OM Actualités Foot de l’Olympique de Marseille
Edito : Alvaro / Neymar, si on en reste là, c'est une blague !
SaisonPublié le 01/10 à 12:00

Edito : Alvaro / Neymar, si on en reste là, c'est une blague !

Retour sur les décisions de la commission de discipline concernant Alvaro et Neymar.

"Il subsiste un vide, qu'il faudra remplir, pour ne pas laisser les pyromanes échapper au feu, et pouvoir rappeler collectivement les clubs à leur devoir de représentation. Si la seule conséquence de ce triste spectacle doit consister à voir les joueurs mettre la main devant leur bouche avant de balancer une horreur, nous aurons tous perdu". Ce n'est pas pour stigmatiser un éditorialiste, un média en particulier. Mais voilà la conclusion de l'édito de Vincent Duluc, la plume référente du journal L'Equipe, suite à la décision de la LFP de ne pas sanctionner Neymar et Alvaro. On ne peut nier que c'est bien écrit, mais, honnêtement, il n'y a rien dans ces lignes, ni celles d'avant, pour calmer la consternation qui doit habiter en ce moment Alvaro Gonzalez, ses proches et tous les supporters de l'OM. 

Finalement, Riolo avait raison...

Rappel des faits. A la fin de la rencontre entre le PSG et l'OM, la première défaite du club parisien dans cette confrontation depuis 10 ans, Neymar se sert de Twitter pour accuser Alvaro de racisme. Il s'en était déjà ému pendant la rencontre, en première période (étrangement juste après qu'Alvaro soit allé interpeller le quatrième arbitre parce que Di Maria lui avait craché dessus). En descendant de l'avion à Marignane dans la nuit, le défenseur espagnol se dit qu'il va calmer la polémique à l'aide d'un cliché avec ses coéquipiers, de toutes origines. Mais c'est trop tard, la machine s'est emballée. Le numéro de l'ancien joueur de Villareal a été divulgué au Brésil, et il reçoit des menaces mais ce n'est rien à côté de la présomption d'innocence piétinée sur tous les plateaux télé. C'est sûr, si Neymar a réagi de la sorte, c'est qu'Alvaro a dit quelque chose de très grave pour Gilles Verdez et qu'il y a tout pour le croire (un simple travail de recherche aurait pourtant permis de voir que le Brésilien avait déjà accusé un adversaire à tort de racisme au Brésil en 2013). Le lendemain, la chaîne Téléfoot assure qu'elle a passé cinq heures à éplucher toutes les images et qu'il n'y a rien. Mais Daniel Riolo, même s'il se défend d'accuser le joueur de l'OM de quoi que ce soit, assure que la nouvelle chaîne fait tout pour montrer une Ligue 1 positive, quitte à se censurer elle-même. De quoi semer le doute et surtout donner de l'importance à un média brésilien qui s'appuie sur des images du groupe BeIN au Moyen-Orient, qui avait d'autres caméras au Parc des Princes, et qui publie les résultats de son enquête quelques jours plus tard. Mais il n'en ressortira rien non plus. Mais tiens, c'est vrai, Daniel Riolo n'avait pas tort. A bien regarder les images, on s'aperçoit qu'Alvaro insulte, sans pouvoir discerner avec certitude une connotation raciste. Mais on voit également Neymar proférer des insultes homophobes, et il n'y a pas de mot équivalent à une syllabe près, mais également des insultes racistes à l'encontre d'Hiroki Sakai. Ah. Interrogé en conférence de presse sur le sujet, André Villas-Boas, comme vous pouvez le voir dans la vidéo, reste évasif, comme celui qui sait qu'une contre-attaque va avoir lieu. Au final, ce sera donc un non-lieu généralisé et l'on devrait s'en satisfaire. 

Et Sakai, c'est moins grave ?

Cela aurait pu être le cas si cela avait été prononcé dans la foulée du match. Le mercredi suivant la rencontre, puisque c'est le jour où la commission de discipline se réunit. Mais là, de longues semaines se sont écoulées. Le match a eu lieu le 13 septembre dernier, nous sommes au mois d'octobre. Une vingtaine de jours, c'est long, pour un Alvaro qui a même dû essuyer l'accusation de supporters de l'OM pris dans la tornade médiatique eux aussi. Soyons clairs, ce qui compte, c'est l'Olympique de Marseille, pas le Paris Saint-Germain. A choisir entre une suspension des deux joueurs et se dire que le club de la capitale devra faire sans sa star contre Nantes, Dijon ou Lille ou voir Villas-Boas s'éviter un casse-tête pour la gestion de sa défense, le choix est vite fait. Il y a de toute façon aucune naïveté à avoir : la Ligue vend les droits du championnat à l'étranger avec Neymar en tête de gondole, il ne faudrait pas vexer le Brésilien et le pousser à demander une fois de plus un retour à Barcelone. Mais le goût que cela laisse dans la bouche est sacrément amer. Car les deux joueurs n'ont pas vécu les mêmes semaines. Et que dire des insultes à l'encontre de Sakai dont le dossier n'a même pas été instruit pour le moment ? C'est bien connu, les Asiatiques ne se formalisent pas, les insulter est donc moins grave ? C'est quoi le message que l'on envoie ? Alors ce serait bien, en fait ce serait juste normal, que la direction de l'Olympique de Marseille, qui prône dès qu'elle en a l'occasion des valeurs d'antiracisme, ne laisse pas cette affaire s'arrêter là. Ne pas tout mélanger, ne pas perturber le jugement d'Alvaro en disant "oui mais l'autre...", très bien. Maintenant, on peut passer au dossier Sakai-Neymar. 

Pas le même traitement

Il ne faudrait pas se satisfaire du simple fait que Paris ait pris 14 matchs de suspension et l'OM que 4 dans cette histoire. Il n'y a pas match, cela ne devrait même pas être comparé. On est à deux doigts du "vous l'avez quand même cherché" que l'on balance à une victime. Mais aucun marseillais n'est arrivé pied en avant comme Kurzawa, aucun marseillais n'a craché en direction d'un adversaire comme Di Maria. Tiens, en parlant de ça, rappelons les propos d'un certain... Vincent Duluc sur le plateau de la chaîne L'Equipe, qui voulait qu'Alvaro prenne un match ou deux de suspension pour simulation car il se tenait la joue, alors que la salive de l'Argentin ne l'avait pas atteinte... On peut se dire que l'exercice de ce journaliste, c'est avant tout l'écriture, et que, une fois devant son ordinateur, il n'aurait pas fait cette sortie, il aurait réfléchi, préférant évoquer un pyromane qui échappe au feu. C'est beau ça, et puis on n'incrimine personne... Ou alors se dire que toute cette histoire est une farce et qu'il ne faut pas en rester là.