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Et maintenant, où en est la cote de Garcia ?
SaisonPublié le 14/02 à 07:00

Et maintenant, où en est la cote de Garcia ?

Il y a encore une dizaine de jours, Rudi Garcia était un coach en sursis, prêt à rejoindre la longue liste des sacrifiés sur l'autel des mauvais résultats. À la veille de la réception de Bordeaux en match en retard, l'OM pointait à la dixième place de la Ligue 1 à 12 points du podium et venait d'encaisser à Reims (1-2) sa 9e défaite en 22 matches de L1. Sur les réseaux sociaux fleurissaient des décomptes des revers olympiens accumulés dans toutes les compétitions. En fait, Garcia ne devait son maintien qu'à la somme astronomique que représentaient ses indemnités de licenciement, estimées à plus de 10 millions d'euros. La direction du club était moquée pour le timing de sa prolongation et l'impossibilité de se défaire de ce qui était considéré comme le premier gros revers de l'ère McCourt. Dix jours plus tard, deux victoires sans grand relief sont passées par là. Six points glanés face à Bordeaux (1-0) et à Dijon (1-2) qui changent beaucoup de choses. Désormais, l'OM ne pointe plus qu'à 6 points de Lyon, compte dans ses rangs un Balotelli déjà efficace, et semble rabiboché - pour l'instant - avec ses supporters. De quoi dire que Garcia est en train de sauver sa tête ? C'est toute la question. Retrouvez un paragraphe pour, un contre avant de vous prononcer dans un sondage.

Sa cote est remontée, le vestiaire le suit toujours

Soyons lucides : ce qui a sauvé Rudi Garcia en premier lieu, c'est avant tout sa récente prolongation. Mais ne soyons pas obtus non plus, car d'autres facteurs entrent en jeu, et on ne peut pas fermer les yeux là-dessus. Tout néophyte qu'il soit, Jacques-Henri Eyraud a peut-être aussi fait le constat tout simple qu'un changement de coach à l'arrache ne garantissait en rien un retour des résultats, et l'histoire de l'OM n'a cessé de le prouver. De plus, aucune solution miracle ne s'imposait. Autre argument essentiel dans ce type de situation : le positionnement des joueurs et notamment des cadres. En cas de "lâchage" du coach, la sanction est irrévocable. Constatant que ce n'était pas forcément le cas, JHE n'a pas jugé nécessaire d'actionner le levier du choc psychologique. Les raisons du naufrage étaient certainement ailleurs, et mieux valait travailler là-dessus. Parmi elles, l'échec des attaquants de pointe olympiens. Une faille béante corrigée fin janvier avec l'arrivée de Balotelli, réclamée depuis six mois par Garcia. On peut aussi parler de l'indigence de la défense centrale, où toutes les combinaisons ont été étudiées, ou presque. La montée en puissance surprise de la jeune charnière Kamara - Caleta-Car, mise en place par Garcia, est peut-être en train de régler ce problème. Même chose pour le passage au 4-4-2 opéré par le coach olympien. Enfin, il y a la prise de conscience des joueurs. Pointés du doigt pour des histoires de jalousie salariale et surtout pour leurs prestations indignes, ils ont senti le vent du boulet passer par le biais des broncas répétées des supporters. Un début de réaction est perceptible depuis deux matches, et là encore, Garcia y est peut-être pour quelque chose.

C'est encore beaucoup trop tôt pour en parler

C'est le propre de l'Olympique de Marseille. Après deux défaites, il y a le feu, comme le soufflait récemment un joueur de l'OM après un match. Mais il ne faut pas oublier non plus qu'avec deux victoires, on peut aussi renverser bien des situations. Désormais, l'OM est dans la course à l'Europe alors on fait comme si de rien était. Comme si la machine était repartie. Et puis, samedi, c'est Amiens qui se présente au Vélodrome, l'occasion de recoller alors que Saint-Etienne, par exemple, devra se coltiner le PSG. C'est une mauvaise habitude que l'on prend quand on est supporter : pour la lecture d'un classement, on regarde où est située son équipe, puis le regard monte, jusqu'à l'objectif, jusqu'au poursuivant. "Tiens, on est à quatre points de...", "en deux victoires, on peut les rattraper", voire, "comme on va les jouer, c'est déjà trois points d'écart en moins". Combien de fois avons-nous tous pensé ces phrases ? C'est humain. Sauf que l'expérience nous force à regarder dans les deux sens. Et de l'autre coté, il y a Nîmes, 11e, qui n'est qu'à... quatre points. Alors oui, Rudi Garcia a redressé l'équipe pour gagner contre Bordeaux et Dijon, mais c'est ni plus ni moins ce qu'il savait faire les saisons passées. Cette saison, et cela doit rester d'actualité si on ne la jette pas encore à la poubelle, l'OM doit progresser. Donc faire mieux contre les gros. Le déplacement à Rennes, les réceptions de Saint-Etienne, Nice et surtout Lyon permettront de mieux situer cette équipe dans la course à l'Europe. Et donc, quelque part, l'avenir de Rudi Garcia.