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3-5-2 : Garcia a-t-il trouvé son système ?
SaisonPublié le 10/11 à 07:00

3-5-2 : Garcia a-t-il trouvé son système ?

Longtemps réservé aux formations sud-américaines, voire à quelques équipes du Calcio, le schéma à trois défenseurs centraux est en train de s'installer durablement dans les grands championnats européens, et même dans nombre d'équipes nationales de premier plan. En Ligue 1, bastion de la défense à quatre en zone, le phénomène est aussi en train de s'installer. Thomas Tuchel en a fait son système préférentiel au PSG, et Lyon s'y est mis également mercredi face à Hoffenheim. Enfin, c'est dans cette configuration que l'OM a évolué face à la Lazio, et en dépit de la défaite, le 3-5-2 mis en place par Garcia semble - peut-être - promis à un bel avenir.

Sarr et Ocampos sont adaptés

Evidemment, sur le strict plan défensif, l'OM a encaissé deux buts à Rome, et le trio Rami - Gustavo - Caleta-Car n'a pas vraiment cassé la baraque. Mais l'ensemble de l'équipe a semblé plus équilibré, et ce système permet surtout d'aligner Gustavo, Strootman et Sanson tout en offrant une vraie place de numéro 10 à Dimitri Payet, ce qui est peut-être le plus important, et en libérant Thauvin sur le plan offensif. Du coup, de nombreux observateurs estiment qu'il y a là de quoi persévérer, à l'image de notre consultant Maxence Volpe : "Dans ce système, l'OM possède des joueurs de couloirs parfaitement adaptés comme Bouna Sarr et même Ocampos, qui a un abattage énorme. Ils ont un profil offensif qui peut vraiment amener un plus. Garcia peut persister dans ce schéma, notamment contre les équipes de milieu et de bas de tableau, pour harceler le porteur du ballon et peser sur les défenses adverses grâce au surnombre au milieu de terrain. En plus, avec cette animation, Payet peut bénéficier de plus de marge de manoeuvre".

Des inconvénients aussi

Une perspective intéressante, même s'il n'est pas question ici de parler de solution miracle. En effet, ce système en 3-5-2 présente des avantages, mais aussi des limites, notamment pour une équipe comme l'OM. Pour l'ancien coach olympien Gérard Gili, il ne peut pas être viable tout au long de la saison, quel que soit l'adversaire : "Il y a deux problèmes incontournables avec ce schéma. Si l'adversaire joue avec trois attaquants écartés, il y a forcément un de tes stoppeurs qui va jouer latéral, ou c'est un de tes joueurs de couloir qui va descendre. Du coup, tu te retrouves avec un stoppeur qui n'a personne à marquer et en infériorité numérique au milieu. J'ai souvent joué dans ce schéma avec l'OM et avec Montpellier, mais lorsque l'on affrontait Auxerre avec ses deux ailiers, par exemple, j'étais obligé de passer à 4 défenseurs. Le deuxième inconvénient, c'est qu'il faut faire très attention dans le dos de tes joueurs de couloirs, car cela crée des zones très sensibles. Du coup, tu joues en fait à 5 derrière, comme l'OM face à la Lazio avec Ocampos qui jouait latéral".

Ok, mais pas face à tout le monde

Mais, toujours pour Gérard Gili, il n'est pas question d'abandonner ce système. En effet, l'OM peut continuer de capitaliser dessus, mais pas au point d'en faire son dogme : "C'est un schéma intéressant quand tu as le monopole du ballon, et que l'OM peut continuer à utiliser, mais au coup par coup et selon l'adversaire. Une équipe comme le PSG peut le faire sur le long terme, car elle possède des joueurs très techniques qui ne perdent jamais le ballon. Ses deux joueurs de couloirs peuvent jouer très haut, car les milieux sont capables de ressortir la balle proprement. Là, on parle d'un véritable 3-5-2. Concernant l'OM, c'est effectivement un bon système pour Payet qui est plus libre en 10, mais sur la longueur, je n'y crois pas trop car les adversaires vont vite comprendre où appuyer pour mettre la défense en difficulté". Et ça, malheureusement, certains l'ont déjà bien compris depuis le début de la saison, quel que soit le système utilisé...