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Ca ne peut plus continuer comme ça !
SaisonPublié le 05/11 à 07:00

Ca ne peut plus continuer comme ça !

Rappelez-vous, c'était il y a tout juste une semaine, dans la bouche de Rudi Garcia : "J'ai juste à féliciter mes joueurs, ils ont fait le match que j'attendais d'eux. On a égalisé, mais malheureusement cela n'a pas été validé. Je pense que si on joue comme ce match-là, on va en gagner beaucoup". Une semaine après, cela provoque un rire nerveux qu'on aimerait tous éviter. Dans un sens, c'est Jacques-Henri Eyraud qui avait été le plus lucide après cette rencontre contre Paris lorsqu'il avait déclaré : "J'ai trouvé les joueurs, notamment sur la première mi-temps, exceptionnels de solidarité, de détermination". Effectivement, par rapport à leur saison, dans la solidarité mais aussi dans la détermination que les joueurs de Rudi Garcia ont montré à Nîmes, à Lille, à Lyon ou donc à Montpellier, la première période face au PSG sortait vraiment de l'ordinaire... Avec ce 3-0 à Montpellier, l'équipe de l'OM touche le fond. Autant y voir le bon côté, il ne va plus être possible, pour toute personne travaillant à l'Olympique de Marseille, de se cacher derrière quoi que ce soit : cet OM est en crise. Il n'y a pas d'autres mots, il ne faut pas se le cacher. Trois défaites consécutives, certains joueurs qui lâchent presque ouvertement, un écart qui commence à se creuser en championnat... pas besoin de se gausser et de sous-évaluer la gronde populaire en évoquant la fameuse impatience marseillaise. Avec un tel tableau face à une telle ambition de départ, ce serait aussi la crise à Monaco ou à Bordeaux. 

Oui, c'est la crise !

La saison dernière, Rudi Garcia a réussi à sortir cette équipe de la crise. C'était en septembre après les défaites contre Monaco (6-1) et Rennes (1-3). Il avait changé de système et progressivement son équipe avait sorti la tête de l'eau. C'est peut-être cet épisode qui a incité certains à la prudence. Qui se sont dit que ça ne servait à rien de tomber sur cette équipe, sur ce mercato, sans réserve, parce qu'après tout, le vent allait peut-être finir par tourner en leur faveur et qu'il ne faisait pas bon d'être dans le camp de ceux qui crient au loup trop tôt. Mais il faut aujourd'hui se rendre à l'évidence : cette équipe ne tourne pas, il n'y a pas d'idée, certains ont beau être dans le dur, ils sont reconduits, match après match, la faute à un effectif, "bâti en dépit du bon sens" pour reprendre une expression de Garcia qui lui revient comme un boomerang dans la figure, certains remplaçants semblent avoir renoncé à l'idée de bousculer la hiérarchie et tous jouent leur partition dans leur coin, comme si, parce que sur le papier l'OM a une équipe supérieure à Lille et Montpellier, ça va le faire pour le podium. Sauf que nous sommes déjà au mois de novembre. Alors il va gentiment falloir se rendre à l'évidence, l'heure est grave. 

Du changement, vite

Et ce n'est pas juste une formule, pour faire joli. Depuis le rachat de Frank McCourt, le public a répondu présent, dans des proportions parfois inespérées (ils étaient 55 000 au Vélodrome il y a deux ans pour un pénible 0-0 contre Bordeaux avec Zinédine Machach titulaire). Il faut maintenant lui rendre des comptes, des vrais, pas se contenter des obligations médiatiques pour calmer le jeu et promettre des lendemains meilleurs, sans conviction. Lors de la crise de l'an dernier, René Malleville avait eu une formule concernant Rudi Garcia : "C'est lui qui nous a mis dans la merde, c'est à lui de nous en sortir". C'est peut-être un peu grossier mais c'est toujours d'actualité. Rudi, c'est à toi de jouer, de trouver une solution qui prouve que tu es l'entraîneur qu'il faut à l'Olympique de Marseille. A toi de relancer certains, d'en écarter d'autres, d'hausser le ton dans le vestiaire, en conférence de presse, d'en prendre certains entre quatre yeux à la Commanderie, comme tu veux. A la vue de ta conférence de presse d'après-match, tu as déjà pris cette voie (voir ici). OK. Maintenant il faut que ce soit suivi d'effets. Dans trois jours, il ne faut pas faire comme si de rien était, reconduire le même onze en croisant les doigts pour que celui qui a une occase en première période la convertisse, cette fois-ci. Et si jamais tu n'y arrives pas, que les membres de cette équipe continuent de se regarder les uns les autres en cherchant qui pourrait porter le chapeau, il faudra prendre les décisions qui s'imposent. Là, cela sera peut-être plus pour ceux qui ont prolongé ton contrat il y a une semaine. C'est vrai que le timing, à contre-courant, est intéressant car il pousse à observer une stratégie à moyen-long terme, à sortir de la logique du match après-match chère au monde du football. Mais si c'est pour au final louper une fois de plus la Ligue des champions, il va falloir arrêter rapidement les discours d'entrepreneur décomplexé, les PowerPoint et les LED... ça ne passera plus.