Retour sur terre pour Lihadji ?

Il ne faudrait quand même pas oublier quelque chose. Malgré l'énorme attente que suscite Isaac Lihadji, il n'a que 17 ans et demi. Il est rentré en fin de match à Amiens, alors que l'OM était mené, pour sa deuxième apparition en Ligue 1. Et le minot a raté deux ballons. Sur le premier, il essaie d'accélérer techniquement avec un double contact mais se prend les pieds dans le tapis et envoie le cuir en touche. Sur le deuxième, il essaie de retrouver l'axe à toute vitesse, mais à ne pas passer son ballon, il finit par le perdre. Dramatique ? Absolument pas. Le problème en France, c'est qu'il y a quelques années, il y a eu un phénomène qui s'appelle Kylian MBappé, homme-clé dans la conquête du titre de champion de Monaco et demi-finaliste de Champions League à seulement 18 ans. Du coup, tout le monde se base sur le natif de Bondy, plus rien n'impressionne. Mais ce qu'a fait Lihadji à son âge avec les équipes de jeunes de l'OM, le potentiel qu'il a montré, cela reste exceptionnel. Et ce n'est pas parce qu'il n'a pas fait la différence à Amiens que tout doit être remis en cause. Ce ne doit d'ailleurs pas être le cas dans l'esprit d'André Villas-Boas, qui a sûrement encore en tête toutes les misères que le jeune a fait aux pros ces derniers mois à l'entraînement. 

Un jeune comme les autres finalement...

Mais son entrée ratée donne toutefois matière à persifler. Car si l'envie est grande de préserver un adolescent encore mineur d'un battage médiatique, impossible lorsqu'on est supporter de faire comme si les intérêts du club n'existaient pas. Et à l'OM, Lihadji n'est pas un jeune comme les autres. Il n'a pas encore signé son premier contrat pro et d'autres écuries européennes l'incitent à attendre sagement le 1er janvier pour quitter l'OM par la petite porte. Si dans ses jeunes années, il n'avait pas la confiance de ses formateurs, comme expliqué sur le plateau du Talk Show que vous pouvez retrouver en vidéo, la prolongation de Lihadji est aujourd'hui un dossier prioritaire à l'OM. Cela dure depuis des mois. Et s'il y a un moment-clé, c'est l'entrée du joueur contre Naples pour le dernier match de préparation. En une accélération, le minot a fait lever le Vélodrome et, dès le lendemain, son conseiller décidait de partir sur de toutes autres bases de négociation, arguant que non, son protégé n'était pas comme tous les autres jeunes, et les dirigeants phocéens devaient concevoir de lui donner beaucoup plus. Sauf que son entrée à Amiens va peut-être servir à rappeler que Lihadji, après tout, est un adolescent comme les autres. Gagner plus que les autres, c'est aussi avoir plus de pression, susciter plus d'attente, et ce n'est peut-être pas la meilleure des idées à cet âge-là. Pourquoi ne pas rentrer dans le rang, signer ce fichu premier contrat, quitte à mettre des clauses pour mieux renégocier ensuite, quand les promesses deviendront réalité ? Premier contrat pro, ça ne veut pas dire dernier...