Modric était bien venu faire une détection à l'OM. Mais...
C'est une légende qui appartient à l'OM depuis plus d'une décennie. Les dirigeants olympiens, par l'intermédiaire de Josip Skoblar, auraient pu signer au milieu des années 2000 Luka Modric et Nemanja Vidic avant qu'ils ne deviennent des stars. Il n'en a rien été. Une histoire que l'on aime conter, comme le jeune Michel Platini recalé de sa visite médicale au FC Metz ou Javier Pastore jugé trop maigre par Saint-Etienne. Sur la plateau de Footissime, El-Hadji Diouf en a remis une couche sur cette histoire comme vous pouvez le voir dans le tweet alors que le Croate vient d'obtenir le Ballon d'Or 2018. Mais qu'en est-il vraiment ?
El-Hadji Diouf : "Quand Luka Modric était jeune, il était venu à Marseille pour faire des tests... on lui a dit de rentrer chez lui"
— RMC Sport (@RMCsport) 3 décembre 2018
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En 2007, Luka Modric sort de deux saisons satisfaisantes au Dynamo Zagreb. Cela fait déjà un an que le nom du jeune croate circule à l'Olympique de Marseille. A cette intersaison, le club recherche des milieux offensifs, Franck Ribéry étant transféré au Bayern Munich pour 26 millions d'euros plus 4 de bonus alors que le club s'apprête à retrouver la Ligue des champions. Le dossier Modric revient donc en bonne place sur le bureau, alors que le joueur a déjà effectué un essai à la Commanderie. "On voyait que techniquement il avait quelque chose de plus mais il faut être honnête, sur le coup, il n'a pas fait une grosse impression" nous confie un joueur de l'effectif à cette période.
Le club ne donnera finalement pas suite, préférant recruter à ce poste Karim Ziani (Sochaux) et Boudewijn Zenden (Liverpool). Pourquoi ? Un agent bien implanté à l'époque nous explique : "Même à l'époque, le football, ce n'était pas Football Manager ! On ne pouvait pas sortir un jeune croate et le faire signer en Ligue 1 pour une bouchée de pain. Le président de Zagreb était partie prenante du transfert et il fallait minimum mettre 10 millions d'euros sur la table. Sans compter les surprises que peut comporter une telle transaction...". Sans compter que Modric n'avait alors pas de référence hors de ses frontières, ce qui pouvait alors paraître comme un pari sacrément risqué. Au contraire d'un Zenden qui arrivait libre ou d'un Ziani, double passeur en finale de Coupe de France contre l'OM, qui avait déjà montré de belles choses en Ligue 1. Dans la rubrique pari, le club tentera un joueur bien moins cher que Modric cet été là : Milos Krstic, recruté à Belgrade, qui sera prêté la saison suivante à Ajaccio avant de rentrer au Pays sans avoir porté le maillot olympien en match officiel...
A l'été 2007, aucun autre club ne fera signer la pépite Modric. Il ne partira qu'un an plus tard à Tottenham pour près de 20 millions d'euros, devenant le record de transfert du club. Son président de l'époque au Dynamo Zagreb, Zdravko Mamic a été jugé coupable d’avoir détourné 15,7 millions d'euros au club et d’avoir fraudé au fisc près de deux millions d'euros. Dans cette affaire, Modrid avait été entendu pour détournement d'argent, fraude fiscale et faux témoignage.
Concernant Nemanja Vidic, l'OM peut par contre avoir plus de regrets, comme nous le racontait récemment Jean-Philippe Durand, qui était alors recruteur pour le club phocéen : "C'est à l'époque d'Alain Perrin, et c'est Pixie Stojkovic qui m'avait conseillé d'aller le voir. Il avait 20 ans et on s'était mis d'accord avec l'Etoile Rouge de Belgrade pour un transfert de 5 M€. Mais, le jour de la signature, les dirigeants ont demandé un peu plus, puis encore un peu plus. Au bout d'un moment, c'est parti en vrille et on a dit stop. Je me souviens encore de lui à ce moment-là, on était à la terrasse d'un café et il pleurait. C'était très émouvant".
Ironie de l'histoire, c'est cet été que l'OM a décidé de vaincre le mauvais sort en recrutant dans ces régions, un défenseur central comme Vidic, un milieu offensif comme Modric. Un Croate et un Serbe également. Il s'agit de Duje Caleta-Car et Nemanja Radonjic.