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Fallait-il prolonger Mendy et Batshuayi maintenant ?
SaisonPublié le 07/01 à 07:00

Fallait-il prolonger Mendy et Batshuayi maintenant ?

La nouvelle est intervenue dans la journée de mercredi, et immortalisée avec un cliché dans l'air du temps : pour faire comprendre qu'ils prolongent à l'OM, Benjamin Mendy et Michy Batshuayi ont pris la pose dans le bureau présidentiel avec des maillots XXL floqués de leur nom et de quatre chiffres chacun, pour la fin désormais de leur engagement à Marseille : ce sera 2019 pour le latéral gauche, 2020 pour l'attaquant marseillais. Vincent Labrune, qui se tient juste derrière ses deux protégés, arbore un léger sourire. Mais est-ce vraiment une bonne nouvelle pour le club ? Il y a deux manières de voir les choses.

Oui, il fallait les prolonger

Au mois de juin, Benjamin Mendy aurait été à un an de la fin de son contrat. En position de force donc pour rejoindre une Premier League qui ne demande qu'à l'accueillir. Car il aurait aussi fallu faire avec l'arrêt Webster, qui autorise un joueur à racheter la fin de son bail s'il n'a pas été prolongé dans son club depuis sa signature au bout de trois ans. Le faire signer maintenant, c'est anticiper, retenir les erreurs du passé faites notamment avec Gignac ou Taïwo, qui n'étaient pas contre le fait de prolonger mais qui se sont finalement braqués à recevoir une proposition trop tardive. Pour Michy Batshuayi, c'est un formidable signe de confiance. A l'heure où le Belge est montré du doigt pour son individualisme, la direction le prolonge, comme pour lui faire comprendre qu'elle a confiance en lui. Une confiance que l'attaquant rendra peut-être au club dans le futur, au moment de choisir sa future destination en s'assurant que son nouveau club s'acquitte d'une forte indemnité de transfert, histoire de rendre service à cet OM qui a toujours cru en lui. Enfin, cela permet aussi d'envoyer un signal. Non, l'OM n'est pas en perdition, condamné à voir ses joueurs payés en un autre temps s'en aller les uns après les autres en fin de contrat. Le club est également capable de ne pas subir les évènements et de choisir sur qui le club est prêt pourquoi pas à s'appuyer sur le long terme. 

Non, il ne fallait pas les prolonger

Si les deux joueurs ont accepté de prolonger leur engagement à Marseille, ce n'est bien évidemment pas sans une contrepartie financière. Les précédents de Mathieu Valbuena, Steve Mandanda ou André Ayew prouvent que si l'idée est d'en tirer le maximum au moment de les vendre, ce n'est absolument pas ce qu'il faut faire. Une fois qu'ils ont un gros salaire, les joueurs n'intéressent plus les grands clubs, ou ne prennent pas de risques au moment de partir, conscients qu'ils sont déjà bien à Marseille. Tant pis si le club avait budgeté une vente. Ces deux prolongations, c'est donc de l'argent dépensé, en salaires, en primes et en commissions, au début du mois de janvier, alors que les besoins du club au mercato sont déjà nombreux. N'était-il pas possible d'attendre, de faire un point en fin de saison, et d'ajuster justement l'augmentation en fonction des performances ? Car c'est peut-être là où le bât blesse : Batshuayi et Mendy ne sont pas les pires joueurs de l'effectif cette saison, loin de là, mais ils donnent l'impression de ne pas donner le meilleur d'eux-mêmes en ce moment. En n'attendant pas qu'ils fassent l'unanimité pour les prolonger, le club envoie un message : ce qui compte avant tout, c'est de bien les vendre dans un futur plus ou moins proche. Un raisonnement proche de celui de l'ancien président du PSG Laurent Perpère, qui avait déclaré en son temps qu'il était plus facile de se séparer de Luis Fernandez, l'entraîneur, que de sa poule aux oeufs d'or, Ronaldinho. Le début de la fin pour le vestaire parisien, alors que le Brésilien - et ses coéquipiers, avaient bien compris qu'il pouvait tout se permettre. Bis repetita avec les deux jeunes marseillais, déjà tancés pour certaines sorties à proximité des matchs ?