Mercato : l'OM joue la carte minceur
En regardant ce mercato depuis les hauteurs du podium, l'OM n'a pas voulu prendre le risque de perturber l'équilibre qui lui a permis de s'y installer. On peut interpréter ainsi ce mois de janvier 2018, l'un des plus calmes que le club ait vécu depuis des lustres, lui qui, habituellement, alimente copieusement la pompe à rumeurs. Il faut croire que les agents ont été rencardés dès le départ, car même les traditionnels tuyaux percés sont restés au placard. Certainement le signe d'une ère nouvelle à la Commanderie, devant laquelle les agents du dimanche passent désormais leur chemin.
Certains se réjouiront de cette nouvelle attitude, et ils auront peut-être raison. On a vu l'été dernier que le "panic buy" n'était que très rarement une option payante, et on a même payé pour voir. Finalement, comme toujours en football, l'équilibre ne tient qu'à un fil, ou plutôt à une valise. Celle encaissée à Monaco avait débouché sur une fin de mercato en freestyle, et, comme souvent dans ces cas-là, le cadeau de dernière minute a des chances de finir sur Le Bon Coin.
D'autres regretteront que l'OM n'ait pas consolidé son édifice en vue des nombreuses échéances à venir, et ils auront peut-être raison aussi. Les fiches d'admission à l'infirmerie nous le diront. Il manque un milieu de terrain ? Oui, car une absence prolongée d'un Gustavo pourrait s'avérer très douloureuse. En écho, on peut rétorquer que l'arrivée d'un milieu aurait perturbé les progressions de Sanson, d'Anguissa et encore plus celle de Lopez. Un défenseur central, peut-être ? Même verdict en cas de pépin pour Rami, même si une arrivée aurait définitivement enterré l'option Abdennour. Tous ces joueurs cités ont rendu de bons, voire de très bons services depuis le début de la saison, et leur mettre des concurrents dans les pattes aurait été un exercice, certes compliqué, mais peut-être nécessaire. Enfin, il y a le poste d'avant-centre où un vrai buteur n'aurait pas fait tache. A Rudi Garcia de ranger Germain dans du coton dès qu'il le peut, et à Mitroglou de sortir de son sommeil quand il veut. Le plus tôt sera le mieux, d'ailleurs.
Finalement, des monuments en danger comme Bordeaux ou Saint-Etienne ont été les plus actifs, et c'est logique. Ceux qui sont à leur place, et c'est le cas de l'OM, sont à peu près restés concentrés sur leur sujet. En misant sur une stabilité, voulue ou forcée par manque de moyens, les dirigeants espèrent que ça passera comme ça. On l'espère aussi...