place aux talents formés sur place, que ce soit les stars, portes-drapeau, comme Raul, Guardiola ou Beckenbauer, mais aussi les seconds couteaux si précieux. Qu'en est-il aujourd'hui. Pour le savoir nous avons choisi de nous intéresser aux 25 joueurs les plus utilisés dans ces clubs sur la saison 2019-2020, pour éviter à l'un d'entre eux de gonfler ses stats avec un match de coupe où c'est la réserve qui a joué. Et à ce petit jeu, c'est le FC Barcelone qui est en tête avec un pourcentage de 36% d'éléments formés au club (Riqui Puig, Ansu Fati, Jordi Alba, Sergi Roberto, Messi, Busquets, Piqué ainsi que Carles Perez et Alena, prêtés en cours de saison). On peut toujours objecter qu'Alba a été racheté à Valence en 2012 mais le taux est remarquable. Suivent l'Atletico (Saul Niguez, Thomas Partey, Gimenez, Koke, Camelio, Riquelme) et le Bayern avec (Thomas Müller, Alaba, Batista, Singler, Dajoku, Zirkzee) avec six éléments. Le Real Madrid en compte cinq (Casemiro, Carvajal, Lucas Vazquez, Nacho et Valverde) alors que la Juventus n'en compte que deux (Muratore et Rugani). Sur la scène nationale, que constate-t-on ? Sur le même principe, Paris ne compte que quatre éléments (Areola, Kouassi, Dagba et Kimpembe) alors que le fameux centre de formation lyonnais est à cinq joueurs du cru (Gouiri, Cherki, Caqueret, Aouar et Lopes). Par rapport à eux, l'OM se situe où ? Au dessus ! Si le club phocéen n'a fait la saison qu'avec 23 éléments, ne disputant pas la coupe d'Europe comme les autres écuries citées, il y en a six qui venaient de la pouponnière phocéenne (Lihadji, Chabrolle, Lucas Perrin, Marley Aké, Maxime Lopez et Boubacar Kamara). 

L'OM dans les temps ? Oui, mais... 

De quoi se dire que l'OM doit en arrêter avec les complexes et que, dans le football moderne, l'équipe phocéenne donne sa chance à son centre au moins comme les autres ? Il s'agit d'inscrire ce projet dans la durée et de parvenir à compter chaque année six éléments du centre dans les 25 les plus utilisés sur la saison. Un quart des effectifs, ce serait déjà pas mal, sans dépendre d'une promotion exceptionnelle, d'un contexte économique ou d'un entraîneur-formateur hors-pair qui serait de passage sur le banc de l'équipe première. C'est le défi qui se propose à la direction phocéenne dès la saison prochaine alors que Maxime Lopez pourrait partir en Liga, Lihadji devrait s'engager au LOSC et que Florian Chabrolle devrait également partir, selon nos informations, pour lancer enfin sa carrière avec un club et un entraîneur qui lui fera confiance chaque semaine. Sans parler de Boubacar Kamara, qui pourrait lui être sacrifié sur l'autel du rééquilibrage des comptes. Qui pour prendre la relève ? Comme on pouvait le voir récemment dans un Mercatalk pour une revue d'effectif, il est avant tout question de compléter l'effectif, comme le veut la formule. Christopher Rocchia et Christopher Nkounkou pourrait se disputer une place de doublure de Jordan Amavi sur le côté gauche. Lucas Perrin pourrait continuer à être doublure en défense centrale. Ali Abdallah Mohamed, à moins que Richecarde Richard ne lui brûle la politesse, pourrait jouer les doublures à droite. Nassim Ahmed et Ugo Bertelli pourraient eux aussi lutter pour un strapontin de remplaçant des récupérateurs dans un 4-3-3 alors que Marley Aké pourrait continuer à jouer les utilitaires devant. Cela n'en fait que cinq, mais surtout, vu sous cet angle, le point de vue initial du président de l'OM fait sens : il faut avant tout penser à des joueurs qui à terme peuvent être des titulaires, comme Boubacar Kamara mais aussi Thomas Müller, Saul Niguez, Sergio Busquets ou Valverde. De quoi finalement se dire que tous les regrets liés à l'échec des négociations avec Isaac Lihadji pour son premier contrat pro ne sont pas atténués avec la fournée récente de signatures.