OM Actualités Foot de l’Olympique de Marseille
26 mai, pourquoi il faut toujours le célébrer la tête haute
SaisonPublié le 26/05 à 14:41

26 mai, pourquoi il faut toujours le célébrer la tête haute

Il y a un tout juste un an, pour les 25 ans de la victoire de l'OM en Ligue des Champions, Le Phocéen vous proposait de revivre cet exploit qui restera à jamais gravé dans les mémoires olympiennes. En ce 26 mai 2019, un an après, l'article n'a pas pris une ride. Voici donc le récit du plus bel exploit d'un club français sur la scène européenne.


A jamais les premiers. Ces quatre mots, prononcés à l'envie à Marseille, agacent partout ailleurs en France. A écouter ce qu'il se dit à Paris, à Lyon, on en ferait un tout petit trop autour du sacre de l'OM en Ligue des champions. Ce ne serait qu'une victoire dans une compétition bien plus facile que ce qu'il se fait désormais, avec une poule contre Moscou, les Rangers et Bruges qui envoie directement en finale contre un Milan vieillissant. Pas de quoi pavoiser outre mesure apparemment. Et pourtant. L'OM fait bien de célébrer cet évènement, rappelant tous les cinq ans les membres de cette équipe au Vélodrome pour qu'il perpétue la tradition et rappelle l'histoire de ce club aux plus jeunes. Car le football, le partage des émotions, qui fait que l'on supporte une équipe plus qu'une autre, c'est avant tout une histoire humaine. Et il n'y a qu'à voir les membres de cette équipe, 25 ans après, se brancher, comme c'était le cas avant le dernier match de championnat contre Amiens (voir la vidéo) pour constater que la magie opère toujours. Donc oui, ce 26 mai est sacré, pour toute la France, parce qu'il y a 25 ans, Di Meco, Angloma, Boli, Pelé, Deschamps, Sauzée, Völler et consorts avaient filé des frissons à toute la France. Ils étaient reçus par le Président de la République, en prime time chez Michel Drucker, la moindre apparition de l'un d'eux dans un quartier de Marseille créé une émeute. De vrais rockstars, comme cela n'existe plus.

Le sacre d'une génération

En fait, ce qu'il y a de plus dérangeant chez ceux qui tentent de minimiser cette sacralisation, c'est qu'ils résument le sacre de l'OM en Ligue des champions à la victoire de 1993. Comme si cela ne concernait que la campagne de cette saison-là. Les vrais connaisseurs de football européens le savent pourtant bien, une Ligue des champions, cela ne se gagne pas comme ça, la première année. Le Chelsea de Roman Abramovitch a mis huit ans pour remporter cette épreuve. Ils l'ont perdu aux penalties, avant de la remporter enfin, quatre ans plus tard. La bande de Drogba, Lampard, Terry a ce soir-là, à .... Munich, mit enfin un trophée sur une période dorée dans l'histoire du club. Comme Ferguson et sa bande de Red Devils (Beckham, Giggs, Scholes, Neville, Butt) en 1999, le Barça de Ronaldinho, celui de Lionel Messi, le Bayern de Robben et Ribéry, la Juve de Marcelo Lippi, l'Ajax de Van Gaal. On ne gagne pas une Ligue des champions comme ça, par hasard. Il faut apprendre ce que c'est que de gérer une place dans le dernier carré, apprendre à vivre une finale, avant d'envisager la victoire. Cette victoire de l'OM en 1993, c'était donc la dernière chance de couronner cette génération géniale, cette équipe qui était vouée à rentrer dans l'histoire du football, l'OM de 1989 à 1993, avec toutes ses stars, les Francescoli, Papin, Waddle, Mozer, Boksic... La victoire de 93, c'est la leçon reçue contre l'Ajax en demi-finale de coupe des coupes 88, l'échec contre Benfica en demi-finale de Ligue des champions avec la main de Vata et une victoire pas assez large à l'aller, l'échec de 91 contre l'Etoile Rouge de Belgrade aux tirs au but, mais aussi la défaite surprise contre le Sparta Prague au deuxième tour de la ligue des champions  1991-92. Car si l'on est vraiment honnête en évoquant une compétition différente à l'époque, rappelons qu'il n'y avait pas, comme aujourd'hui, moyen pour les gros de se refaire d'un faux pas à l'automne avec une phase de poule. Tous ces évènements ont connu une fin heureuse avec donc ce sacre, contre le grand Milan, celui de Fabio Capello. Tellement en bout de course qu'ils reprendront le trophée l'année suivante en explosant le Barcelone de Romario et Guardiola (4-0) avec sept joueurs qui étaient présents à Munich... 

Décomplexer la France

Pour la petite histoire, sur cette période dorée, qui correspond aux années de présidence de Bernard Tapie, c'est l'année où l'OM s'est séparé de ces deux joueurs les plus emblématiques, Jean-Pierre Papin et Chris Waddle, qu'ils ont remporté la Ligue des champions. A l'intersaison 1992, les journaux évoquaient déjà une fin de cycle et assuraient que ces ventes étaient vitales pour un club dont la santé financière vacillait. Comme quoi... C'est donc l'équipe de Didier Deschamps, jugée moins talentueuse, qui a raflé le Graal. Qui a retenu les leçons donc. Et qui a décomplexé le football français. Car il ne faut pas oublier que si ce sont des Français qui ont inventé la Coupe d'Europe dans les années 50, en l'occurrence des journalistes de L'Equipe, aucun club français n'était parvenu à en gagner une, que ce soit Reims dans les années 50, Saint-Etienne et Bastia dans les années 70 ou encore Monaco en 1992. L'OM de Tapie a donc appris au Pays de Poulidor qu'il était possible de gagner, qu'il n'y avait pas de complexe à avoir. D'ailleurs, au soir du 12 juillet 1998, autre date sacrée, Didier Deschamps, qui venait de soulever la première coupe du Monde de la France, n'oubliait pas de rendre hommage à son ancien président alors qu'il était encore sur les marches du stade de France. C'est que, ce soir-là, en plus de Deschamps, il y avait Fabien Barthez, Marcel Desailly et Alain Boghossian, minot du club envoyé en prêt à Istres en 1993, qui s'étaient formés avec cet OM-là. Peut-être bien ce qui a fait la différence. Alors, ce 26 mai, il est sacré pour une nation tout entière...