Ce soir, il n'y aura pas l'excuse des absents
Malgré les absences de Payet et Thauvin, l'OM dispose de vrais arguments offensifs, à condition d'être utilisés correctement.
Si le football ne s'appuyait que sur les statistiques, les Olympiens n'auraient pas grand-chose à craindre de ce déplacement en Picardie, ce vendredi soir à 20h45 (9e journée de L1). En effet, l'OM a toujours battu Amiens depuis sa montée dans l'élite il y a deux ans, et leur seule défaite date de 91 ans, lors d'un match de coupe de France. Autant dire que les vents sont favorables, d'autant que les Amiénois ne parviennent pas pour le moment à s'extraire des tréfonds du classement. Ça, c'est pour la théorie, mais en pratique, cet Amiens - OM s'annonce bien plus compliqué. Pourquoi ? Parce que les hommes de Luka Elsner démontrent des choses très intéressantes en dépit de leur classement (16e), et surtout parce que l'OM compte toujours autant d'absents et, de fait, a toujours autant de mal à se créer des occasions.
On l'a vu lors des trois derniers matches nuls concédés par les hommes de Villas-Boas face à Montpellier (1-1), Dijon (0-0) et Rennes (1-1). De l'envie et du sérieux, les Olympiens n'en manquent pas, et on a presque envie de dire que c'est l'essentiel. En revanche, il est évident qu'un OM privé de Payet et Thauvin, ses principales armes offensives de ces dernières saisons, réduit considérablement ses chances de transpercer les lignes adverses. On s'en doutait, et les derniers matches l'ont prouvé. Alors, faut-il le prendre comme une fatalité et faire le dos rond en attendant leur retour ? Bien sûr que non. En y regardant de plus près, c'est même le contraire. En effet, les arguments offensifs ne manquent pas, avec des éléments capables de faire la différence devant comme Pipa Benedetto et Valère Germain. On pense aussi à Bouna Sarr, très intéressant lorsqu'il a été aligné sur le côté droit dans ses échanges avec l'Argentin. Mais il y a surtout les milieux de terrain, dont on peut estimer que leurs capacités techniques ne sont pas exploitées à fond. En effet, peu d'équipes disposent d'un trio aussi intéressant techniquement que celui qui devrait être aligné ce soir. Souvent (trop ?) attelés à leurs tâches défensives, on en oublie que Morgan Sanson et Maxime Lopez sont d'excellents manieurs de ballon. Notamment le minot marseillais, dont il faudrait rappeler qu'il fut un numéro 10 d'exception dans les catégories de jeunes. Concernant Sanson, sa capacité à se projeter vers l'avant est évidente, même s'il manque souvent de lucidité à trop vouloir tout faire. Enfin, Valentin Rongier, que l'on annonce au poste de numéro 6 en l'absence de Strootman, sait tout faire. Mieux : tous ceux qui l'ont suivi à Nantes affirment que son meilleur poste est derrière l'attaquant, avec sa facilité à trouver les intervalles dans le dos des défenseurs. Ce trio propose donc un condensé de technique et de qualité de passe largement capable d'alimenter ses attaquants.
De quoi envisager ce match à Amiens avec sérénité, à condition qu'André Villas-Boas parvienne à faire enfin comprendre à ses troupes qu'elles peuvent aussi briller sans leurs deux orfèvres. L'OM a tout pour percer le coffre picard ce soir, d'autant que les Amiénois comptent eux aussi des absences. Les arguments sont là, c'est juste une question de confiance et de prise de conscience.