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Vainqueur et la malédiction du prêt au milieu ?
MercatoPublié le 24/03 à 07:00

Vainqueur et la malédiction du prêt au milieu ?

Au fil des semaines, cela devient une des questions les plus tendues sur l'actualité de l'Olympique de Marseille : William Vainqueur va-t-il prolonger son contrat, alors qu'il n'est que prêté par l'AS Rome ? Comme souvent, au départ, cela sonne comme une évidence. Vainqueur a su se faire une place dans l'effectif, mais aussi dans le coeur des supporters, rappelant ô combien il aime ce club et ce depuis tout petit. Mais progressivement, le doute s'installe. Mercredi, alors qu'il avait pris place dans un magasin de sport pour une séance de dédicaces, la question revenait sans cesse, comme vous pouvez le voir dans la vidéo. Il se dit que la direction a déjà entamé des discussions avec Bafétimbi Gomis mais pas avec lui. Un jour, la presse italienne annonce que la Roma observe la situation avec attention. Le lendemain, que le club de la Louve est prêt à le lâcher pour moins que son prix d'achat. Le grand bluff va durer jusqu'à la fin de saison. Mais l'expérience n'incite vraiment pas à l'optimisme, alors que pourtant sa cote est au plus haut, en témoigne ce sondage qui a réuni près de 10 000 personnes. 

5 milieux prêtés, 5 joueurs repartis au bout d'un an

Sur les vingt dernières années, il y a cinq milieux qui ont été prêtés à l'Olympique de Marseille sur une saison, dans les mêmes conditions que William Vainqueur. Evidemment, aucun joueur n'est semblable, et aucun transfert ne se ressemble. Mais quand même, certaines similitudes interpellent. Sur ces cinq cas, aucun n'a prolongé à l'OM. Mettons de côté les opérations Lucas Silva et Bruno Cheyrou, prêtés respectivement par le Real Madrid et Liverpool. Vu leur niveau, l'issue du prêt ne faisait guère de doute. Mais André Luiz par exemple, maître artificier sur coup franc en 2001, est un souvenir frustrant. Le Brésilien débarque de Tenerife à la fin du mercato pour le retour aux affaires de Bernard Tapie. Au départ, il ne peut même pas jouer pour un problème de quota de joueurs extracommunautaires. Il enchante le Vélodrome pour sa première... lors du jubilé de Basile Boli et se crée ainsi une place. Sur la première partie de saison, il porte l'équipe sur ses épaules. Les dirigeants assurent alors que l'option est levée, ce n'est qu'une simple formalité. Mais quelques mois plus tard, le joueur signe... au Paris Saint-Germain pour 7,5 millions d'euros ! Prêté par Bordeaux, Camel Meriem met du temps à s'imposer dans le onze phocéen. Mais il est irrésistible en fin de saison, principal pourvoyeur de Didier Drogba et finaliste de la Coupe UEFA. Le joueur assurait se voir à l'OM sur le long terme. Mais à la fin de saison, aucune nouvelle des dirigeants, il reprend avec les Girondins. Ce n'est que lorsque la vente de Drogba à Chelsea est finalisée qu'il a des nouvelles des dirigeants phocéens, qui jurent avoir désormais les liquidités pour le prendre. Mais Bordeaux met son veto, et ni le joueur ni l'OM n'insistent. Soit un peu ce qui se passe une dizaine d'années plus tard avec Joey Barton. Pourtant, l'Anglais l'a juré dès ses premières semaines : il a fait une fois le choix de l'argent avec QPR, il ne le fera pas deux fois. Les supporters, le climat, l'environnement, tout est fait pour le combler, sa prolongation va être une simple formalité. Il en remet une couche au mois de janvier. Et puis il sera finalement de retour au Queens Park Rangers. Dans son autobiographie qui vient tout juste de sortir en France, le joueur reconnaît qu'il lui était difficile de s'asseoir sur les deux dernières années du contrat de sa vie (voir ici). 

Indispensable car sans concurrence

Qu'en sera-t-il pour Vainqueur, lorsqu'il sera face à sa dernière année de contrat romaine ? Si les dirigeants ne s'empressent pas de lui faire signer un nouveau contrat, c'est peut-être parce qu'ils n'ont pas perdu de vue qu'un élément qui s'engage définitivement se relâche toujours après son prêt. Une sorte de jurisprudence Demetrius Ferreira que Lucas Ocampos s'est fait un plaisir de remettre au goût du jour l'an dernier. Aujourd'hui, William Vainqueur paraît également indispensable à l'OM parce que seul André-Franck Zambo Anguissa semble apte à le concurrencer dans le groupe. Qu'en sera-t-il dans un effectif remodelé façon "Champions Project" ? Mais attention, cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas le signer. Car pour reprendre le cas de Joey Barton, si sur le coup voir Giannelli Imbula le remplacer enchantait quasiment tout le monde, la nonchalance de l'international espoir a fait regretter l'état d'esprit de l'Anglais. Sur ce plan-là aussi, il n'y a rien à redire avec Vainqueur. Et au moment de s'engager définitivement ?