Ocampos : symbole d'un OM dans le flou
Avec le départ annoncé de Lucas Ocampos, le mercato de l'OM pourrait prendre une tournure inattendue.
Puisque rien ne semble tourner comme prévu en cette intersaison olympienne, il n'y a pas de raison pour que cela ne soit pas le cas concernant les transferts. Et lorsque l'on parle transferts à l'OM en ce moment, on parle évidemment départs, car ces derniers constituent la condition sine qua non de tout espoir d'arrivée. La nouveauté, c'est que personne n'est intransférable. Il y a évidemment ceux que tout le monde souhaite voir partir, et qu'il n'est pas nécessaire de citer, mais il y a aussi ceux que l'on voyait rester. Lucas Ocampos en faisait partie, de par sa bonne saison d'abord, mais aussi son âge (24 ans), son salaire raisonnable et son envie de prolonger déclarée récemment. On classait donc l'Argentin dans cette catégorie de joueurs à même de représenter un OM dans le dur financièrement, s'appuyant ainsi sur un noyau de jeunes éléments talentueux et surtout ambitieux, drivés par un Villas-Boas à leur image. Sous la houlette du Portugais, les Lopez, Kamara, Caleta-Car, et donc Ocampos, nous laissaient entrevoir l'espoir d'une jolie surprise, qui sait ? Mais ce sera visiblement sans Lucas, au moins...
Ocampos a montré que sa grinta n'était pas incompatible avec l'intelligence de jeu et les statistiques
Arrivé à l'OM en 2015 en provenance de Monaco pour 7,5 M€, Ocampos a tout d'abord déçu. Celui que l'on présentait comme le "Cristiano Argentin" à l'âge de 17 ans n'était finalement pas le dynamiteur de défenses que l'on espérait, loin de là. Longtemps, l'Argentin a été considéré comme un joueur brouillon, certes volontaire et bagarreur, mais très limité techniquement. Ce n'est qu'au sortir de ses prêts en Serie A (Genoa, Milan AC) que les supporters se sont aperçus qu'il n'était pas forcément le canard sans tête que l'on décrivait. En deux saisons pleines, Ocampos a montré que sa grinta n'était pas incompatible avec l'intelligence de jeu et les statistiques (16 buts en 2017-2018, 8 passes décisives en 2018-2019). De quoi l'élever au titre de Phocéen de la saison pour vous, et ce n'est pas rien. Vous n'avez donc pas été les seuls à revoir votre jugement sur Lucas, puisque le FC Séville et son directeur Monchi - qui ne se plantent que très rarement sur les joueurs de Ligue 1 - ont décidé de miser 15 M€ sur lui.
L'OM de ces dernières années est plus habitué aux catastrophes industrielles qu'aux plus-values en matière de transferts
Alors, certes, beaucoup diront qu'il ne vaut pas plus, et que l'opération n'est pas mauvaise. Ceux qui, à tort ou à raison, considèrent qu'Ocampos n'ira jamais plus haut. D'autres estimeront que dans le contexte actuel, l'OM n'était de toute façon pas en mesure de dire non, et que l'espoir de recruter aux postes à pourvoir d'urgence (latéral gauche, défenseur central, buteur) passait par là. Ils peuvent même ajouter que l'OM de ces dernières années est plus habitué aux catastrophes industrielles qu'aux plus-values en matière de transferts. Pas faux. Mais, cette information inattendue nous dit quand même beaucoup de la période actuelle. Une période où l'on peut s'attendre à tout, et pas forcément au meilleur. En attendant, on peut saluer un joueur qui - lui - n'a jamais démérité. Et c'est déjà beaucoup...