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Et si le problème, c'était le vestiaire ?
SaisonPublié le 06/10 à 07:00

Et si le problème, c'était le vestiaire ?

À quoi tient l'ambiance d'un vestiaire ? Aux résultats, bien sûr. Et à quoi tiennent les résultats ? À l'ambiance dans le vestiaire, bien souvent. En fait, c'est un peu l'histoire de l'oeuf ou la poule, et, si on ne sait pas encore pourquoi l'OM ne tourne pas rond en ce début de saison, on se dit que, forcément, quelque chose ne tourne pas rond dans le vestiaire olympien. Pourquoi ? Parce que cette équipe incapable de conserver un écart de deux buts face à Limassol, avant-dernière défense de Ligue 1, est à peu de choses près la même que la saison dernière. Cet OM volontaire, guerrier, qui n'a cédé qu'en finale de l'Europa League et qu'à un petit point du podium, a laissé la place à une équipe désunie, coupée en deux, voire en trois. On ne presse plus, on attend que le copain fasse les efforts, on marche, bref, on ne joue plus ensemble. Il suffit de voir les solutions proposées pour une touche, ou plus parlant encore, la dernière action du match à Limassol, avec l'égalisation des locaux sous le regard médusé de la quasi-totalité de l'équipe phocéenne.

Des petites phrases qui en disent long

Pour le moment, la sonnette d'alarme n'est pas tirée. Normal, nous direz-vous, car nous n'en sommes qu'à la 8e journée, et que seulement 3 points nous séparent de la 2e place. Il n'y a pas le feu au lac, sur le plan comptable, du moins. Mais, notre petit doigt nous dit qu'il ne manque pas grand-chose pour que les premières "sources proches du vestiaire" se mettent à jaillir. Elles commencent à ruisseler, déjà. On ressort l'éternel débat Thauvin/Payet, avec la sortie de ce dernier après la gifle lilloise, qui dénonçait "l'attitude et l'envie", regrettait que l'OM mette "moins d'abnégation que la saison dernière" et promettait de "laver notre linge sale en famille, avec beaucoup de choses à se dire". On pensait alors forcément à l'attitude de Thauvin lors de ce match dans le Nord, curieusement démotivé et désinvolte. À Chypre, Thauvin n'était pas là, justement, et si la production n'a guère été meilleure, Payet parle cette fois-ci d'un match "plutôt positif malgré le résultat", et ajoute surtout que "ce soir, personne n'a triché". Suivez notre regard... Comme si ça ne suffisait pas, Valère Germain a emboîté le pas à Luiz Gustavo, pour dire que l'OM n'était ni le Barça, ni le Real Madrid. Des équipes qui se sont longtemps caractérisées par la force d'un joueur hors norme à qui l'on pardonnait tout. S'il est avéré qu'un footballeur aime bien reprendre une formule déjà employée pour limiter les risques, on peut aussi y voir un deuxième appel à un retour sur terre pour un élément qui se prendrait pour Messi ou Ronaldo... 

Quand les résultats baissent, les jalousies remontent

Comme souvent à Marseille, les rumeurs vont bon train. Vous savez, celles qui proviennent d'une source sûre, tenues par le cousin d'un ami d'un membre de la sécurité. Ce n'est pas aussi fou que la compagne d'un joueur mise enceinte par le fils de l'entraîneur. Mais certains en sont à ressortir des interviews dans des journaux people d'il y a plusieurs années pour expliquer les tensions de vestiaire. Mais il se murmure également que les sirènes bavaroises du Bayern se font de plus en plus séduisantes pour Thauvin. Que le nouveau champion du monde aimerait obtenir une rallonge salariale plus en phase avec son nouveau statut et vivrait mal d'être moins bien payé qu'un Strootman, par exemple. De quoi briser l'harmonie d'un vestiaire sans histoires jusque-là ? Peut-être pas, mais, ajoutées les unes aux autres, ces petites adhérences peuvent finir par gripper la machine, comme nous l'explique l'ancien coordinateur sportif de Rennes et Montpellier Jacques Bayle : "Quand les petites flèches commencent à partir, ça peut devenir compliqué. Il y a toujours des petites jalousies qui finissent par ressortir lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous. C'est dans ces moments-là qu'on se rend compte que la gestion d'un vestiaire est très compliquée, pas quand on gagne. De plus, et là je parle d'expérience, il y a plus d'étrangers que l'an dernier, des gars qui ne parlent pas français, et c'est un vrai blocage en terme de communication. 6 ou 7 joueurs qui ne parlent pas français et qui, de plus, parlent tous une langue différente, c'est très difficile à gérer, et c'est, à mon avis, l'une des difficultés actuelles". Évidemment, les difficultés des recrues n'expliquent pas tout, mais elles freinent aussi l'expression du collectif.

Ceci dit, on peut très bien ne pas parler la même langue et parler le même football. On voit actuellement dans le comportement sur le terrain, dans les distances de marquage ou dans les retours défensifs que ce n'est pas le cas. Qu'ils se nomment Payet, Thauvin, Gustavo, Mandanda ou Rami, les leaders du vestiaire feraient bien de crever l'abcès une bonne fois pour toutes avant que d'autres ne s'en chargent. Avec une telle équipe, ce serait trop bête de passer à côté et de revivre cette scène trop souvent vécue, où tous les acteurs nous jurent match après match que le groupe vit bien, pour vider leurs sacs et faire des révélations qu'une dizaine d'années plus tard, lorsqu'il y aura prescription. Messieurs, réglez vos histoires une bonne fois pour toutes et repartez de l'avant. Le pourquoi du comment, les dessous du potin, s'il existe, ça ne nous intéresse pas. Que l'OM se remette à gagner par contre...