"Et si l'OM tentait un 5-2-3 à Monaco ?"
Après la mise en jambes plus ou moins réussie des premiers matches de championnat et d'Europa League, l'OM s'apprête à disputer son premier gros test dimanche, et quel test ! En effet, avec les Monégasques champions en titre, la bande à Rudi va se frotter au must, avec ou sans Mbappé, mais avec un Falcao déjà en feu. Probablement une attaque à deux pointes, comme le fait Jardim depuis la saison dernière. Du coup, compte tenu de la fragilité de sa défense, amputée en plus de Rami, on ne serait pas étonné de voir le coach marseillais renforcer sa dernière ligne, comme il l'a fait jeudi en fin de match face à Domzale. En gros, une défense à cinq avec un axe Rolando-Sertic-Doria plus sécurisant, avec Sakai et Evra (ou Amavi) sur les côtés. Une tactique que Garcia avait d'ailleurs tentée la saison dernière face aux mêmes Monégasques, sans grand succès (0-4).
Mais, si le simple de densifier l'axe central semble à première vue plus rassurant, la réalité du terrain n'est pas pour autant évidente, comme l'explique au Phocéen un spécialiste en la matière, l'ancien défenseur olympien Bernard Casoni : "Déjà, il faut tenir compte des défenseurs que tu as dans l'effectif. Nous, à l'époque, on jouait comme ça à l'OM avec Boli, Mozer et moi dans l'axe. On était les trois à plat, et on avait les latéraux qu'il fallait avec Amoros et Di Meco. Autant dire que ça fonctionnait. Mais je ne suis pas sûr que Rudi ait ce qu'il faut sous la main. D'ailleurs, je pense que l'OM n'est pas assez armé en défense centrale actuellement, c'est le gros point faible pour moi si on veut jouer le haut du tableau. Il manque un patron technique à côté de Rami".
Un jugement que tout le monde partage, évidemment. Mais, techniquement, comment fonctionne une défense à cinq ? "Ça fonctionne en zone, détaille Caso, en se basant sur la largeur des 18 mètres. Quand, par exemple, le ballon est côté droit, le latéral monte sur le porteur et les trois axiaux se décalent pendant que le latéral opposé rentre dans le milieu. Après, ce sont les trois centraux qui se partagent les joueurs en zone et peuvent faire du un contre un. Pour en revenir à l'époque, à l'OM on ne faisait rien d'autre que ce que fait la Juve depuis plusieurs années, par exemple. Mais il ne faut pas croire qu'ils ont fait ça du jour au lendemain, ça représente un gros travail et des joueurs intelligents".
Pour conclure, Casoni précise qu'il n'est pas nécessaire d'ajouter un central supplémentaire lorsque l'adversaire joue à deux pointes, et pense même que l'OM devrait démarrer dans son dispositif habituel, avec la possibilité de s'adapter ponctuellement. "Ce n'est pas parce que Monaco joue en 4-4-2 que tu ne peux pas jouer à 4 derrière. Si tes deux centraux sont bons dans les duels, ce n'est pas un problème avec les deux latéraux qui ferment. C'est d'ailleurs la principale interrogation à l'OM, car s'ils ne font pas bien les fermetures, on est tout de suite en difficulté. Mais tu peux aussi alterner en cours de match, comme l'a fait Rudi jeudi, mais encore une fois, il te faut les joueurs pour et surtout le travailler régulièrement, ça ne s'improvise pas. Avec Sakai et Evra dans les couloirs, pas de problème, ça peut marcher, mais dans l'axe, il faut de la complémentarité et un patron".
Si la possibilité d'une arrivée à ce poste dans l'intervalle n'est pas à exclure, il est peu probable de la voir alignée dès dimanche. Garcia devra donc bétonner sa défense avec ce qu'il a sous la main, à quatre ou à cinq...