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Non mais juste : est-ce que c'est sérieux ?
MercatoPublié le 03/09 à 02:00

Non mais juste : est-ce que c'est sérieux ?

Retour sur le fiasco de la non-venue, finalement, de Valentin Rongier à l'OM.

Ce n'est pas le premier mercato "McCourt", c'est le sixième. Il y a déjà eu des échecs, dont certains sont encore dans l'effectif, comme Jordan Amavi, Grégory Sertic ou Nemanja Radonjic. Cela va faire bientôt deux ans que le poste d'arrière gauche n'a pas été pourvu d'un deuxième élément d'expérience. D'autres compartiments de jeu sont également très peu fournis, on peut le constater devant avec la blessure de Thauvin. Avec la non-qualification en Ligue des champions, l'OM devait bien vendre pour équilibrer son budget. Force est de constater que si six membres importants de l'effectif ont quitté le club (Ocampos, Luiz Gustavo, Njié, Balotelli, Rami, Rolando), les objectifs financiers n'ont pas été atteints. Andoni Zubizarreta misait sur deux bonnes ventes au mercato. Il n'en a rien été. Si les dirigeants ont bien vendu trois joueurs, ce ne fut "que" pour 27 millions d'euros. Avec dans le lot peut-être le meilleur joueur de la saison dernière (Lucas Ocampos) et le chouchou de la saison d'avant (Luiz Gustavo). Pour le même prix ou presque, Angers n'a eu à céder qu'un joueur, Reine-Adelaïde. Et ce ne sont pas les seuls, Rennes avec Ismaïla Sarr, Nice avec Saint-Maximin, Lyon avec Ndombélé, Fékir et Ferland Mendy, Bordeaux avec Koundé ou encore Saint-Etienne avec Cabella et Saliba : nombreux sont les clubs de Ligue 1 à avoir profité de l'attrait de la Ligue 1 pour empocher des sommes rondelettes et préparer au mieux l'avenir. Pas l'OM. Longtemps annoncés sur le départ, Morgan Sanson, Florian Thauvin ou encore Kévin Strootman sont restés à quai. Voilà pour le topo de ce mercato. 

Nice a anticipé, pas l'OM

Mais ce qui est le plus fou, c'est qu'à la limite, cela pouvait presque passer avec une dernière journée réussie. Et oui, c'est comme ça, le mercato, c'est comme les séries Netflix, on ne retient que la fin, et l'OM avait l'occasion de faire un sublime dernier épisode. Dimanche soir, les deux premières recrues, Alvaro et Dario Benedetto, ont été les meilleurs joueurs du match contre Saint-Etienne (1-0). Il ne restait plus qu'à faire venir la troisième, Valentin Rongier, avec un a priori très positif tant il s'est mouillé pour venir auprès de son employeur actuel. Mais la négociation avec Rongier a capoté dans la dernière ligne droite, renvoyant tout l'état-major marseillais à ses propres limites. Pourtant Rongier était à Marseille, il avait même choisi son numéro de maillot. Mais Waldemar Kita, le président de Nantes, n'a pas voulu lâcher, restant sur sa gourmandise initiale. Soyons clairs, même si à ce moment-là les autres pistes de l'OM n'étaient plus d'actualité (Rafinha par exemple s'était déjà engagé avec le Celta Vigo), il ne fallait pas dire amen à toutes les requêtes du franco-polonais. Mais un mercato, c'est un minimum de préparation, d'anticipation. Une cellule de recrutement qui a étudié les profils, et qui a déjà ficelé un accord pour que tout aille vite une fois le feu vert donné, ici la vente effective de Luiz Gustavo. Nice par exemple a dû attendre longtemps le rachat total du club par Ineos. Des agents ont tenté de profiter du flou pour obtenir le maximum de la danseuse du nouveau milliardaire anglais. Mais Julien Fournier, le directeur sportif, avait plusieurs profils et n'a pas hésité à abandonner des pistes trop gourmandes. A l'OM, depuis deux ans, au milieu, il n'y a qu'une piste, Valentin Rongier. Pour remplacer Kévin Strootman. Pour remplacer Morgan Sanson. Pour remplacer Maxime Lopez. Et donc pour remplacer Luiz Gustavo. Alors forcément, quand on est dans une impasse, ça n'aide pas. 

Un fiasco quoiqu'il arrive

La direction assure qu'elle a des pistes en France à faire signer en tant que joker. Mais quelle crédibilité donner à cette intention lorsqu'on sait que ce fameux joker aurait pu être utilisé, ces deux dernières saisons, pour attirer un latéral gauche et que cela n'a pas été fait alors qu'il y avait plus de moyens. Ces deux dernières années, Jacques-Henri Eyraud avait pris l'habitude de repousser les bilans en assurant qu'on ne sait qu'à la faveur des résultats si un mercato est réussi ou pas. Mais on en est arrivé à un stade où même ça, ça ne tient plus. Même si l'OM finit sur le podium, avec un duo Maxime Lopez - Morgan Sanson qui fait tous les matchs et qui devient une référence sur le territoire, cet épisode Rongier restera un grand moment de honte. Auprès des autres acteurs du football français, mais aussi, et cela va de suite devenir plus problématique, peut-être également à l'intérieur du club, comme cela avait été le cas pour Deschamps avec Amauri ou pour Michel avec Lamela. Cela va être difficile de faire comme si rien ne s'était passé.