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Bielsa : "Mon travail ne le mérite pas !" Vraiment ?
SaisonPublié le 09/05 à 07:00

Bielsa : "Mon travail ne le mérite pas !" Vraiment ?

Il y a des nominations dont on se passerait bien dans la vie. Les footballeurs ne sont pas exclus. Les entraîneurs non plus. Les prix citron ou orange n'ont plus de valeur. Ils appartiennent à un autre temps. Non, en France, dans le microcosme du ballon rond, c'est l'UNFP qui régit les distinctions, qui couronnent les suzerains et détroussent les vassaux. Meilleur joueur, meilleur gardien, meilleur espoir, meilleur entraîneur donc, et bientôt meilleur président ? Qui sait. On a des pistes à soumettre, au cas où. "Au jeu d'échecs, les fous sont le plus près du roi" dit une expression française, Bielsa, lui, n'a pas eu l'honneur de siéger à la cour. Pauvre de lui, mais au fond, il s'en passe et s'en moque, Bielsa serait-il au-dessus de ça ?

Face au micro, il donne sa vision des faits : "C'est un vote. Tous les entraîneurs ont participé. C'est l'expression d'une valorisation collective" dit-il, avant de donner raison à ses compères : "Il faut l'accepter et je suis d'accord. Je ne considère pas être l'un des meilleurs coachs, mon travail ne le mérite pas ! Ancelotti a reçu ce trophée. La France a donné beaucoup de bons entraîneurs. C'est une réalité" avoue-t-il. La sortie médiatique récente de Pascal Dupraz revient alors au creux de l'oreille. Le coach d'Evian TG avait critiqué la tactique de l'Argentin lors du match contre Lorient, l'accusant à demi-mot, de fausser la fin du championnat en bas de tableau. Il avait raison Dupraz in fine, ses pairs n'ont pas reconnu El Loco à la hauteur du trône où il est érigé par les supporters phocéens. Tant pis. "Je n'ai pas voté pour moi" ajoute Bielsa, grand seigneur. Au final, l'Argentin est cinquième une fois tous les totaux réalisés. Mais lui, pour qui il a voté ? "Je ne donne pas mon vote, c'est privé" coupe-t-il court. Dont acte.

Qui sait, Bielsa a peut-être voté pour Leonardo Jardim, son homologue portugais de Monaco, qui, lui non plus, n'a pas eu les honneurs de la soirée qui promet en strass et paillettes sur l'antenne de BeIn Sports, nouveau diffuseur de la cérémonie. Si l'Argentin a avoué vendredi qu'il ne maniait jamais l'ironie devant la presse, le Portugais, lui, a laissé de côté la langue de bois : "Les quatre nommés sont les quatre meilleurs coachs français, moi je peux gagner le trophée de meilleur maçon portugais de France. J'en profite pour saluer tous les maçons portugais" disait-il vendredi devant la presse. Une jolie pirouette verbale qui laisse transparaitre tout de même une pointe de déception compréhensible.

Les propos de Pierre Repellini (président de l'UNECATEF (le syndicat des entraîneurs)) résonnent aussi bizarrement, un chauvinisme qui passe mal auprès des puristes : "Pourquoi c’est du "foutage de gueule" que Bielsa et Jardim ne soient pas nommé ? On estime que Blanc n'a pas le droit d'être dans les quatre ? Pareil pour Fournier. Galtier, avec l’effectif qu’il a, n'a pas le droit d'être dans les quatre ? Et Gourvennec à Guingamp ? Pourquoi on ne voudrait pas des étrangers ? Il y a deux ans, Ancelotti était premier." Certes, mais Ancelotti drivait le PSG, en course pour le titre. Là, le brin de folie insufflé par Bielsa sur une Ligue 1 si terne depuis des années n'a pas été salué. Tant pis. Ce n'est pas ça qui déterminera si l'OM finira sur le podium ou non, ou si Bielsa restera une année de plus en Provence. Non, ce n'est vraiment pas ça.

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