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André Villas-Boas place la barre haut
SaisonPublié le 29/05 à 18:00

André Villas-Boas place la barre haut

C'est la vérité du terrain qui permettra de dire si la stratégie était bonne ou pas. Mais force est de constater que l'OM réussit plutôt bien sa transition vers la prochaine saison. Jugez plutôt : il y a à peine plus de deux semaines, l'OM se faisait laminer par Lyon à domicile (0-3). Et malgré l'écart entre les deux équipes ce soir-là, c'est Lyon qui avait déjà acté le départ de son entraîneur et qui se tournait vers l'avenir. Le flou était complet à l'OM, mais sur ce plan-là, les deux clubs sont revenus à niveau. La semaine dernière, le départ de Rudi Garcia a été bien géré par l'OM, et André-Villas Boas a été présenté ce mercredi, quelques jours seulement après Sylvinho à Lyon. Alors évidemment, c'est un nouvel exercice de com', la chemise du nouvel entraîneur était parfaitement repassée et les plus beaux sourires de sorties. Encore une fois, cela n'offre une garantie que toute relative sur des succès futurs, Michel ayant été également parfait lors de son intronisation. Mais le discours du coach portugais a vraiment de quoi rassurer. Car, comme dans un sport local nommé la contrée, AVB n'a pas hésité à faire de grosses annonces. Et à la fin, cela pourrait bien compter double. 

Objectif podium clairement affiché

Alors effectivement, si la mayonnaise ne prend pas, ces déclarations lui reviendront dans la tête comme un boomerang. Mais Villas-Boas pratique le football et son environnement depuis suffisamment longtemps pour savoir ce qu'il fait. C'est d'ailleurs peut-être dès ces premières minutes que la différence avec un Michel, qui a très rapidement fait parler sa science de l'ouverture de parapluie, s'est fait sentir. André Villas-Boas est venu se mettre en danger, comme lorsqu'il parle de l'importance des supporters dans le club. Morceaux choisis : "Je recherchais un projet avec de la passion. La passion et la pression, quand elle est là, c'est mieux pour nous. On a plus de responsabilités de répondre aux attentes des supporters, c'est ce que je cherchais. Les objectifs sont clairs, on doit tout faire pour finir aux trois premières places cette saison. On doit prendre le temps pour analyser ce qu'on peut faire ou non. Avec le budget qu'on a, on va faire du mieux possible. Dans tous les clubs où je suis passé j'ai toujours moi-même assumé la responsabilité de ma fonction. C'est important pour nous d'être dans les trois premiers". Il aurait pu laisser son président afficher l'objectif, se retrancher derrière une saison traumatisante pour parler de reconstruction dans un premier temps, mais Villas-Boas ne semble pas être là pour ça. Il parle d'ores et déjà de sa responsabilité, comme si lui aussi avait une clause de résultat dans son contrat. Avec Paris, Lille, Lyon et un Monaco qui a les moyens de vite redevenir dangereux, cela peut être compliqué, mais on sent que l'entraîneur de l'OM a déjà étudié cette troisième place : "On peut finir sur le podium en France avec 7,8 ou 10 défaites, c'est déjà arrivé. Alors on va souffrir pour arriver à cette place mais on a la capacité de le faire". 

Pas la même approche que Rudi Garcia

On pourrait voir du pragmatisme dans cette déclaration et aussitôt en faire le raccourci qu'il n'est pas si éloigné de son mentor, José Mourinho. Mais il a pourtant pris le temps d'annoncer totalement autre chose : "Je ne suis pas un entraîneur qui regarde les résultats, qui joue défensif, je veux que mes équipes jouent avec le ballon, fassent des combinaisons, des équipes qui vont droit au but avec de la verticalité et de l'improvisation, propre au football français". Et il a rajouté concernant ses entraînements : "Je pense qu'ils vont plaire aux joueurs car ils sont dynamiques, toujours avec le ballon". Il est même allé plus loin concernant son poste : "Dans le foot moderne, les entraîneurs sont en mode survie et la qualité du football en souffre". Quand même. Ce n'est pas rien de prononcer cette phrase sitôt arrivé dans un club qui a vu son prédecesseur jouer au chat et à la souris avec les médias et les supporters pendant des mois pour repousser l'échéance. Et forcément, elle lui sera ressortie si à son tour il évite de se rendre à l'évidence. Il le sait, il n'a d'ailleurs pas oublié de glisser un "ce sont les résultats qui vont parler". Mais il ne semble pas inquiet. "Je pense qu'on va avoir une belle saison, j'en suis convaincu. Cette équipe en est capable. Le groupe de joueurs est très bon". Là encore, il aurait pu se garder un joker pour la suite, parler d'un effectif "bâti en dépit du bon sens" comme le veut la formule prononcée à la même place il y a quelques années. Mais Villas-Boas ne semble pas avoir envie de se chercher des excuses. Il n'y a plus qu'à.