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Strootman, départ souhaité mais pas bradé
MercatoPublié le 11/07 à 07:00

Strootman, départ souhaité mais pas bradé

Kévin Strootman est dans le viseur de Jacques-Henri Eyraud pour un départ de l'OM.

Ce n'est pas le passage qui a été retenu par les supporters de l'OM de la longue interview accordée par Jacques-Henri Eyraud à L'Equipe. C'est un peu normal, car le sujet était déjà connu, ce n'était rien de neuf. Mais quand même. Dans le monde policé du football, où chaque parole peut avoir de lourde conséquence, on assiste rarement à ça. Il y a quelques semaines, Kévin Strootman avait joué cartes sur table dans une interview à un média hollandais, Algemeen Dagblad : "Le président a eu une conversation honnête et franche avec moi, il m'a dit : "tu nous coûtes cher et sans Ligue des champions, c'est difficile pour nous." Ils veulent donc se débarrasser de moi, c'est le message." Invité à répondre dans L'Equipe donc, JHE aurait pu nuancer, botter en touche. Mais non. "Kévin est un très grand joueur avec un état d'esprit irréprochable mais, économiquement, c'est un joueur de Ligue des champions. Il faut qu'on s'ajuste à la nouvelle donne, et on le fera". Si certains pensaient qu'il y avait encore des doutes sur le numéro 1 des candidats poussés au départ, il n'y en a plus vraiment... 

Ne pas oublier le fiasco contre Lyon

A la simple lecture de l'effectif de l'OM au début de la préparation, cela peut se comprendre. Strootman semble se trouver en balance avec Luiz Gustavo pour un poste de sentinelle au milieu de terrain. Une hérésie pour certains. "Les deux joueurs n'ont rien à voir, l'un évolue beaucoup plus haut que l'autre" a-t-on pu souvent entendre. Mais c'est un peu tout le problème de la saison dernière. On peut sortir Rudi Garcia de sa retraite pour lui mettre à nouveau le problème sur le dos, mais si les deux joueurs ont donné l'impression pendant un an de se marcher sur les pieds, ce n'est peut-être pas qu'une histoire de schéma tactique. Le fantasme de leur association a d'ailleurs volé en éclat une bonne fois pour toutes début mai, pour la réception de Lyon (0-3). Ce jour-là, Strootman était bien à son poste, Gustavo un cran plus haut. Et le milieu "rêvé" a vécu un cauchemar face à Aouar et Ndombélé, un duel global peut-être encore plus humiliant que le score projeté sur le tableau d'affichage. Alors si Luiz Gustavo est appelé à renaître et se rapprocher de sa première saison phocéenne, cela se fera peut-être au détriment de Strootman, avec des joueurs qui lui sont plus complémentaires, comme Maxime Lopez, Morgan Sanson et un élément dans le style d'André Franck Zambo Anguissa. Et du coup, garder Strootman en doublure alors que le jeune Alexandre Phliponeau espère faire ses débuts au même poste, c'est peut-être un luxe que le club ne peut plus se payer, surtout quand on regarde la place du Hollandais dans la hiérarchie des salaires. Sur le plateau du dernier Mercatalk, que vous pouvez retrouver en vidéo, Emmanuel Barranguet, journaliste pour l'AFP, qui officiait à Rome il y a quelques années, n'y va pas par quatre chemins : il faut se débarrasser coûte que coûte de Strootman : "Attention, il est bon, ce n'est pas le problème, mais ce n'est pas un joueur extraordinaire. Il n'est plus titulaire avec l'équipe des Pays-Bas alors qu'il en était capitaine à un moment. Si on peut s'en séparer dans un échange, ça serait bien". 

Toujours la cote en Italie

Mais le fait de le déclarer à ce point sur le départ, ne va-t-il pas donner envie aux clubs éventuellement intéressés de faire des offres encore plus basses, quand ils ne vont pas tout simplement se rétracter, dans le doute ? Paradoxalement non. Ou alors, ce n'est pas là que cela se jouera. Car au vu de sa carrière en Italie, Strootman peut plaider l'accident de parcours à Marseille, l'incompatibilité totale avec un football éloigné de ses habitudes dans le Calcio. "Il m'a fallu du temps pour passer du football italien, où tout est une question de tactique, au football d'ici, où il s'agit plutôt de force et de qualité individuelle" témoignait-il d'ailleurs à son journaliste compatriote. En Italie, Strootman est toujours dans la rubrique "bonne idée" des gazettes pour les clubs qui ont besoin de muscler leur milieu de terrain. C'est notamment le cas de... l'AS Roma. Il y a moins d'un an, Strootman quittait le club romain, déçu de voir qu'on ne comptait plus sur lui. Sauf qu'entre-temps, la Louve a changé d'entraîneur, deux fois, de directeur sportif, et le président ne va pas se priver de ramener un joueur que les supporters ont gardé en haute estime, alors que son successeur, payé plus cher (le champion du monde Steven N'Zonzi) s'est révélé catastrophique. Alors, retour à l'envoyeur ? Ce n'est pas si simple. Dans le même entretien, Strootman en convenait aisément : "L'OM a payé une grosse somme à l'AS Roma, donc ce n'est pas comme si un club allait arriver et me recruter contre une pomme et un oeuf. On devra attendre et voir ce que le marché nous réserve. Mais je ne veux pas être prêté en tout cas. Si je dois partir, je préfère être vendu". De son côté, Eyraud assure que le club n'a pas besoin de vendre pour acheter, mais qu'il faut alléger la masse salariale. Cette histoire d'échange conviendrait à tout le monde. Mais, souvent imaginés par des agents, ils sont très redoutés du côté des dirigeants de l'OM. Un peu comme en 2015, quand l'OM avait accueilli Cabella avec un énorme salaire au moment de vendre Thauvin. Si l'autre club veut s'en séparer, comme à Marseille, c'est peut-être qu'il y a une raison...